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Point de vue de Mickael:

-" Monsieur Rosenberg , puis-je?"

-" Merci Félix, c'est un plaisir de vous revoir."

A peine le seuil de la porte franchi j'entendis le brouhaha des convives dans le salon, comme chaque année mes parents organisaient un réveillons de noël avec leurs proches collaborateurs, rien de très passionnant pour moi qui n'avait pas choisi d'évoluer dans leur milieu.

J'étais épuisé, le long trajet en voiture suivi du vol, ne m'avaient pas permis de me reposer, je n'avais cessé de me demander si j'avais fait le bon choix.

Il allait maintenant falloir affronter mes parents et inventer une multitude de mensonges, je n'oubliais pas que j'étais censé revenir du Burkina Faso.
Je montais à l'étage me rafraîchir et passer un smoking gris anthracite sur une chemise ivoire, je me regardais attentivement, il allait être difficile de justifier mon teint pâle.

Quand Félix annonça mon arrivée dans le salon, ma mère sauta de joie, elle n'était pas si démonstrative habituellement , mais mon absence cumulé à la période des fêtes et aux quelques coupes de champagne la rendait chaleureuse.
Elle me serra dans ses bras et je pu voir une larme se former au coin de son œil. J'avais pris la bonne décision en rentrant, j'en étais maintenant convaincu.

Le dîner se déroula dans la bonne humeur, je n'eus pas à attendre le traditionnel dessert, prétextant une fatigue due au long voyage. À l'étage je m'écroulais sur mon lit, il n'y a pas à dire le confort ça passe par une bonne literie, je me sentais déjà sombrer, alors que depuis plusieurs semaines je peinais à trouver le sommeil sur le lit miteux du foyer.

Mes rêves m'emmenèrent sans surprise auprès de Prune, celle ci ayant décidé de venir me retrouver nous vivions désormais heureux tout les deux, et les choses paraissaient à nouveau simple.

Quand le réveil sonna je filais retrouver Félix, notre major d'homme, après les formalités d'usages je lui demandais s'il n'avait pas reçu de message à mon attention. Tristement j'appris que non, elle n'avait pas cherché à me contacter. Je ne perdais pas espoir, elle allait revenir, peut être était elle déjà dans l'avion à l'heure qu'il est.

Je pris mon petit déjeuner au salon, mon père m'informa des dernières nouvelles. Je ne fut pas surpris ayant pris connaissance via internet de l'état de santé de notre 1er ministre, de savoir que la principauté toute entière était sur le pied de guerre.

Notre petit pays bien que méconnu, tenait un rôle important dans l'économie. Nous étions idéalement situé, enclavé entre l'Allemagne et l'Autriche, sur l'axe routier principale reliant Salzburg à Munich. Zone montagneuse l'acheminement de marchandise d'un pays à l'autre était fastidieux, c'est ainsi qu'il y a presque 300ans une ville se développa, véritable halte, elle bénéficié de tout le confort, et le ravitaillement nécessaire pour les voyageurs.

C'est ainsi que Karl Hansberger issu de la noblesse du saint Empire, réussit à faire de ce territoire d'une centaines de kilomètres carrés une petite principauté. Haut lieu de villégiature des années 1920, le palais était reconnu pour donner de somptueux bals, et tout les plus grands traités allmano-autrichien se signèrent en ces lieux.
Lorsque l'Autriche à abolie les privilèges de la noblesse, les plus grosses fortunes du pays se sont exilés vers cette terre restée en dehors du temps.
Un tunnel fut construit en 1971 permettant ainsi de moderniser le transport ferroviaire, et routier, désormais le pays prospère grâce aux taxes prélevées sur les marchandises qui transites par celui-ci.

Il y a trois ans maintenant notre Roi Alexander Hansberger périssait dans un accident d'avion, dont les causes restes inconnues à ce jour.
Alexander était un homme bon, il a fait beaucoup pour développer l'éducation, le tourisme, et l'industrie du luxe, il aimait investir dans des projets ambitieux. Pour lui sont pays ne pouvait continuer à exister que si ces habitants pouvaient y trouver du travail, une bonne scolarité pour leur descendance, ainsi qu'un système de santé et une économie de haut niveau.
Comme toutes choses, les anciennes fortunes finissent par se dilapidées, il fallait donc trouver des solutions.

Cela ne plaisait pas à tous, prônait l'égalité, viser le développement et le travail, dans une société conservatrice, lui a valu de nombreux ennemis. D'autant plus que le seul héritier au trône était une jeune princesse.

Quand il disparu, sa femme assura l'intérim, mais le pouvoir ne pouvait revenir qu'à sa fille. Hors c'est à ce moment précis que le scandal éclata.

Avec du recul j'ai compris que les choses n'étaient pas ce qu'elles paraissaient, Prune était ma meilleure amie, elle était bouleversée par la mort brutale de son père, d'autant plus que sa mère ne tarda pas à se rapprocher de l'actuel premier ministre alors conseiller personnel du roi.
Quand elle fut envoyé en voyage d'été à l'étranger j'aurais du me douter que son silence était suspect.
Mais quand j'ai vu les photos d'elle sur de somptueux yachts, des plages de sable fin... J'ai vu rouge, et je n'ai rien voulu entendre.

Pour moi c'était clair elle avait changée, elle se faisait probablement manipuler par un fils à papa rencontré dans un carré VIP. Elle avait 15 ans mais en paraissait 20, elle était vive et intelligente rien n'aurait pu lui résister, il ne lui manquait que le pouvoir.

Maintenant je comprend que dans l'ombre des hommes manipulent la vérité et l'opinion publique, et la position actuelle de leur chef sur un lit d'hôpital entre la vie et la mort rend les choses bien moins évidentes pour eux. En effet bien qu'ils se soient fait évincés les uns après les autres du gouvernement, les partisans d'Alexander reste puissants, ils n'attendent que des preuves, pour soulever le pouvoir en place et rendre à la famille royale sa place légitime.

Perdu dans mes pensées je sursaute lorsque mon père pose sa main sur mon épaule.
Visiblement il attend une réponse, devant mon silence il insiste, il souhaite que je l'accompagne ce soir à une réunion. Il m'explique qu'il s'agit de dresser un bilan de la situation du pays et des différentes options envisageables. Il marque une pause, cherchant ses mots, je ne sais pas pourquoi mais de la manière dont il me fixe je comprend qu'il sait que je l'ai retrouvée.

ApparencesDove le storie prendono vita. Scoprilo ora