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Point de vue de Mickaël : ( je fais durer le suspens pour Prune lol encore 2 chapitres et on va la retrouver en attendant c'est l'heure de la confrontation) .

J'accepte silencieusement sa proposition, ne sachant pas ce qu'il sait réellement.

Mon père était juge, et ma mère avocate, quand je suis né ils travaillaient tout deux pour le palais, ma mère en défendant leurs intérêts, mon père représentant la voix de la justice.
Il s'est finalement tourné vers la politique quelques années plus tard, investissant dans différentes entreprises et toujours dans le cercle des partisans d'Alexander.

Notre famille n'a aucun héritage de noblesse, mais elle a su faire sa place dans l'entourage des plus hauts dirigeants depuis de nombreuses années, en s'illustrant comme une grande lignée d'avocats.

Je suis donc le vilain petit canard de la famille.

Au départ rien n'était prévu, personne n'osant imaginer la princesse choisir son époux dans un cercle plus élargie que l'ancienne haute noblesse. Et puis l'arrivée d'un fils était encore possible.
Mais les années passant, le Roi ouvrant le pays et les esprits à une modernité sans pareil, et cela en parallèle de notre amitié grandissante à Prune et moi, les gens ont commencés à parler, et finalement ma famille s'est mise en tête de faire de moi l'héritier au trône.

Évidement c'était une idée d'adultes, nous n'étions pas concernés, et bien trop jeunes pour en être informés.
J'ai réalisé la portée des choses quand j'ai décidé de devenir médecin. Alors en terminale, j'avais 16ans, et mes parents s'y sont formellement opposés, ne comprenant pas mon choix.

Je suis donc rentrée à l'université pour y étudier le droit politique, comme cela avait été prévu depuis toujours. En septembre ce fut le scandale, je me souviens encore de l'agitation, et de l'intérêt soudain que les autres me portaient. On me voyait désormais comme le toutou trompé, jamais auparavant le peuple ne s'était réellement intéressait à nous, mais la mort d'Alexander avait précipité la vie de Prune à la Une des tabloïdes.
Faisant de moi l'ami plus ou moins intime de la princesse.

J'ai très mal supporté la situation, les regards, les moqueries, mais aussi les gens qui s'intéressaient à moi pour glaner des informations sur Elle.
Mes parents ont décidés de me rapatrier à la maison, je devais être aux côtés de Prune dans cette épreuve.
Mais là encore j'ai échoué.

Lorsqu'elle a disparu et que tout s'est calmés mes parents m'ont laissés le choix de mes études. J'ai donc intégré la faculté de médecine en janvier, continuant en parallèle à suivre des cours de droit par correspondance. Au fond de moi j'étais indécis, je voulais aider les gens et me sentir utile, mais d'un autre côté c'était comme inscrit dans mes gènes, je devais chercher la vérité.
Convaincu qu'on ne nous disait pas tout.

J'ai d'ailleurs toutes ces années fréquenté les cercles politique, bien décidé à la retrouvé, mes cours me servant de base pour paraitre dans mon élément. Je savais qu'il s'était passé quelque chose cet été là, et que le gouvernement avait manipulé les esprits, et je voulais savoir la vérité.
Mon père et ma mère avaient été des alliés de premier choix, toujours invités aux galas et aux grandes manifestations ils ne s'opposaient jamais à ma présence.
Mais je ne leur avait jamais parlé de mes doutes, et de mes projets.

Prune, c'était mon secret. Je chérissais son souvenir, bien déterminé á la retrouver, seul contre tous.

Mais aujourd'hui pour la première fois, je prenais conscience que je n'étais peut être pas "seul".

Serait il possible que mes parents en sachent plus que moi?

Bien décidé à aller à cette réunion, persuadée que cela pourrait répondre à mes interrogations je regagnais ma chambre.
Il n'était que 13heure, j'avais donc l'après midi devant moi. C'était l'occasion de faire un tour aux écuries, je ne montais que très rarement, c'était une passion commune avec Prune et sans elle rien n'avait plus la même saveur.
Mais aujourd'hui c'était différent je sentais au fond de moi que tout allait bientôt changer.

Je partis donc plusieurs heures durant, chassant le crépuscule, m'enivrant de ce sentiment de liberté. Je rentrais une fois la nuit tombée, je me sentais fort et prêt à tout affronté, persuadé que j'allais préparer le terrain pour son retour.

Mais quand je regagnais la maison, je pouvais voir une agitation anormale, plusieurs grosses voitures noires étaient garées dans l'allée centrale.
D'autres arrivées encore, des voitures de sports, des bijoux de collection datant d'une autre époque...

Une vague de panique me submergea, il était arrivé quelque chose d'assez grave pour que tel rassemblement de dernière minute ai lieu.

Je parcourais les derniers mètres au pas de course, franchissant le porche d'entrée à la hâte, une vingtaine de personnes étaient présentes dans le hall, et d'après les voix qui s'élevaient du salon il y en avait encore à l'intérieur.
Tous les yeux se braquèrent sur moi, interrompant leur conversation téléphonique, ou les ordres qu'ils aboyaient à leurs employés.

Un homme pris la parole "Mickaël, ton père essaye de te contacter depuis deux heures, il t'attend dans le salon", son ton était tranchant, comme si j'étais un gamin de 5ans qui avait commis une bêtise. Cette homme je le connaissais de vue, il faisait lui aussi parti des conseillers d'Alexander, il me semble qu'il était affecté à sa sécurité.
J'hochais la tête et, le cœur battant à tout rompre me dirigeais vers le lieu où se trouvait mon paternel.

Je frappais à la porte, ne sachant absolument pas ce qu'il se tramait dans la pièce.

-"Entre"

Le regard de mon père était empli de colère comme rarement.

-"Où etais tu?"

C'était nouveau ça, il n'avais jamais eu besoin de savoir où j'étais ni avec qui, cela faisait plus d'un mois que j'avais quitté le pays et il ne s'en était pas inquiété outre mesure, et là tout ce branle bas de combat serait pour ma petite escapade de l'après midi ?

-" Je m'excuse père, je suis allé faire une ballade à cheval, je n'ai pas pensé à prendre mon téléphone."

-" Assieds toi."

Je m'exécutais, il inspira profondément avant de tout me révéler.
J'étais abasourdis, cet homme en face de moi, celui que je croyais connaître, il avait bien caché son jeu pendant toutes ces années. Et quand je vis ma mère s'avancer dans son dos, je compris, j'étais le dernier informé de toute cette mascarade.

-"Maintenant que tu sais tout, tu vas devoir prendre ta décision, Lazlo est là pour t'accompagner, sache que tu n'auras pas de seconde chance. Il faut agir vite."

Encore sous le choc, je n'osais pas pas répondre.

La force qui m'avait gagnée durant ma chevauchée s'était bien vite envolée, je resté prostrée, mon destin et le sien entre les mains.

Une seule question en tête:

En suis-je capable?

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