L'odyssée de la fille de la forêt

Chapitre 20 : L'exode Des Rohirrims

Les funérailles du fils du roi eurent lieu le jour même. Tous les habitants s'étaient réunis pour cet ultime adieu à leur prince, et formaient ainsi une haie d'honneur des deux côtés du chemin en terre. Le corps du défunt était porté par des soldats, et on l'avait revêtu de sa sublime armure, qui l'accompagnera dans le monde d'après. Son visage était jeune, trop jeune pour la mort. Tauriel, malgré le fait qu'elle était une elfe et que l'âge n'avait pas la même emprise sur elle, ne lui donnait pas plus de vingt hivers.

Elle suivait la procession aux côtés de Gimli, Aragon, Legolas et Gandalf, derrière le roi qui marchait d'un pas solennel. Des deux côtés du chemin, des pleurs s'élevaient, rappelant à tous la douleur de la perte d'un être cher. Tous continuèrent leur chemin à la suite du défunt, et sortirent bientôt de la ville pour arriver à l'endroit où étaient enterrés les rois de jadis. Éowyn se tenait droite devant la tombe entrouverte, retenant ses larmes avec bravoure. Son front était ceint d'un fin bandeau d'or, et elle portait une robe noire, montrant son deuil.

Les soldats portant le corps de Théodred arrivèrent devant le tombeau, et firent entrer avec précision le défunt. Le roi regardait son fils pour la dernière fois, avec cet air impassible que seuls les rois gardent en ces instants douloureux. Au même moment, Éowyn entama un magnifique chant, dans une langue que Tauriel ne connaissait pas. Malgré tout, elle sentit que la jeune femme y versait toute sa douleur et y montrait un dernier honneur pour son cousin disparu.

Le corps de Théodred disparut à l'intérieur du tombeau, et des soldats entreprirent d'en boucher l'ouverture. Peu à peu, la foule se dispersa, et les quatre amis se détournèrent à leur tour, laissant Gandalf tenter de consoler le roi, resté seul devant la tombe de son fils.

Les quatre marchaient vers la cité, lorsque des pas de cheval résonnèrent aux oreilles des deux elfes et d'Aragorn, Gimli n'étant pas doté d'une telle ouïe. Ils tournèrent la tête en un seul mouvement, et virent au loin d'eux enfants à cheval, seuls dans la grande plaine. Le garçon leur jeta un dernier regard, avant de glisser lentement de la selle pour tomber dans l'herbe.

Tauriel échangea un regarda avec les autres, et les deux elfes- les plus rapides- partirent en courant en direction des enfants. La fillette tenait à peine sur le grand cheval, et elle se laissa tomber dans les bras de l'elfe, avant d'entourer son cou de ses petits bras. Legolas s'occupa du garçon et vérifia qu'il n'était pas blessé. Ils reprirent la direction d'Edoras, le cheval suivant docilement derrière eux.

Gandalf, qui avait vu la scène de loin, s'approcha et les suivit d'un pas vif. Ils remontèrent tous vers le grand hall, où Aragorn leur ouvrirent les portes. Éowyn arriva peu après, avec de quoi nourrir les enfants, exténués de leur périple. Le roi arriva, les yeux secs, et se laissa tomber sur son trône, abattu. Gimli en profita lui pour étancher sa faim, tout comme sa soif avec une énorme peinte de bière. Il s'assit sur un banc et commença son repas, et Aragorn s'assit en face de lui pour fumer sa pipe. Les deux elfes restèrent debout, et Tauriel prit appui contre une large colonne qui soutenait le toit du hall.

-Ils ont été surpris, commença Éowyn. Ils étaient désarmés. Aujourd'hui, les sauvages traversent l'Ouestfold, brûlant tout sur leur passage : le foin, les habitations, les arbres ...

Anxieuse, Tauriel échangea un regard commun avec Legolas et Aragorn. Ils avaient tous la même pensée en tête : la guerre était aux portes du Rohan.

-Où est maman ? Demanda soudainement la petite.

La jeune femme s'approcha d'elle et entoura ses épaules d'un épaisse couverture de laine verte en tentant de la rassurer.

-Ce n'est qu'un avant-goût de la terreur que Saroumane va semer. Elle est d'autant plus puissante qu'elle est conduite désormais par la peur de Sauron. Faites face de front. Vous devez combattre, dit Gandalf au roi.