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LÉNAÏC

-Ça va ?

-Oui, j'appelais juste pour prendre de tes nouvelles. Ça va ? T'as une voix bizarre.

M'éclaircissant la voix, j'allumais une cigarette avant d'en tirer une bouffée avant de répondre.

-Juliette est là.

-Et ? C'est une bonne nouvelle ?

-On discute.

Ma voix se brisa et je ne pu retenir un sanglot qui m'arracha un soupir de lassitude.

-Ça peut vous permettre d'avancer.

-Hum.

-Je suis passé à ton appart, c'est limite si le parquet ne scintillait pas tellement c'était propre.

-Les gars sont passés.

-Si ils ont besoin d'une reconversion elle est toute trouvée.

-Tu bosses sur quoi en ce moment ?

Elle me raconta ses projets en cours et l'avancée de sa bande dessinée même si je ne l'écoutais que d'une oreille. Les sanglots c'étaient calmés mais des larmes coulaient toujours abondamment sur mes joues alors que je terminais ma cigarette.

-Je dois appeler les parents, je te laisse. Je pensais descendre dans pas longtemps, on se rappelle ?

-Ouais.

-Je t'aime Len.

-Moi aussi je t'aime.

Elle raccrocha, me laissant dans un grand silence. Après quelques soupirs et quelques pas dans le jardin, je me décidais à rentrer.

Juliette n'était plus dans la cuisine mais je la retrouvais rapidement, me fiant au son de ses sanglots pour la retrouver plantée devant un mur.
Moi qui pensais que mon cœur était entièrement brisé depuis des mois, je fus surpris de sentir une nouvelle fissure.
Sans réfléchir, mes bras s'enroulèrent autour d'elle et mon torse se colla contre son dos, ayant pour conséquence de faire redoubler ses sanglots auxquels se mêlèrent les miens.

-Je suis tellement désolé Juliette.

Elle ne répondit pas, se contentant de se retourner dans mes bras pour me serrer encore plus fort contre elle.

Cette étreinte ressemblait à celle de deux naufragés désespérés qui ne savaient pas à quoi se raccrocher en voyant leur bateau couler. Le nôtre avait disparu dans les profondeurs marines depuis longtemps et pourtant on était là, ce soir, dans ma maison alors que l'on ne s'était pas vus pendant des mois.

Nos corps collés l'un à l'autre semblaient vouloir se rapprocher encore plus alors que ça paraissait impossible. Le réconfort que l'on tirait l'un de l'autre était trop bon pour ne pas être dangereux.

Il fallait que l'un de nous se décide à être raisonnable et, au risque de passer une nouvelle fois pour le méchant de l'histoire, ça devait être moi.

Faisant un pas en arrière, je desserrais mon étreinte après un long soupir mais ne pu m'empêcher d'encadrer son visage de mes mains pour balayer les larmes sur ses joues. Me décidant à la lâcher, elle me retint en s'agrippant à mes poignets.

-Non.

-Juliette, il faut qu'on soit raisonnables.

-Pourquoi ?

-C'est déjà assez difficile comme ça. On sait que c'est la meilleure chose à faire

-Et si j'en ai marre d'être raisonnable ? J'en ai marre d'entendre Claire me dire que c'est la meilleure chose à faire, ma conscience me rabâcher que je me débrouille mieux que je le pensais sans toi, les médias tout retourner à leur sauce. J'en ai marre Len, parce que là, maintenant j'ai juste envie que tu me prennes dans tes bras. 

Coup de FoudreWhere stories live. Discover now