𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳

• soixante-treize •

𝕹𝖔𝖚𝖗
JUIN 2031

Penchée au-dessus de la tête de Nahéma, je m'appliquais à accrocher soigneusement la broche dans ses cheveux, dont elle avait tant insisté pour la porter.

- T'es toute belle ma puce. chuchotais-je dans l'oreille de ma fille avant d'embrasser sa joue, la faisant rougir.

- Toi aussi maman. Elle est jolie ta robe.

Appréciant réellement son compliment, je me regardais furtivement dans le miroir pour vérifier que mes manches tenaient toujours bien sur mes épaules. Presque six ans après notre mariage en catimini à la mairie, on avait décidé avec Hakim d'organiser une véritable cérémonie en y conviant cette fois, tous nos proches. Dont Oria, évidemment.

- On ne va pas tarder No'. m'annonçait Cora qui courait de partout pour finaliser les derniers détails sur ma tenue. Fais gaffe à pas te tâcher hein.

- Crois-moi, personne ne m'approchera s'il a les doigts sales. ricanais-je, faisant sourire ma jumelle. T'es prête toi ?

- Oui. Ça se voit pas ?

- Si, t'es trop belle tata ! affirmait Ibtissam qui était en train de se faire tresser les cheveux par une coiffeuse locale.

- Bien ma nièce ça, j'adore cette gamine. Et ton mari, il est prêt lui ?

- Aucune idée. J'ai pas de nouvelles de lui depuis hier soir donc j'imagine qu'il a dû bien profiter avec ses potes.

- C'est le cas de le dire, Ken ne répond pas non plus à son téléphone. soupirait Oria en entrant dans la pièce où je me préparais depuis ce matin, habillée d'une très jolie combinaison. Ils vont nous faire une Very Bad Trip, je le sens.

- C'est quoi une Verrine Bas de Trippe ? demandait Tesnime, une des jumelles du couple Samaras qui collait sa mère non-stop.

- Un film ma chérie, t'occupes pas. En tout cas Nour, tu es absolument sublime, la robe te va parfaitement.

- Heureusement qu'on a attendu cinq ans après la naissance des filles pour se marier, sinon je n'aurais pas eu ce corps-là. avouais-je avant d'attacher de petites créoles à mes oreilles.

- Dis pas n'importe quoi, tu as toujours été très svelte. me "rassurait" ma grand-mère, assise sur un fauteuil, se faisant pouponner par une maquilleuse professionnelle. Il en a de le chance ton mari, on ne tombe pas sur des filles comme toi tous les jours.

- Hé bah, c'est la journée des compliments aujourd'hui si j'ai bien compris.

Un peu gênée par toute l'attention portée sur moi - ce qui était un peu normal vu que c'était mon mariage -, je préférais détourner la discussion sur le fait que mon mari et ses témoins ne répondaient pas à leurs téléphones. Avec Hakim, on s'était mis d'accord pour profiter de la soirée de la veille chacun de notre côté avec nos demoiselles et messieurs d'honneur, comme si on n'était pas déjà unis devant les yeux de la Loi.