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Point de vue de Terek :

Je suis en plein discours, quand je sens une vague d'agitation dans l'assemblée, faire mes adieux en public à un homme, mon père, que finalement je ne connaissais pas est déjà assez difficile, je ne tolèrerais pas d'être interrompu.

Mon regard reste focalisé sur Rosenberg, je sais que nous sommes désormais en duel.
Mais à cette instant lui aussi semble surpris de voir les services de sécurité se rassembler.
La reine elle même observe la scène, perplexe.

Je suis juché sur un petit pupitre, devant moi une centaine de chaises blanches toutes occupées de visages plus ou moins connus, ils attendent tous le discours du fils prodige, du successeur, mais ne vient que le silence.
Des chuchotements me parviennent, certains s'offusquent, d'autre mettent mon mutisme sur l'état de choc, c'est finalement la Reine Eva qui vient à ma rescousse. Lorsqu'elle se lève pour me rejoindre je vois Mickael Rosenberg profiter de la diversion pour rejoindre les agents de sécurité regroupés plus loin.
Je décide de le suivre, je fais mine d'essuyer des larmes imaginaires, bredouille quelques excuses serre Eva dans mes bras et traverse l'assemblée sans me retourner.

Quand j'atteins les hommes en noir, la conversation est animée, fort de mon nouveau statut je demande ce qu'il se passe pour qu'on vienne interrompre de la sorte les funérailles de mon père.
Brömer me jette un regard noir, comme si ma présence n'était pas la bienvenue. C'est le moment que choisi Mickaël pour me défendre, visiblement lui aussi est étranger à la situation. Mais la réaction du Men in Black à ses côtés ne vaut pas mieux que celle de Brömer.

Nous restons tout de même impassible en attendant des explications.

Mais sans succès, le Men in black bien que jeune semble diriger les opérations, plusieurs berlines noires s'avancent à vive allure dans l'allée principale du cimetière, on l'entend dispatcher ses hommes à travers son oreillette.
J'ai l'impression d'être dans un film, je pensais être l'acteur principal de la journée et finalement je me retrouve spectateur.
Quand un hélicoptère vient se poser non loin de là et que deux hommes lourdement équipés et armés rejoignent notre Men in black, je crois vraiment à une caméra cachée.
Mais celui ci saisi un sac et enfile un gilet par balle, tout en donnant les dernières instructions à Brömer, comment est il possible de donner des ordres à celui que je croyais être le responsable de la sécurité royale?
Mickaël se jette alors à la poursuite de l'homme qui s'éloigne vers l'hélicoptère, "Lazlo", lorsque l'homme se retourne il l'empoigne fermement lui intimant de rester auprès de Brömer et de faire ce qu'on lui dit .

-" C'est elle?"

Quand il prononce ces mots mon coeur se serre, comment n'y ai-je pas pensé avant. Je me précipite à mon tour vers eux, mais le dénommé Lazlo d'un geste de la main nous fait saisir par la sécurité et il s'éloigne au pas de course.

Je commence alors à invectiver Mickaël, qui est ce Lazlo, pour qui travail t'il, où va t'il ... Mais je suis interrompu dans ma tirade par un violent coup de poing qui s'écrase sur ma pommette me faisant perdre l'équilibre et voir des étoiles.

L ENFOIRÉ !!!

Je me relève instantanément et me jette sur lui, les coups pleuvent, je mets dans mes poings toute ma colère, ma frustration, et ma peine. Je ne suis pas un bagarreur mais je sais me défendre.
Je peux voir dans ses yeux à présent injectés de sang à quel point il me déteste. Je souris en pensant qu'il a dû assister à mon rapprochement avec Prune.
Lorsqu'il s'aperçoit de mon sourire, comme s'il lisait dans mon esprit, je peux observer ses traits déformés par la rage, et quand il m'assène un coup de tête magistral, je m'effondre.

INCONSCIENT

Brömer à du décider d'agir car je sens mon corps transporté, je ne sais pas ce qu'il se passe, et je m'en fiche, pour l'instant la douleur physique a remplacé toutes les émotions qui me rendent complètement dingue.

Je reprends conscience à l'hôpital, je regarde mes mains et m'aperçois que les jointures de mes doigts sont recouvertes de sang. Chaque parcelle de mon corps est douloureuse, l'adrénaline ayant désertée les lieux, je me rends à présent compte de l'état dans lequel je me trouve.

Autour de moi une chambre vide, blanche, aseptisée, le bip bip régulier d'une machine dont les extrémités sont reliées à ma poitrine.
J'ai déconné, non IL a déconné, merde qu'est ce qui lui a pris à cet abruti.
Je réalise que nous nous sommes battus, mais que bien pire que ça nous nous sommes donnés en spectacle devant toutes les personnalités importantes du royaume.
Même si je n'ai pas vu de paparazzi je ne doute pas que ce faux pas ne passera pas inaperçu.

Et puis merde! J'en veux pas moi de cette vie, de ce royaume.

C'est peut être une bonne chose que ça se soit passé comme ça, personne ne voudra plus entendre parler de moi et je pourrais retrouver la vie que je viens découvrir auprès d'elle.
Je pense alors à ELLE, j'entends les "bip bip" de la machine s'affoler témoin extérieur de l'inquiétude qui me submerge, sont ils partis la chercher? Lui veulent ils du mal? Lui est il arrivé quelque chose?

Un homme entre alors dans la pièce sans s'annoncer.

-" Vous êtes dans un drôle d'état pour un futur Roi."

Qui est il, habillé en costume gris? Ses yeux moqueurs me toisent, j'ouvre la bouche pour lui répondre quand un goût métallique se fait sentir sur mes lèvres, je ... Je ... Non ce n'est pas possible!! Je ne peux pas parler, un tube sort de ma bouche, mes lèvres probablement fendues laissent échapper leur sirop visqueux le long de ma gorge.

J'essaye de bouger mais seul mes yeux ont cette mobilité. Il s'approche de moi et je panique, toutes les alarmes se déclenchent alors dans un vacarme assourdissant, la porte s'ouvre à nouveau sur des hommes et femmes en blouses blanches. C'est à nouveau le noir, paisible, le silence, tranquille, mon corps se rendort sous l'effet de la morphine et des tranquillisants.

ApparencesWhere stories live. Discover now