𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳

• dix •

𝕹𝖔𝖚𝖗
MAI 2022

- J'ai sondé ma miff et y en a pas mal qui acceptent de parler en mon nom pendant le procès.

Relevant mon nez de mon ordi, je hochais positivement à la phrase de monsieur Akrour qui me confirmait la présence de témoins en sa faveur. Si je ne parvenais pas à forcément trouver toutes les clés de l'affaire, je pouvais au moins compter sur le côté affectif que dégage la personne de mon client.

C'était une bonne personne, une belle personne, des témoignages affirmant que ce n'est pas un gars comme on le pense, pourraient très bien faire tourner la roue à son avantage.

- Parfait, il faudrait me fournir une liste avec les éléments que vos proches voudront mettre en avant, afin que je puisse les mettre dans l'ordre. Du moins personnel au plus touchant, il faut attendrir les jurés.

- C'est sûr qu'avec ma gueule, on me ferait pas confiance direct. je pouffais de rire en secouant la tête, attirant un sourire sur le visage d'Hakim. Tu m'contredis pas en plus Nour, ça me vexe hein.

- J'ai jamais dit ça, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit monsieur Akrour. soulignais-je en reprenant la rédaction d'une esquisse de témoignage qui pourrait être prononcé. On est à combien de témoins pour le moment ?

- J'ai vu avec Oria, Idriss, Ken et Théo.

- Et votre grand-mère ?

- Je veux pas l'emmener là-bas, je veux pas qu'elle entende des conneries à mon sujet, c'est quelqu'un de sensible.

- Je vois.

C'était légitime comme réflexion, j'aurais sûrement eu la même si le sujet avait dérivé sur ma mamie.

- Très bien. Quatre c'est déjà pas mal, sachant le lien très fort qui vous unit, je pense que ça pourrait marcher. Et puis avec un peu de chance, un ou plusieurs jurés seront fans de votre musique et ne voudront pas jeter leur rappeur préféré au placard. plaisantais-je.

- J'ai pas envie d'être innocenté grâce à ma notoriété, mais grâce à ton travail.

- C'est gentil.

- Normal. Même si tu me tutoies toujours pas. je levais les yeux au ciel, faisant ricaner le brun qui piochait un petit chocolat dans la corbeille posée sur mon bureau.

- Vous n'allez pas me faire la même à chaque fois tout de même.

- Si, si. Des fois ça t'arrive de m'appeler Hakim ou de me dire "tu", je vais pousser jusqu'au bout Nour. Y a pas de mal de me tutoyer, surtout quand c'est moi qui te le demande.

- Et si je veux continuer à vous vouvoyer ? Monsieur Hakim, qui va m'en empêcher ?

Ma voix s'était abaissée légèrement sur la fin de ma phrase et, en reposant mon regard sur mon client, je le surprenais à me fixer longuement, ne trouvant pas directement une réponse à me répliquer à la figure. Aurais-je réussi à avoir le dernier mot ?