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𝕹𝖔𝖚𝖗
DÉCEMBRE 2022

Le pied qui tapait contre le sol en béton froid

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Le pied qui tapait contre le sol en béton froid. Les doigts qui jouaient comme ceux d'un pianiste, sur la table en bois de la pièce. Les sourcils qui se fronçaient et se défronçaient. La dent qui égratignait la lèvre jusqu'à en faire couler une légère goutte de sang. Les yeux qui regardaient tous sauf un point fixe.

Elle me cachait quelque chose.

- T'as quoi ?

Ma voix venait recouvrir celle de Nour qui débitait des paroles depuis dix minutes, soit depuis son arrivée. Elle n'avait même pas pris la peine de me demander comment j'allais, ce que j'avais fait dans la semaine, si le temps me paraissait aussi long que d'habitude, comme elle faisait ordinairement. Non, elle s'était direct plongée dans ses propos pour éviter qu'une discussion sur nos vies privées ne vienne interférer notre rendez-vous. Ça lui ressemblait pas.

- Rien. son rire nerveux me fit bizarrement penser le contraire. Du coup je te disais, j'ai demandé la bande de caméra de surveillance du-

- Si t'as quelque chose, ça s'voit. mes yeux se plissaient un peu plus pour essayer de sonder l'égyptienne qui gardait son coude contre la table, sa main gagnant la surface de sa joue gauche.

Elle se tenait jamais comme ça d'ordinaire.

- Fais voir ta joue. claquais-je finalement tandis qu'une veine se mettait à taper sur son front.

- Pourquoi faire ? On n'est pas dans un salon d'esthé-

- Fais voir si y a rien. J'sais pas, tu t'tiens bizarrement, je vérifie juste qu'il n'y ait pas de soucis.

- Y en a pas. On est là pour parler de toi et-

- Est-ce que tu vas bien ?

Ma phrase dut surprendre l'avocate puisqu'elle se tut immédiatement, ne trouvant pas réponse à ma question d'un claquement de doigt. Et c'est à cet instant que je compris que j'avais mis le point sur un détail important.

Nour n'allait pas bien.

Je ne la connaissais pas comme si on avait fait la maternelle ensemble mais, après pratiquement un an et demi que je m'acquittais de ses services, je savais reconnaître chez elle quand ça n'allait pas. Le fait en plus qu'elle me cache une partie de son visage n'arrangea rien pour son cas, je n'allais pas la lâcher tant qu'elle ne me dira pas ce qu'elle a.

- Oui ça va. Et toi ?

- La vérité s'il te plaît.

- À ce que je sache, c'est à toi de répondre à mes questions et non l'inverse, ce n'est pas l'endroit pour.

- Nour.

- Lâche l'affaire.

- T'as quoi ?

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Où les histoires vivent. Découvrez maintenant