LES LETTRES DE L'ALPHABET **

DISPUTE

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Dimanche trente mars minuit, l'anniversaire d'Ehren se termine.

Le jeune homme marche sans but sous la pluie, il s'est disputé avec son petit ami Livaï Ackerman.

Une dispute comme ils n'ont jamais eu, c'est la toute première fois depuis qu'ils sont ensemble.

Pourquoi donc cette dispute ?

Livaï a passé toute la sainte journée avec ses amis puis toute la soirée avec un certain Farlan qu'il ne connaît pas personnellement, un ami qui arrive tout juste des États-Unis, les deux garçons ne se sont pas revus depuis dix ans.

Ce fameux Farlan a été, il y a bien longtemps le petit ami de Livaï.

 De ce fait, son amoureux a passé la soirée avec lui et les autres oubliant l'anniversaire de son petit ami actuel et oubliant aussi sa personne au passage ce qui a mis hors de lui le jeune Ehren.

Lorsque le plus vieux est rentré le jeune homme l'attendait de pied ferme, ils se sont violemment disputé jusqu'en venir aux mains. Pour la première fois Ehren a mis au tapis Livaï, pour la première fois depuis leur rencontre, il lui a tenu tête et l'a battu.

Ehren hors de lui est sorti de l'appartement en claquant la porte derrière lui en laissant son petit ami étendu sur le sol de la salle à manger qui se tordait de douleur et saignait du nez.

Livaï s'en voulait, mais c'était trop tard, cette fois-ci Ehren ne lui pardonnera pas, cela fait plusieurs fois que le brun oublie, plusieurs fois qu'il fait l'impasse sur certaines choses en laissant son petit ami de côté au profit de ses propres amis.

Combien de fois l'a-t-il trompé dans des soirées ?

Combien de fois l'a-t-il trouvé avec un autre dans le lit conjugal ?

Combien de fois l'a-t-il frappé ?

Combien de fois l'a-t-il emmené à l'hôpital ?

Combien de fois l'a-t-il fait pleurer ?

Combien de fois... il ne sait plus...

Livaï se retourne sur le dos et regarde le plafond cette fois-ci Ehren était hors de lui, il ne l'a pas raté pourtant tout le monde sait que c'est un garçon gentil, le cœur sur la main et prêt à donner sa chemise pour aider une personne dans le besoin.

Comment en a-t-il pu en arriver à ce stade ?

Au début tout allait bien entre eux, ils étaient heureux !

Que s'est-il passé ?

Livaï revoit sa vie défilée devant lui, il se rappelle, d'une seule chose, ses amis.

Depuis qu'il les a revus tout s'est dégradé entre Ehren et lui.

Il s'est mis à boire, à le tromper, à sortir tous les week-ends, à lui mentir et encore plus...

Pourquoi les a-t-il suivi ?

Pourquoi n'a-t-il pas écouté celui qu'il aime ?

Qu'est-il devenu ?

Livaï se passe la main dans ses cheveux en soupirant, il se relève en se tenant les côtes se disant que son cher et tendre a dû lui péter quelques côtes au passage dans sa fureur.

Une fois debout après avoir repris péniblement son souffle. Il se dirige en titubant vers la porte d'entrée, prend ses clefs, appelle Farlan et lui demande de l'emmener à l'hôpital sans lui donner des infos à ses questions.

Le jeune homme châtain arrive quelques minutes plus tard ensuite il aide Livaï à s'asseoir dans le véhicule puis il s'installe à son tour derrière le volant pour arriver jusqu'à l'établissement hospitalier.

Une fois arrivés, il l'aide une seconde fois son ami et l'emmène jusqu'aux urgences.

Au bout de deux heures Livaï est pris en charge, pendant tout ce temps, il n'a fait que de penser à son amour, aucuns mots ne sont sortis de sa bouche laissant son ami dans l'interrogation la plus totale.

Trois heures plus tard il revient avec un bandage sur les côtes, un pansement sur le nez et toujours aucunes réponses à son ami.

Ils remontent dans la voiture toujours dans le calme le plus total, il est cinq heures du matin le châtain ramène son ami chez lui dans un silence mortel.

Dix minutes plus tard ils sont devant la petite maison, Livaï sort de la voiture en poussant un petit cri, son ami se plante devant lui les sourcils froncés.

- Vas-tu finir par me dire qui t'a fait ça bordel ?

- Non et je te remercie Farlan. Tout ce que tu dois savoir de ma part, c'est que je ne suis qu'un connard fini et que je suis responsable de ce qui m'arrive.

- Très bien.

Livaï le salue de la main, remonte la petite allée la tête basse, les épaules affaissées puis rentre chez lui.

Une fois la porte poussée une ombre d'inquiétude traverse son visage, pour la première fois de sa vie, il redoute le pire.

Perdre celui qu'il aime.

Celui qui lui a rendu le sourire et qui l'a sauvé du naufrage.

Naufrage dans lequel il a replongé, il y a un an en retrouvant ses anciens amis d'infortune et de coups bas, des amis qu'il n'aurait jamais dû revoir, des amis qui vont faire tout capoter dans son couple s'il reste encore plus longtemps avec eux.

Il est temps pour lui de les rayer de sa vie une bonne fois pour toutes et de reprendre sa vie d'avant.

Retrouver Ehren et recommencer tout depuis le début avant qu'il ne le perde définitivement.

Tout remettre à plat.

Plus de sortie.

Plus d'amants.

Plus d'alcool.

Plus de drogues.

Et surtout plus ses anciens amis.

Il soupire profondément et se dirige vers la chambre, il se déshabille sans faire de bruit.

Il s'approche du lit, relève la couverture et s'allonge près de son homme.

Ehren pleure dans son sommeil ce qui lui fait un pincement au niveau du cœur, il parle tout seul et remue dans tous les sens en donnant des coups de poings à son petit ami puis il s'approche de lui et s'agrippe à son corps comme une bouée de sauvetage.

Livaï lui caresse les cheveux.

Le jeune homme se réveille en sursaut et ne sait plus où il se trouve, Livaï le prend dans ses bras et le rassure par des mots tendres.

Le jeune homme se calme au bout de vingt bonnes minutes puis relève ses yeux remplis de larmes vers son amant celui-ci lui prend les lèvres et l'embrasse doucement et tendrement en lui promettant que tout était désormais fini...

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Le vendredi suivant Livaï avait pris des billets pour Venise, des billets aller/retour pour le week-end.

Un petit voyage en amoureux pour fêter leurs trois ans de vie commune et l'anniversaire d'Ehren.

Un voyage basé uniquement sur le thème de l'amour.

Et c'est ainsi que se termine cette histoire.

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À suivre...