chapitre quatre

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Ambre tombe encore sur la messagerie de son ainée

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Ambre tombe encore sur la messagerie de son ainée. Voilà quatre jours qu'elle filtre ses appels alors qu'elle ne souhaite que s'excuser pour les propos déplacés qu'elle a pu prononcer lors du précédent repas, interrompu précipitamment par le départ d'Améthyste.

Le fait qu'elle ne décroche pas tourmente la jeune métisse et elle se met dans un état déplorable, noyant toute la culpabilité dans la quantité d'alcool qu'elle a ingurgité, avec facilité. Elle essaye pour la énième fois et le même scénario se produit. Ambre retombe sur la messagerie.

Elle déglutit.

Et elle essuie les larmes perlant au coin de ses yeux avant de quitter son appartement au beau milieu de la nuit pour frapper à celui du jeune monégasque, toujours trois coups distincts, elle n'utilise jamais la sonnerie, détestant bien trop le bruit strident que cette dernière produit.

Léo ouvre la porte sans surprise malgré ses yeux endormis, il est habitué aux visites nocturnes de la métisse quand elle est trop tourmentée. Il ne la repousse jamais lorsqu'elle s'effondre dans ses bras, désespérée et que ses lèvres s'écrasent sur les siennes, en un goût amer d'alcool.

Ambre ne se rend pas compte de l'effet qu'elle produit sur lui. Léo n'aperçoit que trop tard la présence d'une marque violacée échouée sur sa peau métissée, à la base de son cou, et c'est comme s'il se prenait un coup.

Il se recule brûlé de douleur sous les yeux ébahis d'Ambre et repousse cette dernière alors qu'elle était nue, blottie dans ses bras. Des millions de questions rendent sa tête en état d'ébullition face à la réaction du garçon, Ambre l'observe de ses yeux obscurs quand il se lève et qu'il murmure d'une voix faible :

- T'as pas le droit de me faire ça. Je suis passé au dessus la première fois. J'ai rien dit mais là, je ne peux pas faire comme s'il ne s'était rien passé.

- Léo, écoute-moi. Je suis...

- Non, lâche-t-il. Je veux plus que ça se passe comme ça, je t'ai toujours épaulé, je t'écoute te confier quand ça se passe mal avec ta sœur. Je t'aide à rentrer à moitié bourrée. Et toi, tu me remercies en t'envoyant en l'air avec d'autres gars alors qu'on est ensemble.

Ambre observe les lèvres tremblotantes du jeune homme face à elle. Elle se sent affreusement mal en sachant qu'elle l'utilise depuis tout ce temps pour se convaincre qu'elle est une fille intéressante, assez bonne au lit, qu'elle peut faire toutes ces choses normales comme une fille de son âge.

Ses yeux se gorgent d'eau. Ambre est honteuse devant le regard brisé de Léo et elle ravale un sanglot. Elle ne soit surtout pas pleurer, pour ne pas perdre la crédibilité qu'elle garde depuis toutes ces années. Il reprend comme pour l'achever encore plus :

- Je veux que tu partes. Tu sais juste briser des cœurs, Ambre.

Et elle se redresse d'un seul coup, étouffant un cri de rage. Elle ramasse ses vêtements en les enfilant avec rapidité, sans oublier de foudroyer le jeune homme du regard. Elle aurait dû s'en douter, à force de jouer avec le feu et elle quitte l'appartement en embarquant la poignée de la porte d'entrée dans un geste violent.

Elle se bouche les oreilles avant que la porte ne puisse claquer.  Les vibrations de cette dernière se répercute dans le couloir de l'immeuble, et Ambre déteste les sentir alors qu'elles raisonnent dans sa poitrine comme un orage.

Elle pousse un cri de rage qu'elle n'entend à peine avec ses paumes plaquées contre ses oreilles.

Et elle déambule dans la principauté et ses pas l'amènent rapidement vers la seule personne ayant réellement compté à ses yeux. Le scénario se répète une nouvelle fois quand elle frappe trois coups distincts à la porte et elle articule d'une voix brisée :

- Je me suis disputée avec Léo, c'est terminé...

Ambre attend une réponse, fixant les yeux noisettes de sa grande sœur. Elle aimerait tellement que cette dernière puisse la rassurer comme quand elle était en famille d'accueil, attendant d'être adoptées. Ambre ne souhaite qu'être dans le creux de ses bras, dans une étreinte pour faire disparaître sa crainte.

Elle ne souhaite qu'à être rassurée et être aimée par sa grande sœur. Ambre aurait tellement aimer qu'Améthyste trouve les mots justes pour apaiser les mœurs fracassant son cœur avec tant de douleur, elle supplie presque :

- Dis quelque chose.

Ambre se perd dans les iris noisettes de son aînée où le vide a pris possession de ses pupilles. Il y a cet éternel air morose ancré sur son visage. Ce dernier est peut-être un plus profond qu'habituellement, la jeune métisse ne saurait le dire, ni en expliquer les raisons. Et les mots d'Améthyste ont le goût d'un cruel poison :

- Ça sert à rien, c'est pas mon problème.

Et Améthyste referme la porte sans ressentir la moindre émotion laissant la jeune métisse plongée dans l'obscurité la plus totale, seule dans l'inconnu. Une autre déception, et peut être que Léo avait raison.

Ambre n'est douée que pour briser des cœurs et se jeter des fleurs.

Ambre n'est douée que pour briser des cœurs et se jeter des fleurs

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DÉPENDANCE » Pierre Gasly ✓Where stories live. Discover now