chapitre vingt-neuf

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Elle n'a pas changé

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Elle n'a pas changé. Elle reste toujours la même avec son visage angélique que Pierre ne fait que fixer pour y trouver des différences face à leur dernière entrevue où il l'a laissée à regrets.

Il n'y a peut-être que son maquillage qui diffère, il est moins sombre, moins orageux, moins ténébreux. Ses yeux ne sont plus soulignés de noir, c'est ce qui faisait son charme pourtant Pierre ne peut s'empêcher de la trouver resplendissante.

Comme si quelque chose avait changé au fin fond de son regard.

Ses cheveux ne sont pas attachéS en un chignon, ses douces boucles encadrent son visage en un afro en formant une boule. Pierre aimerait passer sa main dans ses cheveux comme avant, comme quand il aimait les toucher lorsqu'elle dormait à ses côtés.

Il détourne les yeux de sa contemplation et resserre la poigne autour de son trophée en parlant à son coéquipier. Pierre a cette impression désagréable que sa soirée est entachée par la présence de la jeune métisse et en même temps, il ne souhaite que s'approcher d'elle et du halo rayonnant qu'elle dégage.

Elle a toujours cette effet.

Il meurt d'envie de lui parler.

Il meurt d'envie de l'embrasser.

Et son cœur s'écrase sous le poids des sentiments qu'il a refoulé depuis deux années.

Pierre se souvient du mal qui l'a rongé l'année suivante, en regrettant sa décision. Il aurait dû rester, il le sait. Et quand Pierre a voulu revenir sur sa décision, en revenant sur la principauté, elle n'était plus sur le Rocher.

Elle est partie à Montréal, avait dit Charles.

Elle est partie, sans lui.

Et Pierre a travaillé toute l'année avec acharnement, passant ses journées sur les simulateurs à l'usine Alpine jusqu'à connaitre avec précision chaque virage de chaque circuit, pour obtenir la majorité des pôles positions.

Pierre a passé des soirées à s'entraîner, passant ses matinées à courir pour se renforcer, pour se défouler aussi, pour ne pas se laisser bouffer par les regrets.

Il ne cesse de répéter qu'il souhaite se concentrer sur sa carrière, qu'il n'a pas le temps à perdre. En réalité, depuis la jeune métisse, Pierre n'a trouvé personne à son pied, personne ne pouvant rivaliser avec Ambre et ses joues empourprées de maquillage rosé.

- Pierre !

Ses yeux s'arrêtent sur le monégasque et il esquisse un sourire à ce dernier malgré ses lèvres pincées, témoignant de son air songeur quand à la présence de la métisse.

Il ne l'écoute à peine. Charles le félicite pour sa remontée fulgurante et ses deux dépassements par l'extérieur. Mais Pierre ne l'écoute à peine, ses yeux bleutés fixent la jeune métisse accoudée contre une fenêtre de l'hospitalité.

DÉPENDANCE » Pierre Gasly ✓Where stories live. Discover now