chapitre vingt-quatre

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Pierre se balance sur son pied gauche, puis sur son pied droit

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Pierre se balance sur son pied gauche, puis sur son pied droit. Il n'aime pas vraiment confronter les gens, encore moins son meilleur ami, mais peut-être que c'est ce qu'il doit faire avant de le perdre à tout jamais.

La porte s'ouvre et leurs yeux bleutés se croisent. Le monégasque paraît surpris de voir Pierre se tenant devant sa porte sans préavis, ce n'est pas dans ses habitudes de ne pas le prévenir de son passage dans la principauté.

- J'ai pas vraiment le temps, je dois partir pour une soirée et...

Charles s'arrête en fixant le rouennais. Il paraît sérieusement troublé en se tenant dans l'encadrement de la porte. Peut-être qu'il a besoin de parler avec lui, chose qu'ils ne font plus ces derniers temps.

Le pilote de la Scuderia ouvre simplement la porte. Il est seul dans son appartement et Pierre y rentre, sans cacher sa nervosité traduite par sa main qu'il ne cesse de passer dans ses cheveux décoiffés.

- Pierre, qu'est-ce que tu fais là ?

Le français relève son regard vers lui, et il espère sincèrement que Charles comprendra sans qu'il ait besoin de s'expliquer. Il espère qu'il pourra sentir l'horreur de son état, à travers ses yeux bleutés, les témoins d'une nature épuisée qui lutte vainement contre un mal insaisissable.

- Je sais pas, murmure-t-il.

Bien sûr qu'il sait qu'il est aussi présent sur la principauté pour voir Ambre mais il espère recoller les morceaux avec son meilleur ami. Pierre rajoute soudainement ne pouvant plus garder tout pour lui :

- Si, je sais. J'ai l'impression qu'on s'éloigne et je sais pas quoi faire.

La mâchoire du monégasque se détache, il s'arrête d'enfiler ses chaussures pour reporter son regard vers Pierre. Il ne s'y attendait pas, il s'en veut immédiatement, peut-être qu'il a raté un épisode.

Un électrochoc.

C'est ce que Pierre voulait, sans vraiment le blesser. Il hausse simplement les épaules, en se dirigeant vers la porte de l'appartement en ajoutant :

- Vas à ta soirée, on discutera après.

Et Pierre s'engouffre dans l'ascenseur. Tout paraît difficile à dire, un pied empêche les portes de se fermer et il relève la tête vers les traits inquiets de Charles. Sans un mot, il appuie sur le bouton du parking en soupirant. La descente de la cage métallique paraît interminable, jusqu'à ce que Charles brise ce silence glacial.

- Je m'en fous de cette soirée. C'est l'anniversaire de la sœur d'Améthyste, t'as qu'à m'accompagner. On parlera sur le trajet.

Et Pierre acquiesce lentement. Il espérait s'incruster de cette manière et si cela lui permet d'avoir une conversation avec le pilote de la Scuderia, Pierre ne s'y refusera pas.

- Il y a une époque, t'étais plus bavard, souffle Charles en rejoignant sa voiture. Un beau jour, t'arrives et j'apprends que t'es plus avec Katerina sans me donner d'explications.

Le monégasque soupire en tapant nerveusement ses doigts sur le volant, il démarre le moteur et coupe aussitôt la radio venant de s'allumer, il reprend doucement :

- Je me suis dit que c'était une phase, que t'avais besoin de t'éloigner, peut-être que tu parles à quelqu'un d'autre qui te comprends mieux. Tu me dis qu'on s'éloigne et tu crois que je l'ai pas remarqué ? La communication c'est dans les deux sens, mec.

- J'aimais pas Kate, murmure-t-il. J'ai essayé de me persuader sur ça allait marcher et...

- Il y a quelqu'un d'autre ?

- Oui.

- C'est bien, je suis content pour toi.

Et c'est ce qu'il aime bien avec Charles, c'est qu'il ne pose pas trop de questions malgré qu'il meurt probablement d'envie de le faire.

- Il n'y a pas que ça, n'est-ce pas ?

- Suzuka, marmonne Pierre.

Et le monégasque déglutit en jetant un coup d'œil à son ami. Il aurait dû s'en douter, il aurait dû le remarquer, ça a été un choc pour lui et ce dernier a du être encore plus grand pour Pierre qui était dévasté lors du drapeau rouge.

- Je crois qu'on peut dire qu'un deuil ne se termine jamais vraiment, murmure finalement Charles.

- Je pensais que je l'avais fait, lâche Pierre en ayant une larme à l'œil.

- Moi aussi, mec.

Et Charles donne une tape sur l'épaule de son meilleur ami. Pierre se sent tout de suite allégé en ayant vidé son sac. Ambre avait raison, il est le mieux placé pour comprendre son affliction.

Le monégasque tire le frein à main en ajoutant qu'ils sont arrivés, Pierre se rend compte qu'il n'a même pas regardé la route étant trop perdu dans ses pensées. Ce n'est pas l'appartement d'Ambre et Pierre se retient de le soulever.

- Carla prête toujours son appart à l'anniversaire d'Ambre, vas savoir comment elles ont pu rester meilleures amies ces deux-là, déclare Charles en fermant sa portière.

Les sourcils de Pierre se froncent en se tournant vers son ami, ce dernier rajoute :

- Ambre est quand même sortie avec mon frère pendant deux ans, elle l'a trompé une fois avec un gars nommé Léo. Tu savais pas ?

Pierre a l'impression de tomber d'une montagne, il fixe le monégasque quibhausse les épaules pour confirmer ses propos. Il ne savait pas, et il a peur que ce schéma se répète une troisième fois avec lui à la mauvaise place.

- Fais pas ton air surpris, elle est un peu paumée. Elle ne sait plus trop où elle en est. Après le grand prix de France, elle a passé la nuit chez moi complètement bourrée et elle m'a même embrassé.

Et Pierre sent son cœur s'arrêter dans sa poitrine. Il a l'impression de se fracasser sur les flancs d'une falaise. Il l'avait attendue en bas de son immeuble toute la nuit, et Pierre se sent flanché. Il est au bord de faire un malaise et qu'est ce qu'il en veut en monde entier.

 Il est au bord de faire un malaise et qu'est ce qu'il en veut en monde entier

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DÉPENDANCE » Pierre Gasly ✓Where stories live. Discover now