L'odyssée de la fille de la forêt

Chapitre 29 : Les Champs Du Pelennor

Sous la lumière du soleil qui déclinait lentement à l'horizon, il semblait sorti tout droit d'un rêve. Ses cheveux blonds luisaient doucement, et ses yeux ne quittaient pas une seule seconde les siens, l'attirant indéniablement, sans qu'elle puisse y résister. Une unique éraflure courait le long de sa joue droite, néanmoins, elle n'enlevait rien à sa beauté éternelle. Tout autour d'eux résonnaient des cris de douleur et de déchirements, mais rien ne pouvait les empêcher de se retrouver.

Elle fit un pas vers lui, en même temps qu'il en faisait un, puis encore un autre, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'ils se fassent face, à quelques centimètres à peine l'un de l'autre. Et alors, tout fut oublié. Les absences, les batailles, les douleurs, les doutes, les regrets, et même le temps et les années qui s'étaient écoulés, sans qu'ils puissent y faire quoique ce soit. Tout disparut en un instant tandis que les deux elfes étaient face à face, dans ces champs meurtriers du Pelennor.

Lentement, la main de l'elfe se leva, et vint caresser sa joue, comme pour y chasser une poussière invisible. Puis, cette main glissa à l'arrière de sa nuque, rapprochant son visage du sien, si près qu'elle pouvait sentir son souffle chaud s'abattre sur ses lèvres. Une autre main enserra sa taille, collant son bassin au sien alors qu'elle posait ses mains sur ses épaules. Son cur s'accéléra.

Et enfin, avec une douceur infinie, après des décennies d'attente, ses lèvres se posèrent sur les siennes. Elles s'assemblèrent parfaitement, comme si elles si étaient faites pour être ensemble.

Sa bouche était chaude contre la sienne, et si douce. Pour rien au monde elle n'aurait voulu s'en séparer. Elle avait attendu tellement de temps, elle l'avait repoussé tellement de fois, elle avait fui tellement de fois, qu'elle ne pouvait plus y résister. Elle était là, avec lui, ses lèvres pressées contre les siennes, et elle ne s'était jamais sentie aussi bien de toute sa vie.

Ses mains l'enserrèrent plus fermement, la rapprochant le plus possible, et elle enroula ses bras autour de sa nuque, lui répondant ardemment en lui montrant que ses sentiments étaient plus que partagés. Les yeux fermés, elle fit tout pour faire durer le moment, et oublier tout le reste. Lorsqu'ils se détachèrent finalement l'un de l'autre, quelques instants plus tard, et qu'elle rouvrit les yeux, elle fut sûre qu'elle l'aimait plus que tout au monde.

Son front se posa contre le sien alors qu'elle reprenait son souffle, et elle caressa sa joue du bout du doigts, observant avec fascination les contours de son visage. Il la laissa faire, envouté. Puis, il attrapa son menton avec deux doigts, et releva son visage vers le sien, tandis que leurs regards se retrouvaient.

-Melin le*...

Sa voix était aussi légère que le vent, mais trahissait pourtant toute l'émotion qui l'habitait. Elle cligna des yeux, le souffle coupé devant tant d'amour.  Cependant, elle sut que ce n'était là que la vérité de leurs sentiments, cachés depuis trop d'années. Se hissant sur la pointe des pieds, elle rapprocha à nouveau sa bouche de la sienne avant de lui répondre, un grand sourire sur les lèvres :

-Melin le, Legolas.

Et elle l'embrassa, alors qu'elle se sentait décoller du sol, le bras autour de sa taille raffermissant sa prise. Les lèvres de l'elfe blond se courbèrent contre les siennes, et elle se laissa emporter dans ce tourbillon d'amour et de tendresse, les yeux fermés pour mieux l'apprécier, le laissant approfondir le baiser. Tout autour d'eux n'était que néant, mais pourtant, ils ne pouvaient se détacher l'un de l'autre. Ils ne semblaient même plus savoir où ils étaient.