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Finalement le dimanche après-midi est passé sans que je ne m'en rende compte.
Nous sommes déjà lundi matin, il est temps de repartir en cours.
Arrivée dans ma salle Terek est déjà installé. Il me suit des yeux et me fait un clin d'œil lorsque je m'assois à ma place.

Je sens le rouge me monter aux joues.

Au fond de moi je sautille de joie, j'ai l'impression que notre discussion a créé un lien spécial entre nous.
Je me fais sûrement des idées, mais le regard que Marion me lance me prouve qu'elle est jalouse.
Penchée à son oreille je la voie lui murmurer quelque chose qui les fait tout 2 éclater de rire, elle me jette ensuite un regard noir.
Je sais qu'elle pense ainsi marquer son territoire, et même si Terek ne m'attire pas autrement que physiquement, j'ai bien envi de faire enrager cette petite peste.

C'est pourquoi à la sortie du cours je me dirige avec un grand sourire vers le couple de l'année. Quand elle me voit arrivée, Marion fait un mouvement de recul, me crachant presque à la figure de ne pas les regarder comme ça.

C'est le moment de vérité, Terek va il prendre ma défense?
Et bien non, il se contente de hausser les épaules prendre sa chérie par la taille et l'entraîner vers le réfectoire.

Le reste de ma fierté vole en éclats, je viens de me ridiculiser, qu'est ce qui m'a pris de me conduire aussi bêtement. Je pensais réellement qu'il s'intéressait à moi, je ne dis pas qu'il était attirée par moi, mais je croyais qu'après mes confessions il m'accorderait assez de pitié pour me défendre.
Ça m'apprendra à vouloir jouer à un jeu aussi puéril, maintenant je vais devoir me faire oublié si je ne veux pas m'attirer les foudres de Marion.
Je sais que cette fille sous une apparence chic et sophistiqué à un coeur de pierre, elle n'hésite pas à rabaisser les gens pour un regard de travers.

Après les cours je me dirige vers le cyber café, je suis toujours gênée par l'offre de Tonio mais je dois avouer que ça me plait beaucoup plus que d'aller à la bibliothèque.
En entrant, j'ai tout d'abord l'impression qu'il n'y a personne, pourtant la porte n'est pas verrouillée. Mais lorsque je la relâche le petit "ding " se fait entendre et je le vois sortir d'une arrière boutique que je n'avais jusqu'alors pas remarquée.

Comme si c'était une habitude de longue date je prend place au bar, Tonio me salue, il prend ensuite la panière de viennoiseries qu'il dépose devant moi puis s'affaire à nous préparer à boire.
Ces derniers jours je sens que j'ai changée, comme si j'étais parvenue au summum de ma solitude et que maintenant je remontais doucement la pente de la sociabilité.
J'avais réellement envie de parler, Tonio m'inspirait désormais confiance et j'étais bien décidé à mieux le connaître.

Contrairement aux fois précédente je pris là parole et me mis à lui poser tout un tas de question. Il parut surpris mais pas offensé, et se mît à me répondre.

C'est de cette manière que j'ai appris qu'il avait perdu sa femme et sa fille dans un accident de voiture, depuis 4 ans il vivait seul. Il s'était coupé de son entourage de ses amis et avait même déménager.
Quelque part son histoire faisait écho à la mienne, il avait tout quitté pour fuir la souffrance, mais à le voir ainsi personne ne pouvait ignorer qu'il était rongé par le chagrin.

Il ne me demanda rien en retour comme s'il sentait que je n'étais pas prête à lui raconté.
Je me contentais donc de lui dire que j'étais désolé pour sa famille et d'avoir évoqué un sujet douloureux.
Il me fit un large sourire, en m'expliquant que ça lui faisait du bien d'en parler , et que je lui rappelais sa fille qui aurait eu 18 ans cet été. Je n'osais pas lui dire que moi aussi.

Je fini par aller m'installer devant l'ordinateur , il était 18h30 cette fois j'allais surveiller l'heure. Je ne voulais pas que Tonio ferme plus tard à cause de moi.

Je repris donc mon jeu , j'avais plusieurs mails, des demandes d'alliance, j'avais bien avancé la fois précédente, j'intéressais donc les autres joueurs.
Il y avait également une réponse de Tim , mais pas de trace de Blum.
Je répondis à Tim , et vu qu'il était présent la discussion s'engagea sur les techniques de jeux , la stratégie, mais aussi sur nos occupations personnelles et nos goûts .
Finalement quand je regardais á nouveaux l'heure il était 19h05, je jetais un regard silencieux à mon hôte, celui-ci était lui même occupé sur un poste informatique.
Toussotant légèrement pour attirer son attention , j'osée lui demander tout en rougissant s'il fermé maintenant.
Mon teint sembla l'amuser , avec un éclat malicieux dans les yeux il me demanda si c'était lui qui me faisait cet effet là, ou si c'était un mystérieux inconnu qui m'obligé à rester aussi tard .
Vous vous imaginez bien qu'après ça non seulement je virais carrément au cramoisie mais en plus je bégayais !!
Il éclata d'un rire franc, au point que ça fini en quinte de toux, cet homme ne devait plus beaucoup rigoler même son organisme ne trouvait pas le monde d'emploi.
Il s'excusa rapidement ne voulant pas me vexer, mais contrairement à ce que vous pouvez penser ( si, si, je sais bien ce que vous vous dites elle va piquer une colère et fuir ...) j'éclatais de rire à mon tour !
Surprenant hein ?
Ce qui eu pour effet d'enclencher un fou rire général, mais en cet instant la pièce se chargea d'une toute nouvelle émotion et c'est comme si le fait d'accepter le rire de l'autre à nos dépend venait au même moment de rompre les digues que nous avions érigées pour nous couper du monde.
Nous nous arrêtons finalement, chacun de nous conservant le sourire, je sus immédiatement que lui aussi avait ressenti le changement.
Il me fit un clin d'œil ( décidément c'est à la mode en ce moment ) en se retournant.

-" 20 heure si tu me laisses te raccompagner, il fait bien trop nuit pour que je te laisse partir seule à pied. C'est pas négociable, je ne m'en remettrais pas s'il t'arrivait quelque chose par ma faute."

-"Mais..."

-" pas de mais ma belle, je ne connais pas ta vie et je ne cherche pas à en savoir plus que je ne devrais, j'ai été père et en tant que tel je ne peux tout simplement pas accepter que tu te promènes seule en plein hiver à cet heure tardive. Et puis tu ne voudrais pas qu'un vieux monsieur comme moi meurt d'inquiétude ? "

-" d'accord."

Je me sentais fébrile d'avoir accepté mais au fond de moi je voulais qu'il sache, je ne trouverais jamais les mots pour lui expliquer et lui exprimer ma gratitude.

Là il devinerait une partie de ma vie que beaucoup ignorait.

ApparencesTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon