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Point de vue de Prune:

Des voix s'agite autour de moi, je sens qu'on me passe quelque chose sur le corps, j'ai froid, si froid.
Je ne comprend plus rien, je suis incapable de me souvenir ni où je suis ni pourquoi.
La seule sensation que je ressens c'est ce vide, une forte sensation d'abandon, dont je n'arrive pas à identifier la cause.

Petit à petit mon corps se détend, les voix se précisent, un homme parle d'un ton grave, "choc", "anxiolytique", "surveillance", "psychiatre"... Les mots s'entre chocs dans mon esprit sans que celui ci n'en saisisse la portée.

Finalement la lumière, je cligne plusieurs fois des yeux, une infirmière me regarde avec insistance, elle me rassure, m'explique que je ne dois pas m'inquiéter.
Pourquoi devrais je m'inquiéter? Que se passe t'il? Je tente de me remémorer les derniers événements mais ce n'est qu'un épais brouillard.
Des visages d'hommes. Mes poils se hérissent, l'infirmière comprend, elle me demande d'arrêter de me souvenir, mais sa voix se fait lointaine, je replonge dans mes pires cauchemars.
Le bruit des vagues s'écrasant sur la coque du superbe yacht, les verres qui tintent, les éclats de rires, toutes ces voix, je suis là physiquement mais je ne suis qu'un pion, on me fait boire, on me drogue, et je ne résiste pas. Puis ils me déshabillent, leurs mains sont partout, j'ai envi de vomir, de hurler, de frapper, mais il ne se passe rien, mon corps subit les assauts des ces hommes, toujours plus entreprenant, ils sont vulgaires, ils se moquent de moi, je veux mourir, disparaître, que tout s'arrête.
Et comme si mon corps répondait enfin je me débat, je pleur, je cris, mais ce ne sont plus des hommes, c'est une femme, elle tente de contenir mon accès de rage, je suis hystérique, je deviens folle il n'y a pas d'autre explication.

Puis une douleur dans le bas de mon dos, mes genoux flanchent, je m'effondre sur le sol lourdement.

Quand je reviens à moi je suis allongée confortablement dans mon lit, vêtue d'une tenue sobre, une robe blanche simple. Derrière la porte des éclats de voix, je ne les identifie pas immédiatement.

Un homme d'une soixantaine d'années, les cheveux grisonnant, une légère barbe entre, il porte une blouse blanche de médecin, des stylos de toute les couleurs surplombe un badge, d'où je suis il m'est impossible d'y lire son identité.
Il m'observe sans pour autant prendre la parole, j'ai l'impression désagréable d'être un rat de laboratoire.

-"Bonjour."

-"Bonjour Prune."

-"Puis-je vous demander votre identité?"

Je déteste cette manière qu'on les gens de garder le silence, pourquoi toujours me forcer à leur demander qui ils sont, oublient ils que si eux me connaissent de part mon titre la réciproque n'est pas vrai.

-"Je suis le professeur Schneider, médecin psychiatre."

Il me jauge, attendant probablement que je sois surprise de sa présence, mais en fait je suis assez soulagée, je sens bien que je ne suis plus capable de faire face seule, et mon corps semble avoir sa propre indépendance ses derniers temps.

- "Enchantée, je suppose que vous êtes là pour ma crise d'hystérie? j'espère ne pas avoir blessé l'infirmière."

Je culpabilise, je me souviens de son regard compatissant.

-" Effectivement, il semblerait que vous soyez victime de crises d'angoisses post traumatique, d'après les propos qui m'ont été retransmis vous semblez avoir été agressée."

-"Où étiez vous il y a cinq ans? Vous ne lisiez pas les journaux?"

-"Si."

-"Mais vous commencez seulement à envisager que la pauvre petite princesse ne faisait pas une crise d'adolescence, n'est ce pas?"

ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant