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𝙡𝙪𝙘𝙞𝙖
𝗮𝘃𝗿𝗶𝗹 𝟮𝟬𝟬𝟲
Je mettais un dernier coup de mascara en soufflant devant mon miroir, j'étais enfin prête. Ce soir se passait la soirée d'anniversaire de Nabil et moi.
Et j'avais pas envie d'y aller. Vraiment pas même.
Ces derniers mois je m'étais énormément rapprochée des garçons. J'avais laissé ma flemme de côté et j'étais allé les rejoindre de nombreuses fois en bas de mon bloc pour zonner pendant des heures ensemble. J'avais commencé à sortir sous les conseils de mon frère. Il m'avait dit que maintenant on ne pouvait que compter sur nous deux et sur ces petits anges tombés du ciel qu'étaient les garçons. C'était que la famille.
Ouais, pour moi ils étaient des anges tombés du ciel. Alors que ma fin d'année deux mille cinq et mon début d'année deux mille six n'étaient pas merveilleuses moralement pour moi. Ces petites têtes avaient réussi à me faire redevenir la Lucia que j'avais toujours été. Souriante et joyeuse.
J'avais réussi à mettre de côté ma rancoeur envers mes parents, au final, je ne pouvais pas leur en vouloir. Ils faisaient ça pour nous et je l'avais compris. Ils étaient partis pour pouvoir gagner plus et nous offrir la meilleure vie que nous puissions avoir mon frère et moi. Alors ouais je leur en voulais de se barrer après seulement quelques mois de vie en France mais j'avais compris leur choix et grâce à mes nouveaux amis je me sentais de nouveau soutenue et accompagnée.
Pourtant ce soir je n'avais aucune envie de les rejoindre. J'avais fêté mon anniversaire il y a de ça dix jours et mes parents auraient dû être présents mais manque de personnel ils avaient du rester en Afrique du Sud. Ça m'avait mis un coup. C'était mon premier anniversaire en France mais également mon premier anniversaire sans eux. Alors, j'avais interdit aux gars de le fêter. On avait juste mangé un kebab tous ensemble le soir du quinze avril mais rien de plus.
Malheureusement, Nabil était né dix jours après moi et ils avaient tous trouvé ça cool qu'on le fête en même temps. Nab' avait appuyé cet argument et face à lui j'avais pas réussi à lutter trop longtemps et j'avais finalement accepté.
Et me voilà devant mon miroir, à me regarder une dernière fois avant de prendre le chemin de l'immeuble des Andrieu qui était juste à côté du mien.
A peine j'avais mis un pied dans l'appartement des frères que des cris arrivaient jusqu'à moi m'agressant les oreilles.
— Oh ! La plus belle est arrivée !
Lucas s'écriait en me prenant dans ses bras, je lui rendais vite son étreinte avant de me détacher de lui, n'étant pas trop friande des contacts physiques bien que son attention me touchait.
