TRISTE DESTINÉE

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Depuis un mois Livaï Ackerman rend visite à son jeune mari.

Ehren est rentré à l'hôpital le vingt-neuf janvier, un mois jour pour jour après la naissance de leur premier enfant.

Ehren est âgé de vingt-quatre ans, à la suite de son accouchement il s'est senti très mal, il ne s'est jamais plaint et n'en n'a jamais rien dit à son mari de peur de l'inquiéter encore plus qu'il ne l'était lui-même.

Du jour au lendemain Ehren a eu de plus en plus de mal à respirer et une fatigue intense se faisait ressentir chaque jour un peu plus.

Et puis un soir dans le salon, alors qu'il s'occupait tendrement de son fils, il s'est écroulé au beau milieu de la pièce, Livaï qui était près de lui a rattrapé de justesse le bébé.

Il s'est ensuivi, les pompiers, les cris du bébé, l'angoisse, la peur de Livaï et l'hôpital...


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Quelques jours plus tard.

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Livaï arrive chez sa mère, il pousse la porte d'entrée, ensuite il entre dans le petit pavillon, il embrasse sa mère tendrement tout en serrant son fils contre son torse.

Le petit dort, depuis que son autre père est hospitalisé, l'enfant pleure tout le temps, Livaï a de plus en plus de mal à gérer les angoisses de son enfant, son travail, la maison et l'hôpital.

Sa mère lui a donc demandé de garder le petit chez elle, ce qu'il a fait avec soulagement, bien que cela lui brise le cœur de l'abandonner dans ces circonstances si particulières, mais il n'a pas le choix.

Livaï embrasse son fils et sa mère, ensuite il file vers son travail pour la matinée, puis il se rendra à l'hôpital pour le restant de l'après-midi et se tenir derrière une grande vitre à le regarder dormir.

Ehren n'a plus d'immunité, les docteurs ont formellement interdit toutes visites, seul le corps hospitalier peut entrer dans la pièce.

Livaï est donc obliger de passer touts ses après-midi dans une chambre voisine et le regarder derrière une immense vitre, le voir ainsi lui brise le coeur, ne plus pouvoir le toucher, l'embrasser devient de plus en plus difficile, toute la journée il reste à le regarder, prendre des photos de celui qu'il aime, quelquefois Ehren se réveille, dans ces moments de silence, ils se regardent pendant des minutes, le père de famille lève péniblement sa main, ensuite il la pose sur la vitre, Livaï lève la sienne et la pose dessus, pendant un long moment il reste ainsi...

Ehren ne cesse de lui sourire, il cache à son époux toute sa tristesse et son désespoir de les abandonner, tandis que Livaï laisse glisser ses larmes, il se sent tellement impuissant face à la maladie de sa moitié.

Combien de fois s'est-il demandé comment il en était arrivé là et pourquoi son mari est dans cet état ?

Ehren lève les yeux vers son époux, des larmes menaces de s'échapper, mais il résiste, il ne veut pas qu'il le voit ainsi, il doit tenir encore un peu, juste un peu.

Livaï sourit timidement, ses sanglots silencieux se bloquent dans sa gorge, il aimerait tant lui parler, le rassurer, le prendre dans ses bras et le ramener chez eux, malheuresement cela est impossible...

LES LETTRES DE L'ALPHABET **Où les histoires vivent. Découvrez maintenant