Chapitre 30 : L'ultime Bataille

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Assise seule sur un muret surplombant les champs du pelennor, au plus haut étage de Minas Tirith, en cette dernière nuit avant la dernière bataille qui allait sceller leurs sorts, Tauriel observait le ciel. Mais ce n'était plus le ciel de Mirkwood ni celui de son enfance. Les étoiles n'y étaient pas visibles, cachées derrière un épais brouillard noir venant de l'est.

Le pouvoir de leur ennemi grandissait de plus en plus vite. Plus ils tardaient, moins ils auraient de chance de le vaincre. La vie de milliers de personnes était entre leurs mains, et entre celles de Frodon et Sam, qui, elle l'espérait, devaient se trouver très proche de leur but, désormais. Si les hobbits n'arrivaient pas à replacer l'anneau là d'où il venait, alors, il n'y avait plus d'espoir. Tout cela aurait été vain. Toute leur quête, les sacrifices. Tout aurait été inutile.

Et, pour la première fois de sa vie-ou presque- elle commençait à avoir peur. Mais non pas pour elle. Pour tous ceux qui l'entouraient, et qui méritaient de vivre encore plusieurs centaines d'années, bien que nombres d'entre eux soient mortels. Le jour qui venait était décisif. Elle savait bien sûr qu'il y aurait des morts, sans doute beaucoup de morts. Tout ce qu'elle espérait était que chaque sacrifice soit récompensé.

Ils n'auraient pas le droit à l'erreur.

Ses mains se mirent à démêler ses longs cheveux roux, pour ensuite les tresser à l'elfique. Mais, ces mains, qui avaient toujours étaient fermes et sûres, étaient désormais tremblantes. Ses doigts avaient bien du mal à coiffer sa chevelure.

Soudainement, une main douce se posa sur les siennes. Elle se figea, pour se détendre aussitôt. Elle était tellement tendue et perdue dans ses pensées qu'elle n'avait pas entendu la démarche si singulière du prince de Mirkwood. Relâchant ses épaules, elle retira ses mains et le laissa coiffer ses mèches de feu.

-Je ne t'ai jamais vu aussi tendue, remarqua Legolas. Qu'y a-t-il ?

Elle ramena ses genoux contre sa poitrine, et posa son menton dessus.

-J'ai peur. Mais, pas pour moi. J'ai peur pour tous ceux qui m'entourent : Aragorn, Gandalf, Gimli, Pippin et Merry, Frodon et Sam...Et toi, surtout toi. Demain est peut-être notre dernier jour en Terre du Milieu.

-Si c'est le cas, alors nous partirons ensemble. Je ne te laisserai plus jamais seule.

Elle sourit, et il termina ses tresses, les laissant tomber avec grâce dans son dos. Le prince de Mirkwood se pencha vers elle et embrassa le creux de son cou, désormais découvert.

-Quoiqu'il se passe à l'aube, je serai avec toi, ajouta-t-il.

Ses paroles la détendirent plus qu'elle ne l'aurait cru. Elle se laissa aller contre son dos, observant les rues de la cité en contrebas, où tout était déjà fermé et plongé dans le noir depuis de longues heures. A vrai dire, les elfes devaient être les seuls encore debout. Avec Gandalf, peut-être. Pourtant, ils seraient ceux avec le plus de force le lendemain.

-Parfois, je songe à Arwen, restée à Fondcombe, et j'ai peur aussi pour elle. Eloignée d'Aragorn, elle doit être terriblement seule.

-Elle est en vie, souffla Legolas. Je le sens.

-Moi aussi. Mais pour combien de temps encore si rien ne change ?

-Nous la reverrons, j'en suis sûr. Et une fois la guerre finie, Arwen et Aragorn goûteront enfin la paix à laquelle ils aspirent depuis des années. Comme nous.

Tendrement, il déposa un léger baiser sur sa tempe, et la serra encore plus contre lui.

-Comme nous, répéta Tauriel et elle sentit une étrange vague de satisfaction la traverser alors qu'elle prononçait ces mots.

L'odyssée de la fille de la forêt Where stories live. Discover now