49

87 14 1
                                    

-Tes grands-parents sont adorable.

-J'ai parfois l'impression d'avoir encore cinq ans avec eux.

-Tu étais peut-être meilleur au scrabble à cinq ans.

-Ça a toujours été le truc de Nono. Moi mon truc c'est de regarder questions pour un champion avec eux. Les premières semaines j'étais chez eux tous les jours pour ne pas rater une seule émission. Ça et slam, ça les rassurait de me savoir chez eux au lieu de me savoir tout seul ici.

-Je le répète : ils sont adorables.

-Adorables, mais j'ai pas un estomac du troisième âge, je meurs de faim.

Je l'avais suivis jusque dans la cuisine et nos regards se posèrent sur le crumble. Avec un grand sourire, il ouvrit le tiroir à couverts pour en sortir deux cuillères à soupe avant de m'en tendre une.

-Et des assiettes non ?

-Pas besoin. Répondit-il avant de plonger sa cuillère dans le plat.

-Pas sûre que mamie approuverait.

-On s'en fou elle est pas là. T'as intérêt à y aller où je vais tout manger.

Je m'empressais de plonger ma cuillère dans le plat.

-Eh laisses en moi ! Ta moitié est là et la mienne ici.

-T'as une moitié toi ? J'aimerais bien voir ça.

-C'est un pari ?

-Ça pourrait en être un que tu perdrais sans problème ! T'as l'estomac d'un moineau.

On se retrouva à engloutir nos parts respectives pour ne pas que l'autre empiète dessus.

-Non Len c'est à moi !

Je bloquais sa cuillère avec la mienne.

-Du calme d'Artagnan.

-Toi et moi on va sortir dans le jardin si tu continues à dépasser ta moitié.

-J'aimerais bien voir ça.

Pour tester mes menaces, il plongea sa cuillère au milieu de ma part.

-Lénaïc Morvan...

Il ne me laissa pas le temps de finir ma phrase, utilisant son doigt comme une catapulte pour me renvoyer la cuillerée de crumble en plein milieu du front.

-Oh t'as pas fais ça !

-Je n'ai fais que rendre à César ce qui lui appartenait.

-Tu ne payes rien pour attendre.

Prenant le double de ce qu'il venait de me balancer, je lui jetais directement au visage. Lénaïc avait toujours eu la rancune tenace et après encore quelques lancés puérils, on se retrouva à se courir après, ou plutôt lui après moi alors qu'il me menaçait avec le plat.

-Non ! Il faut toujours que tu en fasses trop Len pose ce plat !

-Sûrement pas ! Je ne voudrais pas que tu rates une seule miette de ta moitié.

Glissant sur un morceau qui était tombé par terre, il réussit à me rattraper et à me coller le nez dans le plat dans le même mouvement.

-Len !!!

-Tu es belle comme tout.

En clignant des yeux, un morceau retomba dans le plat que je tenais maintenant nous faisait tous les deux pouffer de rire.

-T'es vraiment con, tu sais pas t'arrêter.

-Je suis sûr que ça peut te faire un bon masque hydratant.

Coup de FoudreWhere stories live. Discover now