Epilogue

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JULIETTE

Nous nous étions mariés quelques semaines plus tard.
Sous prétexte de fêter notre emménagement ensemble dans la maison de Quiberon, nous avions réuni les garçons, Clem, Nolwenn, Claire et quelques amis communs. La seule absente était Eugénie, partie en vacances au Mexique avec son Andréas, qui n'allait pas sauter dans un avion pour une petite fête où se trouverait son ex.
Personne n'avait semblé surpris de voir Len dans un beau costume Dior bleu roi, comme si c'était tout à fait normal que son style vestimentaire ait évolué en même que le grand changement de son hygiène de vie. C'est lorsque j'étais descendue de la salle de bain dans une robe courte moulante blanche que j'avais retrouvé au fond de mon dressing à Paris (robe que j'avais d'ailleurs porté pour l'un de nos premiers date public), en leur demandant de se dépêcher sinon nous allions être en retard, que tout le monde avait paru surpris. Richard avait crié au scandale pendant une dizaine de minutes, arguant que nous étions ingrats de le prendre au dépourvu alors qu'il était dans un vieux jogging. Nolwenn avait été surprise que l'assemblée soit aussi réduite mais on leur avait expliqué que nous voulions simplement être mariés, sans grand chichis, avec pour seuls témoins ceux qui avaient été aux premières loges de nos dix ans de relation : nos amis. On les avait rassurés en leur disant qu'il n'était pas exclu qu'une version plus officielle, plus familiale et plus pompeuse de notre mariage s'organise un peu plus tard lorsqu'une grande partie de notre avenir serait mieux organisé.

Claire et Clem avaient été mes témoins, Nolwenn et Raphaël ceux de Lénaïc. L'effet de surprise avait rendu tout le monde très sensible et cette petite cérémonie très formelle avait fait pleurer tout le monde. Sur le parvis de la mairie, tout le monde était tombé dans les bras de tout le monde pour de grandes embrassades et des vœux de bonheur éternel. Guillaume m'avait prit dans ses bras pour me glisser à l'oreille qu'il était désolé d'avoir été con pendant toutes ces années et que Lénaïc n'avait jamais été aussi heureux qu'aujourd'hui grâce à moi. Ils furent une nouvelle fois surpris d'apprendre que nous avions privatisé la crêperie pour le déjeuner. Tout le monde avait été ravi de manger une galette, de porter des toasts au jus de pomme en refaisant nos dix ans d'histoire en riant beaucoup. Nous avions terminé l'après-midi par une grande balade sur la plage, Raphaël en avait profité pour faire des photos de mariage, avant de rejoindre la maison pour finir la journée avec des pizzas tous empilés dans le salon comme à l'époque où nous étions tous fauchés. Une fois couchés, on avait débriefé de notre journée, tombant d'accord sur le fait que notre mariage avait été exactement comme on le voulait, voir mieux.

Notre « coming-out » au grand public s'était fait lorsqu'on avait changé nos noms sur nos comptes instagram, Mister BN était devenu Lénaïc Morvan-Blanchard, son pseudo de rappeur basculant dans la description de sa bio. J'étais devenue Juliette Morvan-Blanchard, le mot mannequin avait disparu de ma bio, remplacé par quelques emojis. Raphaël avait bien évidemment fait de supers photos et on en avait posté une avec un texte que l'on avait prit le temps d'écrire ensemble.

« Dix ans d'amour, de rires, de soutien. Dix ans de larmes, de doutes, de remise en question. Dix ans de travail, de projets, d'apprentissages. Dix ans de vie. Dix ans ensemble. Dix ans de nous. Dix ans depuis le début, beaucoup d'autres dix ans avant la fin. Dix ans d'amour, parce que l'amour surmonte tout. Monsieur et Madame Morvan-Blanchard. D'EOC'H DA VIRVIKEN »

La dernière phrase signifiait « à vous toujours » en breton, trois petits mots gravés à l'intérieur de nos alliances et qui résonnaient profondément dans nos cœurs.

Une vague de commentaires avait répondu à nos publications, de la surprise, de l'incompréhension, quelques insultes mais beaucoup de vœux de bonheur sur lesquels on ne s'arrêta pas vraiment, notre bonheur ne dépendant pas de l'avis du monde entier.
On avait toujours vécu notre relation un peu dans notre bulle, cachant tout ce qui se passait entre nous à nos entourages. Après le mariage, notre bulle s'était un peu ouverte à nos entourages ce qui ne créait plus de tensions inutiles comme cela avait souvent été le cas entre Guillaume et moi. Guillaume était même en passe de devenir mon meilleur ami, on s'envoyait souvent des messages privés et je semblais être son interlocutrice favorite lorsqu'il avait appris qu'une de ses conquêtes était tombée enceinte.

Coup de FoudreWhere stories live. Discover now