chapitre neuf

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Ambre passe la journée aux côtés du français, blottie dans le creux de ses bras

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Ambre passe la journée aux côtés du français, blottie dans le creux de ses bras. Sous la couette, collée contre lui, la température paraît moins glaciale, ils ne font que se confier l'un à l'autre entre deux baisers.

Elle se perd dans ses yeux bleutés et cela suffit à ce qu'elle oublie la douleur écrasant son cœur, cela suffit à ce qu'elle reste loin des boissons alcoolisées traînant dans les placards de la cuisine.

- Est-ce que tu crois au destin ?

- Je dirais juste que c'est du hasard auquel on donne un sens et un peu d'importance, murmure Pierre.

Ambre se pince les lèvres en pensant à son propre destin dont elle ne connaît presque rien. Comment peut-elle y donner du sens et y accorder de l'importance ? Tout s'emmêle dans sa tête et même les baisers du châtain ne peuvent calmer ses pensées en ébullition.

Et son téléphone vibre quelque part au milieu de la table de nuit, en plein milieu de l'après-midi. Ses pensées s'arrêtent enfin de tourbillonner quand elle brave le froid, en sortant un bras, pour jeter un coup d'œil au message s'affichant sur son écran.

- Charles a retrouvé Ame, murmure-t-elle.

Un poids titanesque quitte ses épaules frêles et Ambre se sent plus légère. Un soupir de soulagement s'échappe de ses lèvres et elle retourne se blottir dans les bras de Pierre et elle l'embrasse jusqu'à en perdre la respiration finissant fermer les yeux.

Elle ne veut pas voir le soleil décroître dans le ciel laissant la pièce plongée dans une obscurité nébuleuse que seule la lune domine. Il n'y a que cette peur croissante montant à l'intérieur de sa poitrine au fur et à mesure que les ténèbres envahissent la chambre. Et Ambre rouvre les yeux en plein milieu de la nuit, se réveillant en sursaut.

Le noir total et elle tressaille.

Elle se cache presque sous la couette, ne souhaitant pas voir l'obscurité menaçante qui regorge de peurs inconnues et un sanglot s'échappe de ses lèvres sans qu'elle ne puisse le retenir. Et sans s'en rendre compte, ses mains aggripent fermement le bras de Pierre, plantant ses ongles manucurés dans sa chair.

Elle a juste à tendre un bras et braver le froid de sa chambre pour allumer la lampe de chevet pourtant elle en est incapable. Elle préfère rester dissimulée sous la couverture à l'abri des mauvais regards se cachant dans la pénombre.

- Ambre...

Elle sent une main se poser sur la sienne. La métisse a presque mal aux doigts en relâchant son emprise sous l'effet du contact avec Pierre. Ce dernier est désormais réveillé et sa main tâte le lit à la recherche de métisse, il allume aussitôt la lumière éblouissant ses yeux bleutés.

Il soulève légèrement la couette pour l'apercevoir, recroquevillée sur elle-même. Les yeux fermés avec puissance comme si cela pouvait chasser des démons invisibles et il ne voit que son corps tremblant qu'il s'empresse de serrer dans ses bras.

- Regarde-moi, implore-t-il.

Ambre sent son souffle sur sa peau métissée, elle secoue la tête en répondant d'une voix étranglée :

- Je peux pas.

Et elle continue de maintenir ses paupières fermées avec tant de force que Pierre est sûr qu'elle peut voir des étoiles et des feux d'artifices par milliers derrière elles.

- Je suis là, je bouge pas et tu peux tout me dire, déclare simplement Pierre.

- Il fait noir, gémit-elle. J'ai peur.

Le français fronce les sourcils et c'est ainsi qu'il comprend qu'Ambre n'a pas vu qu'il avait allumé la lumière depuis plusieurs secondes, il répond sans jugement :

- J'ai allumé la lumière, c'est bon.

- T'es sûr ?

- Oui.

Il encourage la métisse à retirer la seule main plaquée contre ses yeux en attrapant délicatement son poignet et doucement, Ambre ouvre les paupières dévoilant ses yeux obscurs rougis par la pression qu'elle maintenait pour avoir les yeux totalement clos.

Elle papillonne des yeux le temps de s'habituer à la lumière traversant la couette sous laquelle elle est dissimulée. Et elle croise le regard de Pierre se tenant juste face à elle et elle se perd dans ses yeux bleutés transmettant beaucoup de sérénité.

Ambre ne peut s'empêcher de se trouver ridicule ce qu'elle s'empresse d'ajouter à haute voix pour commenter cette peur insaisissable :

- C'est juste que...

- T'as juste peur du noir, souffle Pierre. Il n'y a pas besoin de s'expliquer pour le justifier.

- Et toi, est-ce que tu as des peurs ?

Un rictus étire les lèvres de Pierre face à cette question. Bien sûr qu'il en a et il s'empresse d'ajouter :

- Oui, mais c'est mon secret.

- Je croyais qu'on se confiait nos secrets, soulève-t-elle.

- Si on se raconte tout tout de suite, on aura plus rien à se raconter la prochaine fois qu'on se verra.

Et la métisse parvient à effectuer un petit sourire en constatant qu'il a raison encore une fois. Ambre est soulagée que son regard ne présente aucun jugement lorsqu'elle se confie un peu plus à lui, à chaque fois.

 Ambre est soulagée que son regard ne présente aucun jugement lorsqu'elle se confie un peu plus à lui, à chaque fois

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DÉPENDANCE » Pierre Gasly ✓Where stories live. Discover now