𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳

• quatre •

𝕹𝖔𝖚𝖗
SEPTEMBRE 2022

Tapant deux coups à la porte face à moi, je me reculais juste après en passant ma main sur mes cheveux tirés en un chignon haut. J'étais debout depuis sept heures du matin et ma journée ne faisait que de commencer, j'avais parloir cet après-midi avec Hakim et il ne me tardait de travailler à nouveau sur son dossier.

Son frère, Idriss, m'avait conseillé de me reposer deux bons jours avant d'attaquer à nouveau pour que je puisse remettre un peu mes idées en place et que tout ne se fasse pas dans la précipitation. Du coup, j'avais pris son idée au pied de la lettre et m'étais autorisée quelques journées de répit, rien que pour moi.

De ce fait, j'avais pu avancer dans quelques préparatifs du mariage avec Allan même si ça n'avait pas été évident hier, quand on s'était embrouillés pour le plan de table. Je n'avais pas apprécié qu'il place des gens de ma famille un peu plus en retrait par rapports aux siens, j'avais trouvé ça vraiment petit de sa part.

On s'était fait la gueule pendant quatre bonnes heures avant qu'il ne revienne tout penaud pour s'excuser. Et j'avais une nouvelle fois craqué.

- Salut Nono, ça va ? je souriais au grec qui ouvrait fraîchement la porte et lui faisais poliment la bise.

Durant tout le processus précédent le premier procès d'Hakim, je m'étais beaucoup rapprochée de ses amis et de sa famille, notamment pour en apprendre un peu plus pour lui. Ce n'était pas quelqu'un de très bavard, encore moins quand il s'agissait de sa vie privée. Du coup, j'avais dû sonder son entourage et en particulier, son groupe de potes avec qu'il avait déjà monté un quatuor.

Et aussi étonnant que cela puisse paraître, je m'étais très bien entendu avec eux, si bien que j'arrivais à en tutoyer certains, mais pas mon propre client.

- Je vais bien et toi ?

- Tranquille. Vas-y entre, on t'attendait.

Je hochais de la tête et le suivais dans le couloir après avoir laissé mes chaussures et mon manteau dans l'entrée. Mon sac à dos sur les épaules, je marchais jusqu'au salon de chez un ami de Mekra, où plein de jouets traînaient au sol.

- Désolé pour le bordel. s'excusait Mohammed en rigolant avant d'attraper une petite touffe brune qui courait de partout dans la maison. Shani est un peu bordélique.

- Y a pas de problèmes. Salut toi. souriais-je en titillant du bout du doigt le bras de la petite fille avant de faire la bise à son père.

- Bonjour madame.

- Elle s'appelle Nour. lui précisait son père, tandis que l'enfant me regardait toujours avec ses yeux ronds.

- Bonjour Nour. Tu es qui ?

Les quelques personnes présentes dans la pièce se mirent à doucement rire, moi la première et je me présentais rapidement à la petite comme une amie du groupe de son papa. Je devinais qu'à son jeune âge, on ne lui avait pas dit de manière crue qu'un de ses oncles était en taule pour meurtre.