Chapitre 4 : La Bataille des cinq Armées

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Tauriel serrait fort la taille de Legolas tandis qu'ils s'approchaient dangereusement du bastion orc. Les arbres, tout comme les animaux, avaient maintenant disparu depuis des lieues. Seules les crêtes acérées et les montagnes rocheuses leur faisaient désormais face, sombres et inquiétantes.

Ils étaient enfin arrivés à destination. Ainsi, ils descendirent tous deux du cheval et commencèrent à gravir la crête rocailleuse qui les empêchait de voir complètement le bastion ennemi. Lorsque Tauriel arriva au niveau de Legolas, elle put apercevoir d'elle-même ce qu'on appelait dans toute la Terre du Milieu ''Gundabad''.

La forteresse était faite d'un ensemble de crêtes couleur rouille en forme de lame, qui, de manière menaçante, pointaient le ciel sombre. Jamais l'elfe rousse n'avait vu pareil obscurité. Le bâtiment en lui-même, par son ombre gigantesque, empêchait le soleil d'éclairer le lieu.

-Gundabad, elle murmura.

Le lieu semblait inhabité, mais peut-être n'était-ce qu'une feinte de l'ennemi. Peut-être Legolas avait-il raison de croire que des orcs y vivaient toujours. Mais il restait une question qu'elle se posait.

-Qu'il a y-t-il derrière ? Elle demanda alors au prince.

-Un vieil ennemi : l'ancien roi d'Angmar. Cette forteresse était autrefois un bastion. C'était là qu'ils gardaient leur armurerie, forgeaient leurs armes de guerre, expliqua-t-il.

-Une lumière ! J'ai vu une lumière !

Mais la lumière qu'elle avait vu disparu aussitôt. Legolas et elle essayèrent pourtant tant bien que mal d'apercevoir à nouveau un signe de vie. Sans succès.

-Attendons la nuit. C'est un lieu dangereux, Tauriel, la prévint-il. Dans un autre âge, notre peuple a mené la guerre en ces terres.

D'un coup, il détourna le regard de la forteresse. Une voile de tristesse s'empara de ses yeux. Il semblait sur le point d'ajouter quelque chose. Tauriel se tourna vers lui à son tour, attendant la suite.

-Ma mère est morte ici, dit-il alors en la regardant dans les yeux.

Tauriel fut surprise qu'il aborde ce sujet, pourtant si sensible, elle le savait.

-Mon père n'en parle jamais. Il n'y a pas de tombe, pas de souvenirs, rien, finit-il en baissant les yeux.

L'elfe rousse le regardait avec empathie, reconnaissante de lui en avoir parler. Peu de personne savait ce qu'il était arrivé à la reine de Thranduil, la mère de Legolas.

-Je suis désolée, Legolas. Je l'ignorais.

-Vous n'y êtes pour rien. Vous n'étiez même pas encore née, ajouta-t-il.

Il reporta son attention vers la forteresse, en esquissant un triste sourire. On pouvait encore décerner la peine dans ses beaux yeux bleus.

-Nous n'avons plus beaucoup de temps à attendre, il fait bientôt nuit.

-Si nous devons y aller, nous devrions le faire maintenant.

À peine eut-elle fini sa phrase qu'une nuée de grandes chauve-souris noires s'envola juste en dessous d'eux. Ils se blottirent immédiatement contre la paroi rocheuse, espérant ne pas être vu par les viles créatures. Les bêtes tournoyèrent quelques instants au-dessus de leur tête avant de s'approcher de la forteresse.

L'odyssée de la fille de la forêt Where stories live. Discover now