9

135 18 1
                                    

LÉNAÏC

Juin 2025.

Les huit heures de vol jusqu'à New York m'avaient engourdi les jambes et je me retrouvais avec une crampe en descendant de l'avion.
Je ne fus pas surpris de ne pas voir Raph m'attendre avec un petit panneau, les autres étant partis avant-hier, il avait dû se terrer dans son appartement pour écrire.

Heureusement que Medhi m'avait fait un plan détailler et que je savais comment m'y rendre comme un grand garçon.

La traversée de la ville en taxi me permit d'annoncer à mes parents, ma sœur, les gars et Juliette que j'étais bien arrivé. Cette dernière devait passer quelques semaines à Los Angeles pour shooter un court métrage publicitaire, je devais l'y rejoindre après trois semaines à bosser sur l'album que Raphaël semblait préparer.
On devrait pouvoir s'accorder trois jours de vacances ensemble avant qu'elle ne doive partir en Afrique du Sud puis que j'attaque les festivals d'été.

Raphaël n'avait jamais été trop collé à son téléphone mais depuis quelques temps c'était pire que tout et encore une fois, heureusement que Medhi m'avait donné le code de la porte d'entrée de son immeuble, j'aurais pu attendre des heures avant qu'il ne me réponde.

Il fallu aussi que je tambourine à la porte de l'appartement.
Il ne dormait quand même pas à 19h ?

Et si je m'étais trompé de porte ?

Cette dernière s'ouvrit au même moment et je ne pu m'empêcher d'avoir un mouvement de recul.
Si j'avais trouvé qu'il ressemblait à un zombie sur la tournée, c'était carrément devenu un cadavre ambulant.

-Oh Len !

Un cadavre ambulant complètement déchiré en plus.

-Fais moi un câlin !

Il avait aussi l'odeur de la décomposition.

-Je suis trop content de te voir !

-Moi aussi mon loulou.

Medhi trouvait qu'il allait mieux.
Apparemment il avait rechuté en deux jours.

-C'est un peu le bordel je sais, mais j'ai pas arrêté d'écrire.

Il trébucha sur une bouteille de bière.

-Merde.

-Tu devrais prendre une douche mec.

-Ah bon ?

Il leva les bras pour se renifler.

-Tu dois avoir raison. Mais tu viens d'arriver !

-Vas-y, j'irais après moi. T'as besoin d'un coup de main ?

-Bah non pourquoi ?

Il tituba jusqu'à la salle de bain alors que je pris mon portable.

M'empresser de le raconter aux autres ne changerait pas grand chose. Ils étaient tous à Paris et ne pourraient rien y faire.
Je rangeais mon portable avant d'ouvrir les rideaux pour découvrir l'étendu des dégâts.
Après avoir ramassé les cadavres de bouteilles et vidé les cendriers, j'entrepris de regrouper les centaines de feuilles volantes griffonnées à la hâte.
Certaines gondolaient un peu, à cause de larmes ou d'alcool renversé ?
Sous un paquet de feuilles à l'écriture plus frénétique, je tombais sur trois photos qui me serrèrent le cœur : des photos d'Eugénie.
Il avait bel et bien fait une rechute, et elle était très violente.
Je glissais les photos dans la poche avant de la housse de son PC, la place qu'elles occupaient quand ils étaient encore ensemble avant d'ouvrir les fenêtres dans une tentive de chasser l'odeur de renfermé.

Coup de FoudreWhere stories live. Discover now