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Point de vue d'Eva:

Maintenant que je lui ai dit ma façon de penser, il se tord littéralement de rire, Tim, comment un garçon qui à pourtant l'air charmant, peut se retrouver avec un acolyte pareil.
Leur duo me donne la nausée, je ne sais pas lequel me révulse le plus, celui qui a posé ses sales pattes sur moi, ou celui qui me regarde comme si j'étais une amusante petite souris coincée dans le laboratoire d'un savant fou.

Un téléphone sonne, il me semble reconnaître la sonnerie que Terek a enregistré pour moi, mais avant que j'ai le temps de réagir, une nouvelle injection, retour à la case départ. Le néant.

Finalement après un laps de temps inconnu, j'entend de violent bruit, comme si un avion venait de se scratcher au dessus de ma tête. Des détonations, leurs échos se répercutent dans ma tête douloureuse.

Je soupire, et une larme roule sur ma joue, solitaire, je sais que ma fuite vient de se terminer.

Ils sont là, ils vont me ramener.

Je lutte pour ouvrir les yeux mais mon corps résiste. Je sens deux bras puissants me redresser sur ma chaise, la chaleur qui émane de leur propriétaire est réconfortante.

-"Princesse?"

Princesse, cela fait bien longtemps que personne ne m'avait appelée comme ça, de ce titre pompeux que je ne pense pas mériter.

-"Princesse vous m'entendez?"

Oh cette voix, je ne sais pas si c'est les drogues qu'on m'a injecté mais chaque mot qu'il prononce réveillent en moi des sensations délicieuses.
Je me sens aimantée, tirée à la surface, par ce courant électrique que sa peau fait naître contre la mienne, et c'est guidée par ce son grave et viril, teinté d'angoisse que je décide d'abréger mon fantasme et de revenir à la réalité.

Lentement mes yeux se posent sur les bras qui me soutiennent, ils sont puissants, les muscles saillants, je peux voir son pouls pulser dans ses veines. En remontant vers son biceps j'entrevois un tatouage, un motif tribal en parti dissimulé par la manche de son t-shirt noir qui moule sa peau.

Ce n'était donc pas un rêve, mais suis-je vraiment éveillée?

Cette peau, légèrement teintée, luisante, la chaleur se diffuse maintenant dans tout mon être, je sens ma langue humecter mes lèvres, rien qu'en regardant sa peau je salive déjà à l'idée de la parcourir de mes doigts, de la caresser, de la palper, je ressens l'envie irrépressible de le gouter, au fond de mon ventre née une envie nouvelle, celle de croquer, de mordre dans ce morceau de paradis.

Mon cerveau encore engourdis par les toxiques n'est que sensations et désir, incontrôlable, insatiable.

Il dénoue mes liens, autant de caresses dont je me délecte, son souffle s'écrase ma peau, je frémis, je me consume, je veux le regarder mais mes mouvements sont lents, je prend le temps de détailler son corps.
Un imposant gilet, recouvre son torse, sans m'en rendre compte j'approche ma main de celui-ci, il s'immobile, le bruit s'est arrêté, il n'existe plus que lui, "mon sauveur".

Dans le silence le plus complet, j'entreprends la découverte de celui qui vient par un simple contact d'éveiller chaque cellules de mon être.
D'un doigt hésitant je dessine les contours du gilet, ses abdominaux se contractent à mon contact, je ne prend pas le temps d'analyser, je passe délicatement ma main sous celui-ci, caressant ces collines de plaisirs, je voudrais soulever le fin tissu qui s'oppose à mon expédition, mais un lourd ceinturon l'emprisonne.

Mon regard descend encore, accompagné de mes doigts, je touche, cette ceinture high-tech digne de James Bond, je sens mon coeur prêt à bondir hors de ma poitrine, il est agenouillé devant moi, c'est si sexy.

Je prends conscience des mouvements saccadés de son torse et de sa respiration haletante, mes mains parcours ses cuisses, remontent sur ses flancs, mes doigts s'enfoncent, et l'attire vers moi.

Quand sa main se détache de mon bras, je me fige, mon coeur se brise, une nouvelle larme roule sur ma joue, je ne suis plus rien, j'ai besoin de son contact.

C'est alors qu'il saisi mon menton et me relève la tête.

Je plonge dans ses yeux, je traverse les flammes, ne cherchant pas à maîtriser l'incendie, j'ai tellement voulu ce regard, je l'ai tant désiré.
Fini la sensation malsaine d'interdit, aujourd'hui je le désir au grand jour, je lui montre l'effet qu'il a sur moi, pas de tabou, pas de témoin, je suis seule maîtresse de mon fantasme.

Mes doigts sont douloureux tellement j'agrippe sa chaire, et c'est dans un dernier effort que sans rompre le contact visuel je viens seller mes lèvres aux siennes. Passionné, dévorant, un baiser dans lequel je me perds, ne souhaitant jamais refaire surface.

Il me rend mes ardeurs, mais je le sens résister. Non il ne doit pas me résister. Il doit me posséder, me faire sienne, réaliser tout mes désirs, il est mon fantasme.

Puis soudain à nouveau du bruit, des hommes courent,se rapprochent, l'interroge sur mon état de santé.

Et alors je comprend sa résistance, ce n'est pas un fantasme, mon corps se refroidis, tremble, c'est le choc.

Il doit s'apercevoir de mon changement, ses bras se referment sur moi, me soulevant, il parle calmement.

Je sombre à nouveau dans cette douce folie, me lovant contre son corps, m'abandonnant à la sensation.
Le vacarme reprend, mes sourcils se froncent, ma tête va exploser, puis la lumière, crue, m'éblouissant à travers mes paupières closes.
Je me cramponne, il accélère le rythme, un vent violent fouette mon visage, je me protège en tournant entièrement ma tête contre son torse.
Je respire son odeur, je m'empli de ce parfum qui n'est qu'érotisme, à nouveau le désir s'empare de moi, mais cette fois il s'agit bien d'un rêve, car je m'endors bercée par le bruit des pales de l'hélicoptère fendant l'air, nous entraînant vers un autre horizon.

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