Chapitre 28 : L'armée Des Morts

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Aragorn alluma une torche, et balaya les alentours de sa lumière. Ils étaient dans un long couloir, qui menait à une pièce encore plus sombre que là où ils se trouvaient, dont les parois étaient faites de roches coupantes et dures. Le plafond n'était pas bien haut, ruisselant d'eau. Le rôdeur éclaira un coin de l'endroit, et Tauriel plissa le nez en découvrant une nouvelle pièce, au sol recouvert de crânes, indéniablement humains. Même Gimli eut un hoquet surpris.

Mais ce ne fut pas cela qui retint son attention. Non, il y avait bien pire. Au-dessus des crânes, elle distinguait, non sans peur, des formes d'hommes et de chevaux, qui flottaient à quelques centimètres du sol, spectres fantomatiques dans la troublantes obscurité. Elle fit un pas en arrière alors que Legolas en faisait un en avançant, s'attirant la curiosité du nain, qui, n'étant pas doté de la même vue, ne pouvait sans doute pas apercevoir les formes verdâtres qui flottaient près de lui.

-Qu'est-ce que c'est ? Que voyez-vous ?

-Je vois des formes d'hommes, répondit calmement l'elfe blond. Et de chevaux.

-Où ? reprit le nain, dont la hache s'agitait de tous côtés.

-Partout, lui dit-elle et il se rapprocha instinctivement des deux elfes. Ils sont tout autour de nous.

-De pâles étendards semblables à des lambeaux de nuage. Des lances s'élèvent comme les fourrés dans un linceul de brume. Les morts nous suivent. Ils ont été appelés, déduisit Legolas.

Aragorn continuait de marcher devant eux, et, intrigué, il entra dans la pièce suivante. Les deux elfes le suivirent, sur leurs gardes, et descendirent à leur tour les marchent qui y menaient.

-Les morts ? Appelés ? Je le savais, ironisa Gimli au loin, resté dans la pièce précédente. Très bien, très bien...Legolas, Tauriel !

Une épaisse brume verdâtre recouvrait le sol, et s'élevait jusqu'à leurs hanches. Elle suivait leurs mouvements, comme collée à eux. Ils eurent beau lever les bras, la brume suivait, impossible à enlever. Derrière elle, Tauriel entendit Gimli souffler dessus, mais cette méthode n'eut pas plus de succès que les autres. Une main faite de brume s'approcha de son visage, comme pour lui caresser la joue, et elle recula en l'évaporant. Les filaments verdâtres vinrent lécher le bas de son dos, et elle sentit son cur battre plus vite, peu rassurée à l'idée de rester plus longtemps dans cet endroit.

Un craquement sinistre retentit.

-Ne regardez pas en bas, conseilla Aragorn, qui venait visiblement de marcher sur quelque chose de cassant.

Elle n'avait pas l'intention de le faire. Elle avait tout de suite compris sur quoi elle marchait lorsqu'elle avait senti des os ronds sous ses pieds. Tout comme la salle précédente, celle-ci possédait un sol recouvert de crânes humains. Un nouveau craquement retentit, et cette fois, Gimli en fut la cause. Un deuxième bruit suivit, lorsque le nain retira son pied du crâne, avec une grimace de dégout.

Ils sortirent alors de l'endroit, et continuèrent leur chemin, courant dans le passage- dont le sol était cette fois en sable-, Aragorn en tête, illuminant les parois de sa torche. Le souffle court, ils atteignirent une nouvelle salle, plus grande, dont le plafond était bien plus haut que les précédentes. Sur le gigantesque mur de gauche, se dressait la façade immense d'un ancien palais, creusée dans la roche, et de l'autre côté, se devinait les bords d'un précipice. Malheureusement, la mystérieuse brume les avait suivis, mais pour le moment, elle ne grimpait pas plus haut que leurs chevilles. Ils regardaient autour d'eux, intrigués par ce nouvel endroit, lorsqu'une voix profonde retentit.

L'odyssée de la fille de la forêt Where stories live. Discover now