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Le dîner était servi dans la cuisine où l'on s'attabla.

-Et toi alors, ça va mieux ?

-Comme tout le monde je pensais que ça me guérirait miraculeusement mais, surprise, ça ne marche pas comme ça. Je suis retournée dans la chambre d'hôtel où il m'a frappé pour la dernière fois. J'avais l'impression d'être passée par dessus tout ça et je me suis pris une claque sur le coup mais surtout après. J'ai refais une série de crises d'angoisses mais au lieu de replonger dans mes vieux travers, j'ai écouté Claire et je suis allé voir quelqu'un.

Il leva son verre d'eau.

-Que ferions-nous sans les psy ?

-On fait une horrible paire. Pouffais-je.

-Regarde-nous, tous les deux suivis, attablés dans une grande maison, on croirait un vieux couple quinquagénaire.

-J'aurais jamais cru que tes parents puissent divorcer.

-Moi non plus. Mais ils n'auraient jamais cru qu'on se séparerait non plus.

-Pourtant tout à mené à ce qu'on se sépare.

-Mais ils ne savaient pas que leur fils était un connard fini.

-T'es pas un connard fini Len.

Il ferma un instant les yeux avant de les rouvrir après avoir prit une grande inspiration.

-Je suis désolé Juliette.

-Pour quoi ? Être un connard fini ?

-Pour beaucoup de choses, on pourrait passer la nuit à faire la liste mais je vais commencer par te demander pardon pour notre dernière année. Cette histoire de couple libre...

-Len.. C'est pas la peine..

-Bien sûr que si. On est là pour se dire les choses et avancer. Si je garde ça, ça va me bouffer. Je suis désolé de t'avoir fait tant de mal. De ne pas m'être rendu compte que mes petits intérêts n'avaient aucune raison de passer avant ton bonheur. D'avoir été trop déconnecté de nous pour me rendre compte qu'un tel arrangement ne pourrait jamais t'aller, bien que...

-Je n'ai couché avec personne d'autre.

-Mais...

-Je t'ai menti. Parce que si tu ne comprenais pas que c'était inconcevable pour moi de laisser un autre me toucher, c'est que c'est moi qui devait m'en faire une montagne. Et Eugénie m'a conseillé de te faire croire que j'avais vu quelqu'un pour voir ta réaction.

-J'ai été jaloux.

-Moi aussi j'ai été jalouse. Alors que je ne l'avais jamais été. Et j'ai détesté ça. Parce que je n'ai jamais compris comment tu pouvais détacher le désir de la confiance. Je n'ai jamais su le faire, pas depuis Alexander du moins. Si c'était si simple, ça aurait été moins compliqué entre nous parfois. Dès qu'on s'est rencontrés je t'ai fais confiance Lénaïc, je ne sais pas pourquoi toi alors que tu ressemblais vachement à un cliché de rappeur ambulant mais tu m'as tout de suite apaisée. Mais même alors que je te faisais confiance ça n'a pas été facile de me focaliser sur le désir par moments alors... Je m'en suis voulu de ne pas te suffire.

-Je m'en veux que tu ais pensé ça.

-Comment tu voulais que je le prenne autrement ?

-Je ne sais pas. Je ne pourrais pas justifier quoi que ce soit mais à ce moment là on était en train de se poser avec les gars. On avait perdu ce rythme de dingue où on était toujours en tournée ou en showcase à droite à gauche. Je pensais avoir fais le tour de tout ce que je connaissais mais au lieu de me challenger sur le plan pro je me suis dis que ça pourrait nous faire du bien.

Coup de FoudreWhere stories live. Discover now