NUIT DE NOËL

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Nous sommes le vingt-quatre décembre, un homme fait les cent pas dans son salon entre le téléphone et la fenêtre.

Un homme de trente-cinq ans, grand, cheveux courts et bruns, des lunettes en écailles marron posé sur son ne et des yeux bleu clair.

Il attend.

Sa nervosité plane dans la pièce et rend nerveuse sa petite fille de cinq ans, petit bout de femme aux cheveux couleur châtain clair, des yeux bleus tirant sur le gris et une peau légèrement halée.

La petite prend son doudou contre elle et s'approche de son père, elle lui tire sur le pantalon et lui tend les bras.

L'homme fortement inquiet se baisse et la prend dans ceux-ci, la petite met ses petites mains en coupole sous le menton de son père et lui dépose un baiser sur la joue.

L'homme se calme et la serre contre lui tout en lâchant une petite larme.

Soudain la sonnette de la porte retentit, Livaï court avec sa fille dans ses bras ouvrir sans regarder par l'œil de bœuf, il prend la poignée et tire la porte vers lui, devant lui se tient deux policiers qui lui apprennent que son mari se trouve aux urgences à l'hôpital Sainte-Lucille.

Livaï les remercie, habille chaudement sa fille, enfile son manteau, prend ses clefs, ferme la porte, monte dans sa voiture en attachant sa fille et file jusqu'à l'hôpital.

Il roule nerveusement, mais prend garde tout de même aux feux, aux stops et aux priorités à droite sans oublier les passages piétons, il ne tient pas à avoir un accident ce n'est certainement pas le moment.

Après quinze minutes de route, il arrive enfin devant l'établissement hospitalier non sans stresser, il se gare dans le parking visiteur, sort du véhicule, détache sa fille puis la prend dans ses bras, il ira plus vite comme cela, ensuite il ferme les portières à clef et se met à courir jusqu'aux urgences.

Arrivé à l'accueil, il demande Ehren Ackerman, l'infirmière appelle un Médecin. Livaï patiente quelques minutes quand un homme grand, blond, les yeux bleus lui demande de le suivre dans son bureau.

Le Médecin s'assoit et propose à Livaï de faire de même, l'homme n'arrête pas de le fixer ce qui énerve au plus haut point le brun. Il a même l'impression qu'il le drague ouvertement.

- Ehren Ackerman est votre frère ou votre mari ?

- Mon mari, pourquoi ?

- Dommage, vous êtes un très beau spécimen et vous m'intéressez Monsieur Ackerman ! Êtes-vous sûr de bien vous entendre avec votre... mari ?

Livaï n'en revient pas, mais pour qui il se prend celui-là ?

- Écoutez-moi bien vieux pervers, je suis marié heureux en ménage et cette enfant ici présente est notre petite fille, si j'étais vous, je me tiendrais à carreaux, car au cas où vous ne le seriez pas le Patron de cet hôpital est le père de mon époux alors, battez retraite sale dragueur de pacotille de plus vous êtes... moche. Emmenez-moi immédiatement dans la chambre de mon époux avant que je ne vous fasse virer sur-le-champ.

Gêné, le blond se lève en se raclant la gorge, ouvre la porte de son bureau puis conduit Livaï et sa fille dans le box où se trouve Ehren.

Il lui montre l'endroit puis se retire en silence. Livaï entre, son mari est allongé avec du plâtre du pied jusqu'en haut de la cuisse.

La petite veut descendre des bras de son père, il la pose et la petite court vers son deuxième papa, elle lui tend les bras et il la prend en l'asseyant sur son ventre.

La petite s'allonge sur lui et l'embrasse sur la joue.

- Papa était triste, je l'ai consolé P'pa.

- C'est bien ma chérie, tu es une grande fille maintenant.

- T'as fait quoi P'pa ?

- J'ai glissé sur une plaque de verglas, je suis désolé ma puce le Père Noël ne t'emmènera pas ton cadeau cette année du moins le mien.

- Pa grave P'pa, tu m'en achèteras un autre, hein Papa ?

Livaï est toujours figé sur le pas de la porte les yeux brillants, son mari le remarque puis il lui tend une main.

Ce dernier s'avance d'un pas hésitant, ému et chamboulé, il a tellement eu peur. Peur qu'on lui annonce une terrible nouvelle, celle que personne ne veut entendre.

Livaï s'assoit sur le bord du lit, Ehren essuie une larme furtive sur sa joue, le brun tient sa main comme pour se rassurer de sa présence, comme pour se rassurer qu'il est bien vivant.

Ehren lui sourit quand une infirmière entre avec un fauteuil.

- Monsieur Ackerman vous pouvez rentrer chez vous, on vous informera ce que vous devez faire à l'accueil, votre père à déjà tout réglé, vous pouvez partir tranquille. (Infirmière)

- Merci Mademoiselle. (Ehren)

- Aimeriez-vous de l'aide Monsieur ? (Infirmière)

- Non, je vais me débrouiller, merci. (Livaï)

L'infirmière salue les deux hommes puis Livaï prend sa fille et la dépose sur le sol ensuite il rapproche le fauteuil du lit, prend Ehren sous les aisselles et l'aide à se mettre dessus.

La petite grimpe sur son père puis s'assoit sur ses cuisses tout en riant et Livaï pousse le fauteuil jusqu'à l'accueil, une infirmière les reçoit et leur explique le prochain rendez-vous chez leur médecin, elle leur tend les papiers puis les deux hommes et leur petite fille retournent à leur voiture et rentrent enfin chez eux.


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Arrivé à la maison la petite s'est endormie dans les bras de son père à l'arrière. Livaï approche le fauteuil près d'Ehren qui se débrouille seul pendant que le brun part coucher leur fille, car il se fait très tard.

Il revient ferme les portières puis pousse une nouvelle fois son mari jusque dans leur petite maison.

Livaï emmène Ehren jusque dans la chambre, le met sur le lit, l'aide à se déshabiller puis fait de même pour lui, il se couche près de son époux qui s'est endormi comme une masse sur son oreiller la tête à peine posée dessus, bon ben le câlin, ce sera pour demain.

- Bonne nuit et bon Noël Ehren.

- Bon anni... vers... aire Liv... aï.

Son mari sourit, le prend dans ses bras et finit par être emporté dans le pays du sommeil à son tour par le doux Morphée...


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À suivre...

LES LETTRES DE L'ALPHABET **Where stories live. Discover now