Chapitre 2 : Lacville

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-Telle est la nature du mal. Au dehors, dans la vaste ignorance du monde, cela s'infecte et se répand...Une ombre qui grandit dans les ténèbres...

Tauriel écoutait silencieusement son roi réciter son monologue devant la créature qu'ils avaient ramené de la poursuite avec les orcs et les nains. Après qu'ils soient rentrés au palais, le roi avait immédiatement demandé à interroger le nouveau prisonnier.

- C'est comme cela que ça a toujours été, et c'est comme cela que ça sera toujours.

-Vous traquiez une compagnie de 13 nains, pourquoi ? demanda Legolas. Il tenait l'orc contre lui, sa dague sous sa gorge, près à le lui trancher à tout moment.

- Pas 13 ! Plus maintenant !  répondit la bête immonde, d'un rire maléfique. Le jeune, l'archer aux cheveux noirs, nous l'avons touché avec une flèche de morgul, le poison est dans son sang ! Il va mourir !

Tauriel se tendit immédiatement à la réponse de l'orc. Elle souhaitait par-dessus tout que ce soit faux. Même si elle avait vu la flèche dans la jambe du nain. Elle choisit pourtant l'indifférence pour s'adresser la bête. Il ne fallait en aucun cas qu'il voit qu'elle était touchée, cela lui ferait trop plaisir.

-Répond à la question, vermine.

-Je ne réponds pas aux chiens, elfe femelle !  hurla la bête en essayant de se rapprocher.

Elle sortit de suite sa dague et la fit tournoyer dans les airs, en réponse à l'insulte et lui jeta un regard assassin, signifiant sa mort prochaine s'il recommençait à la menacer.

- Moi, j'éviterai de la contrarier, lui intimida Legolas qui le retint  et le poussa en arrière, réajustant la dague sous sa gorge.

-Tu aimes tuer, orc ? demanda-t-elle, haussant les sourcils, d'un air presque innocent.

- Tu aimes la mort ?  ajouta-t-elle, cette fois en plissant les yeux, se concentrant sur son ennemi.

-Alors, laisse-moi te la donner !  cria-t-elle en se jetant sur lui, sa dague luisant dans sa main en avant. Mais avant qu'elle n'ait pu lui trancher son immonde jugulaire, le roi qui n'avait pas parlé depuis un certain temps, l'interrompit.

- Assez ! Tauriel, partez! Puis, fronçant les sourcils dans sa direction, il ajouta :

-Partez maintenant !

Elle le regarda, se releva en essayant de garder sa dignité puis jeta un regard à l'orc. Il grogna vers elle. Elle se détourna, glissa également un regard vers Legolas, qui, elle l'avait senti, la suivait des yeux, puis quitta la salle, la tête haute.

- Je n'ai cure d'un nain mort...

Tauriel accéléra le pas, ne souhaitant pas entendre la suite. Elle se dirigea ensuite vers ses quartiers, pris sans attendre son arc et son carquois, et attacha ses dagues à ses hanches. Elle sortit ensuite de la pièce et pris la direction des grandes portes. Elle les franchit sous le regard étonné de Fingolfin, le lieutenant de la partie sud de la forêt et des autres gardes, qui ne comprenaient sans doute pas ce qu'elle faisait là. À leur connaissance, aucun ordre du roi n'avait été donné, donc le capitaine n'avait strictement rien à faire à cet endroit. Tauriel franchit donc les portes, puis s'arrêta quelques instants. Elle ferma les yeux et inspira profondément plusieurs fois, songeant à Kili et au poison qui se répandait déjà dans son sang. Elle pouvait le sauver, oui, elle en était sûre. Se remémorant les propos du seigneur Elrond, il y a des siècles de cela, elle fut déterminée à ce que, jamais, les orcs ne sortent vivant de son royaume . Elle savait aussi que, si elle partait, Legolas la suivrait et l'aiderait dans sa tâche. Après tout, si Thranduil avait raison sur ses sentiments, il la suivrait jusqu'au bout du monde . Elle ne savait pas pourquoi mais cette pensée la rassurait. Tauriel rouvrit alors ses paupières pour regarder le sentier d'un air de défi et s'enfonça dans la sombre forêt de Mirkwood.

L'odyssée de la fille de la forêt Où les histoires vivent. Découvrez maintenant