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Je me retournais pour aller voir dans la salle de bain mais je n'avais pas capté qu'il était juste derrière moi.

Un ange passa quand nos regards se croisèrent.

Douleur, rancœur, amertume, un cocktail explosif passa dans ses yeux et pourtant quand il leva sa main vers moi, c'est avec une tendresse infinie qu'il balaya la mèche qui venait de tomber devant mes yeux pour la replacer derrière mon oreille.

-Je sais pas si j'aime cette mèche, ça te cache le visage.

C'était toujours pareil.
On passait de tout à rien en quelques minutes.

Je voulais le relancer sur la question à laquelle il n'avait pas répondu dans le taxi. Lui demander pourquoi, mais j'avais l'impression d'être clouée sur place. Comme si c'était impossible qu'on se retrouve tous les deux là, dans sa chambre, après les mois qui s'étaient écoulés.
Ce n'était pas une super idée d'ailleurs, me souffla ma conscience au moment où mon regard tomba sur ses lèvres.
Une très, très mauvaise idée d'avoir foncé tête baissée dans sa chambre sans penser aux possibles conséquences.

Mes lèvres s'entrouvrirent et ma tête toute entière hurlait de lui demander pourquoi.

Pourquoi ?

Je pris une grande inspiration pour me donner du courage avant de retomber sur sa bouche.

-Embrasse-moi.

Pauvre idiote.

Dès demain je demandais à Claire de m'envoyer chez un orthophoniste. "Pourquoi" n'avait rien à voir avec "embrasse-moi" . Je n'avais pas fais de grandes études mais c'était quand même assez logique.

J'aurais pu reculer, faire semblant de ne rien avoir dis, mais non, mes pieds restèrent plantés face à lui qui semblait bugger autant que moi.

-Juliette...c'est pas une bonne idée. Je..

-S'il-te-plaît.

De mieux en mieux.

Ma conscience s'éclipsa après m'avoir traité de pathétique une dernière fois puis la main de Lénaïc se reposa sur ma joue.
Et ses lèvres sur les miennes.

Il ne fallut que quelques secondes à mes bras pour s'enrouler autour de son cou et à mon corps pour s'étirer contre le sien.

Oubliés les sourires de façade, on se bousillait dans ce baiser qui avait tout d'une guerre et rien de romantique.

Une main dans mes cheveux, la deuxième nichée au creux de mes reins descendit sur une de mes fesses pour me presser un peu plus contre lui, nous arrachant un grognement chacun.

Il recula le premier, dénouant mes bras pour mettre un peu de distance entre nous.

-Juliette...

-J'ai envie de toi.

Il ne bougea pas tandis que je retirais ma veste qui tomba dans une mélodie de cliquetis à mesure que les sequins touchaient le parquet.

-C'est pas raisonnable.

-Pas du tout. Lui assurais-je en faisant un pas vers lui. J'arrivais tout juste à m'habituer au fait que tu me manquais.

-Moi j'y arrive pas.

Ce fut au tour de ma main de se poser sur sa joue et de mes lèvres de trouver les siennes.
Plus chastement que notre baiser précédent car elles effleurèrent à peine les siennes avant de glisser sur sa joue puis contre son oreille.

-J'ai envie de toi Lénaïc. Murmurais-je.

-Embrasse moi encore.

Une certaine frénésie nous traversa, concentrant l'intégralité de nos pensées l'un sur l'autre et non sur le fait que c'était une énorme connerie.
Sa veste rejoignit la mienne sur le plancher et mes doigts s'empressèrent de s'attaquer aux boutons de sa chemise tandis que ses lèvres voyageaient entre mes lèvres et mes épaules.

-Lèves les bras.

Je m'exécutais pour qu'il puisse me retirer mon top. Ses bras s'enroulèrent ensuite autour de moi, les miens retrouvèrent leur place autour de son cou. Il m'enlaça avec une telle force et un tel désespoir que même si nos corps ne pouvaient être on ne peut plus collés, j'avais l'impression que ce n'était encore pas assez.
Puis il nous fit basculer sur le lit.

-Attends !

La dernière lueur de lucidité venait de me traverser, il fallait que j'en profite.

-Je ne veux pas... Pas si...

-Je n'ai jamais amené personne ici Juliette.

C'était me contenter de peu mais cette seule phrase acheva de me convaincre que j'étais folle.
Sinon pourquoi est-ce que j'aurais glissé une main dans ses cheveux pour l'embrasser encore ? Et l'autre le long de son dos nu pour sentir les frissons que créaient sa peau contre la mienne ?

Ses lèvres s'arrachèrent des miennes pour glisser dans mon cou puis le long de mon buste nu pendant que ses mains s'agitaient sur la ceinture de mon pantalon.

-Tu mets jamais de pantalon d'habitude. Grogna-t-il.

-J'ai appris à ménager le suspens. Riais-je.

Ayant enfin trouvé comment ouvrir un bouton, un crochet et descendre une braguette, il mordilla la peau sur le haut de ma hanche me faisant me cambrer de surprise lui laissant le champ libre pour faire glisser le pantalon le long de mes hanches puis de mes jambes.

-Oh bébé. Gémit-il contre mes lèvres.

Moi qui me pensais perdue depuis longtemps, c'est vraiment à ce moment là que mon corps et mon cerveau abandonnèrent la partie, préférant savourer à 1000 % les sensations que ses mains, ses lèvres, son corps attisaient en moi.

A travers ce brouillard de volupté, j'avais vaguement conscience qu'il murmurait, gémissait, balbutiait tout un tas de choses contre ma peau sans que je n'en saisisse la moitié mais je ne retenais que le principal : il était la.
Et même si ma conscience et Claire me tueraient demain, je ne pouvais m'empêcher d'en profiter parce qu'il était là et que personne d'autre que lui n'était capable de me faire atteindre cet état d'abandon et de confiance totale.

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Il ne leur manquait plus que de recoucher ensemble pour s'embourber encore plus 😅😅

Coup de FoudreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant