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Un homme marche dans les rues de la ville, aujourd'hui il fait froid, il neige, il est seul, tout seul, pas d'amis, pas de parents, pas de femme ou de mari, il est triste en cette nuit de Noël.

Il marche sans but dans la neige épaisse, il pourrait rester au chaud chez lui, mais à quoi bon, il s'ennuie à mourir, personne à qui parler, ah si son chat Lucifer.

Que peut-il comprendre à sa détresse ?

Que peut-il comprendre à sa tristesse ?

Lui le chat Lucifer boule de poil noir aux yeux bleus.

L'homme continue de marcher sans but dans cette rue presque déserte, il est minuit, il a froid, il a faim, mais il préfère marcher puis rentrer et enfin s'endormir afin d'oublier un peu sa solitude.

Il arrive devant un immeuble la façade est blanche, il le regarde, des larmes coulent, il y a peu il vivait encore ici.

Il y vivait avec son petit ami, un jeune homme plus jeune que lui de dix ans.

Un jeune homme qu'il aime, mais qui l'a jeté dehors lorsqu'il l'a trouvé dans le lit conjugal avec un autre homme.

Un homme qu'il considérait comme son pire ennemi et qui était son ex-mari.

Comment a-t-il pu le tromper ?

Comment en est-il arrivé là ?

Pourquoi a-t-il écouté les belles paroles de son ex-mari ?

Comment est-il tombé dans son piège ?

Comment lui si méfiant ?

Si droit ?

Comment ?

Il ne le sait pas. Il ne sait plus. Il a beau retourné la question dans sa tête, il ne sait pas.

Alors depuis six mois il refait le trajet à pied entre son appartement à l'autre bout de la ville et celui de l'homme qu'il aime, il reste devant la façade sur le trottoir pendant quelques minutes si ce n'est des heures puis il rentre complètement fatigué et déçu de ne pas l'avoir vu.

Ce soir Ehren fête Noël en famille, son ancienne famille, mais surtout leur petite fille de trois ans, qu'il n'a pas revu depuis qu'il est parti.

Il regarde la fenêtre du salon les lumières brillent, il voit des ombres passées derrière les rideaux, ils sont tous là.

Sa belle-mère Carla, Mikasa la sœur d'Ehren et son mari Jean, Armin le parrain de sa fille et sa femme Annie et puis il y a aussi les trois enfants des deux couples qui sont un peu plus vieux que Marie, ils sont tous là a fêté Noël, mais lui que lui reste-t-il ?

Livaï regarde toujours la fenêtre des larmes silencieuses coulent sur ses joues froides, il commence sérieusement à avoir froid, mais il veut rester là jusqu'à la fin, il espère voir sa fille ou son mari, il espère tant ne serait ce qu'un petit instant les apercevoir, passer à travers cette foutue vitre.

Il est maintenant trois heures du matin Livaï est toujours là complètement frigorifié, tout le monde quittent l'appartement sauf les deux locataires.

Livaï se cache et les voit monter dans leur voiture, il se réchauffe les mains en soufflant dessus tout en sautillant sur place.

Les voitures quittent leur emplacement, Livaï se retrouve une nouvelle fois, seul.

Une main se pose sur son épaule, il sursaute.

Il se retourne, lève la tête ce n'est qu'Ehren qui le regarde tendrement puis il lui dit doucement.

- Suis-moi.

Livaï hésite un instant puis il ne cherche pas plus loin il suit son mari qui patiente dans le froid, il n'a qu'une simple chemise sur lui alors il presse le pas.

Ils prennent l'ascenseur Ehren appuie sur le bouton au numéro quatre, les portes se referment lentement puis l'engin monte, le jeune homme regarde droit devant lui ses joues sont rosies, Livaï lui à la tête baissée, ils ne disent rien tous deux sont gênés, mais ce silence n'est pas désagréable les deux hommes s'aiment, mais sont bien trop fiers pour se le dire toutefois Ehren a fait ce matin le premier pas, il lui a tendu une perche à lui de la saisir.

L'ascenseur s'arrête, les portes s'ouvrent Ehren gentleman laisse passer son mari.

Le jeune homme ouvre la porte d'entrée, il se pousse et laisse la place à son mari puis il la referme.

Ehren prend le manteau de son mari et l'accroche sur la paterne, il lui prend le bras et l'entraîne dans le salon où il lui donne une couverture pour qu'il se réchauffe ensuite il file dans la cuisine pour y faire chauffer de l'eau pour un thé puis il va dans la chambre de sa fille et lui demande d'aller dans le salon qu'il y a une surprise pour elle.

La petite fille le sourire aux lèvres saute de son lit et court dans le salon.

Elle s'arrête net lorsqu'elle voit son deuxième père, elle regarde Ehren qui hoche la tête puis elle s'approche de lui et lui fait un bisou sur sa joue froide. Livaï la regarde et la prend dans ses bras en la serrant contre lui.

La petite l'embrasse une nouvelle fois et retourne dans son lit puis elle revient sur ses pas et lui prend la main.

- Je t'aime Papa.

- Moi aussi ma chérie.

Puis, elle repart en sautillant dans sa chambre.

Ehren revient avec une tasse de thé chaude et un cadeau dans son autre main.

Livaï le regarde sans trop comprendre. Il prend la tasse que lui tend Ehren la pose sur la petite table du salon et prend par la suite le cadeau.

Livaï relève la tête vers son mari les larmes aux yeux puis retire le papier délicatement sachant que c'est son époux qu'il l'a fait, il reconnaît sa façon de faire.

À l'intérieur un magnifique livre sur la guerre de sécession, c'est une collection limitée. Ce livre il le cherche depuis longtemps Livaï est un passionné de l'histoire américaine depuis deux ans il le cherche et n'a jamais réussi à l'obtenir.

Comment Ehren ce l'est-il procuré ?

Ehren lui sourit timidement. Livaï le remercie du bout des lèvres, il ne sait vraiment pas comment si prendre.

- Bon anniversaire Livaï et bon Noël.

- Bon Noël Ehren.

Livaï pose son livre et boit son thé, ce liquide qu'il adore lui réchauffe le corps, ce liquide ambré est parfait. Ehren ne l'a pas raté, il a bien retenu la leçon.

Le brun pose sa tasse et reprend le livre qu'il caresse du bout des doigts.

Ehren se lève et ramène la tasse dans la cuisine qu'il met dans le lave-vaisselle.

Il revient dans le salon, tend la main à son mari qui le regarde un peu hébété, mais il la prend quand même. Ehren le tire à lui et l'embrasse doucement, un baiser léger et doux signe de paix et de renouveau.

- Suis-moi.

Les deux hommes se faufilent dans la chambre.

Qui sait ce qu'ils y font, peut-être un autre enfant ?

Tout ce que nous pouvons entendre derrière la porte, on peut entendre de petits gémissements et c'est tout ce que nous aurons pour ce soir...


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À suivre...

LES LETTRES DE L'ALPHABET **Where stories live. Discover now