chapitre dix-sept

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Ambre croise son regard bleuté et des millions d'interrogations occupent l'intégralité de ses pensées quand elle s'approche pour le saluer d'une bise, sans oublier de le foudroyer du regard

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Ambre croise son regard bleuté et des millions d'interrogations occupent l'intégralité de ses pensées quand elle s'approche pour le saluer d'une bise, sans oublier de le foudroyer du regard. Elle est irrémédiablement blessée et cette pointe de jalousie excessive prend possession de son être tout entier. 

Pourquoi n'est-il pas venu la voir avant ?

Pourquoi n'a-t-il pas signalé qu'il serait présent ?

Un goût amer se propage contre ses lèvres tandis qu'elle claque sa bouteille sur la table basse en verre, avec une lueur de défi brûlant au fond de ses yeux ténébreux quand elle murmure :

- Pierre, c'est ça ?

Il acquiesce l'air de rien avec un petit sourire en coin en sachant pertinemment qu'elle souhaite rester dans le secret. C'est ce qu'ils font depuis des années, se voir en cachette, se partager des aveux, s'envoyer en l'air et s'embrasser jusqu'à ne plus pouvoir respirer.

Son regard s'adoucit en se posant sur sa sœur aînée qu'elle salue d'un petit sourire, que s'empresse de lui rendre cette dernière. La jeune métisse décalle aussitôt vers la cuisine du monégasque, elle revient les bras chargés de verres en cristal et d'une bouteille de soft trouvé au fin fond du frigidaire, son ton est autoritaire :

- Un verre ?

Elle se laisse tomber sur le canapé aux côtés d'Améthyste. Pierre tend aussitôt le sien sous les yeux ébahis de Charles, qui ne rate pas la moindre miette de la scène se déroulant sous ses yeux. Il jette un coup d'œil inquiet au rouennais et Pierre sait qu'il pense que ce n'est pas une bonne idée lors d'une semaine de grand-prix.

Mais Pierre se refuse de laisser gagner la jeune métisse, en sachant pertinemment qu'elle serait capable de vider la bouteille sans aucune aide, en une seule traite.

Elle remplit son verre de rhum sur une goutte de soft, une lueur de défi brûlant à l'intérieur de ses iris assoiffés. Elle remplit à son tour les deux autres verres pour les garçons, inversant drastiquement les quantités d'alcool par rapport aux siennes.

- C'est peut-être trop ?

- Non.

Et Pierre inverse son verre avec le sien qu'il s'empresse de boire d'une traite. Ambre l'observe impressionnée avant de finir celui qu'il vient de donner, et Charles questionne doucement :

- On trinque à quoi ?

- A la fin des vacances, lâche Pierre.

Ambre bloque sur ces mots, elle se sent soudainement mal en croisant l'air morose de son aînée. Cette dernière s'est déjà levée pour disparaître sur le balcon, laissant un blanc dans la pièce où seuls les balbutiements de Pierre raisonnent lorsqu'il s'excuse.

- C'est rien, assure Ambre.

Elle se lève à son tour pour rejoindre sa sœur, le cœur serré. Elle déteste observer cet air morose traînant sur son visage alors qu'elles observent le paysage méditerranéen.

- Est-ce que c'était notre destin ? souffle-t-elle en tirant une taffe de nicotine.

Ambre baisse aussitôt les yeux vers ses mains aggripées fermement à la rambarde de sécurité. Elle se sent soudainement bien trop à l'étroit sur ce large balcon, elle déglutit difficilement :

- Non, c'est le destin de personne. C'est juste un hasard auquel on donne du sens et de l'importance.

Cette phrase la frappe de plein fouet, bein sûr que sa rencontre avec Pierre ne relève pas du hasard. Elle frissonne comme si elle se trouvait en plein blizzard, naviguant à l'aveuglette, dans un froid épouvantable.

- Il ne reste que nous, murmure Améthyste.

- Il ne reste que toi pour te souvenir des petites filles qu'on était, rectifie la plus jeune, la gorge nouée.

Améthyste plante son regard noisette dans les siens, ses yeux sont brillants et c'est la première fois qu'Ambre aperçoit cet éclat. Ça l'afflige et elle a l'impression de chuter des étages d'un immeuble et de s'y écraser tout en bas.

- Je ne veux plus que tu partes, Ambre.

La plus jeune déglutit, bien sûr qu'elle est encore prise par cette envie de partir, comment peut-elle encore trouver la force de tenir ?

- Est-ce que je dois te le promettre ?

Améthyste secoue la tête, elle ne pourra la croire, elle ne croit qur Charles et ses promesses. Cela soulage la jeune métisse, elle n'aura pas besoin de mentir une nouvelle fois.

Elle observe sa sœur écrasée sa cigarette dans un cendrier posé sur le balcon. Ce dernier est plein, c'est le signe qu'elle passe la majeure partie de son temps dans cet appartement. Elle finit par rentrer à l'intérieur, laissant Ambre infiniment seule à contempler le soleil se coucher sur la Méditerranée.

- Je vais bientôt partir, Charles termine sa valise.

Ambre hausse les épaules, elle reste impassible. Ça ne lui fait rien, elle en veut au français de n'être pas venu la voir avant de rejoindre son meilleur ami. Peut-être qu'elle a fini par l'agacer à force de geindre et de se plaindre.

- J'ai parlé à mon père, lâche-t-elle subitement. Et j'ai rien ressenti, aucune douleur.

- J'appréhende le grand-prix, je suis terrifié à l'idée d'y retourner, avoue Pierre.

Elle jette un coup d'œil au pilote, il a le regard perdu sur elle. Et Ambre ne saurait dire s'il avait peur de se confier, peut-être qu'il était aussi terrifié qu'elle a l'idée de l'appeler le premier pour lui partager ses craintes, d'être le premier à craquer.

Et sans un mot, il s'approche. Il la surplombe de toute sa hauteur, elle l'observe les lèvres pincées en se demandant s'il aura le courage de le faire. Une lueur de provocation luit au fond de ses pupilles, elle ne sera pas la première à céder devant l'appel de ses lèvres rosées. Cette tentation de sentir sa bouche sur la sienne est exquise, Ambre sait qu'elle lui procurera un milieu de sensations.

Pourtant, elle ne cède pas. Pierre craque le premier, ses lèvres effleurent les siennes lui arrachant un soupir de satisfaction, en toute discrétion. L'exaltation ne dure que quelques secondes avant qu'il ne s'éloigne pour partager avec elle un regard entendu.

Une promesse silencieuse qu'Ambre se promet de respecter et que Pierre se promet d'honorer. Bien sûr que tout ira bien, bien sûr qu'ils feront attention sans l'un et sans l'autre pour s'épauler.

Et il disparaît aussitôt du balcon, Ambre l'observe attendre le monégasque dans le salon. Il apparaît avec sa petite valise sous le regard déchiré d'Améthyste avant qu'ils ne disparaissent par la porte de l'appartement.

Ambre rejoint sa sœur dont le cœur est probablement explosé de douleur et elle soupire d'agacement en constatant le vide présent sur la table.

Pierre est parti avec sa bouteille d'alcool.

Pierre est parti avec sa bouteille d'alcool

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