Chapitre 18 : Les Quatre Chasseurs

54 7 7
                                    

Cela faisait trois jours entiers sans s'arrêter qu'Aragorn les guidait à travers les plaines en direction du sud. Trois jours. Les deux elfes ne montraient toujours aucun signe de faiblesse, et si le rôdeur faisait un effort pour en faire de même, Gimli était quant à lui à la traîne.



-Ils ont forcé l'allure. Ils ont du sentir notre présence, murmura Aragorn, l'oreille contre la roche. Dépêchez-vous !



Il se releva, et reprit sa course effrénée, toujours en tête. Tauriel le suivit sans attendre, lui faisant totalement confiance à ce sujet. Legolas encourageait le nain à accélérer le pas derrière elle.



-Allez Gimli !



Le nain venait à peine de démarrer la montée de la colline que les trois autres étaient déjà en haut. Il respirait difficilement, essoufflé.



-Trois jours et trois nuits de poursuite. Sans manger ni se reposer. Et aucun signe de notre gibier . Que peut bien raconter un rocher ! Râla-t-il en essayant de les rattraper, en vain.



Il gravit enfin la petite pente et les rejoignit dans la plaine. Ils coururent, encore et encore, sans jamais faire de pause. Aragorn restait devant, les deux elfes à ses côtés, infatigables. La lourde respiration du nain derrière eux rythmait leurs pas. Ils arrivèrent plusieurs heures plus tard, après une petite pente, à un endroit relativement rocheux. Le rôdeur stoppant sa course, s'agenouilla et attrapa quelque chose sur le sol.



-Non sans raison tombent les feuilles de Lorien, déclara-t-il.



C'était une broche en forme de feuille, semblable à celle qui fermaient leurs capes. Pippin et Merry étaient donc passés par là avec les orcs, quelques temps plus tôt.



-Ils sont peut-être en vie, dit Legolas.



-Moins d'un jour devant nous, ajouta Aragorn.



Les deux elfes et le rôdeur reprirent leur course, sans se soucier de Gimli. Le nain venait juste de dégringoler la petite pente avec un grand bruit. Il se releva en cognant.



-Allez Gimli ! Nous gagnons sur eux ! L'encouragea Legolas sans s'arrêter de courir.



-Les longues distances m'épuisent. Nous les nains sommes des sprinters naturels. Redoutables sur de courtes distances !



Ils grimpèrent une petite colline rocailleuse qui surplombait les plaines devant eux. Tauriel s'arrêta sur un petit rocher, le regard fixé devant elle. Les terres semblaient s'étirer à l'infinie. Elle les reconnaissait , pour y avoir été, plusieurs années auparavant.



-Le Rohan. Pays des seigneurs des chevaux, annonça Aragorn en regardant lui aussi le paysage. Quelque chose d'étrange est à l'œuvre ici, une force maléfique donne des ailes à ces créatures et se dresse contre nous.



L'elfe blond descendit de la petite colline au pas de course et s'avança sur un promontoire, qui lui donnait ainsi une meilleure vue.



-Legolas ! Que voient vos yeux d'elfes ? Demanda Aragorn.



-Leurs traces dévient au nord-est. Ils conduisent les hobbits en Isengard !



Elle voyait également au loin un grand troupeau courir dans cette direction, mais sans beaucoup de détails. Impossible de savoir si les hobbits étaient avec eux.



-Saroumane, devina le rôdeur.



Après cette petite pause qui permit au nain de reprendre son souffle, ils continuèrent leur course en suivant les orcs, toute la journée et toute la nuit qui vint après. Ils ne s'étaient toujours pas arrêtés, et continuaient de courir, encore et encore. Quand le soleil se leva, il était d'un rouge sang.

L'odyssée de la fille de la forêt Onde histórias criam vida. Descubra agora