chapitre dix-huit

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Ambre est submergée depuis que sa sœur est venue jusqu'à son appartement pour la déloger

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Ambre est submergée depuis que sa sœur est venue jusqu'à son appartement pour la déloger. Elle était encore en train de purger sa gueule de bois de la veille quand sa sœur est apparue pour l'une des révélations les plus surprenantes de toute leur existence commune :

- Je vais porter plainte.

Et Ambre s'est levée d'un bond comme prise d'un électrochoc. Elle n'était pas préparée à ce qu'Améthyste agisse et qu'elle ajoute d'une voix calme comme pour se justifier :

- Il est toujours dans ma tête et j'ai peur qu'il revienne, la psy m'a dit que...

- J'arrive, déclare Ambre empêchant son aînée de terminer.

Elle s'est habillée sans tarder par crainte que sa sœur change d'avis dans ce court laps de temps. Ambre ne saurait dire depuis quand sa sœur retourne voir un psychologue et elle retient de la harceler par ses questions bien trop maladroites.

Si ça avait été Pierre, elle aurait pu lui demander sans se retenir.

La jeune métisse conduit Améthyste jusqu'au commissariat, elle gare la voiture devant la bâtisse de la principauté et Ambre se surprend à craindre d'être aperçue ici. Elle s'empresse de rentrer à l'intérieur derrière son aînée.

Elles se présentent devant l'entrée et patientent durant une heure avant de pouvoir faire le dépôt de la plainte. La porte finit par s'ouvrir sur une jeune femme aux mains tatouées qui invite les deux métisses à la suivre mais Améthyste arrête sa sœur en murmurant :

- Je vais y aller toute seule.

- Je peux t'accompagner, surenchérit Ambre.

- Non, ce n'est pas nécessaire.

Et Ambre lit beaucoup de peine au fond des iris de sa sœur, comme si qu'elle essayait de protéger sa petite sœur de la douleur fracassant son cœur. Elle a les larmes aux yeux en voyant son aînée disparaître, elle veut la protéger, peut être est-ce ce qu'elle a fait durant toutes ces années en se murant derrière les secrets, se détruite à force de tout garder.

Sans jamais se confier.

Et Ambre aurait aimé savoir. Mais peut-être est-ce mieux de rester dans l'ignorance pour tenter de sauver la part d'innocence restante à l'intérieur de son corps mutilé.

Parce qu'Ambre a aussi des cicatrices ancrées quelque part au fond de sa mémoire oubliée.

Il y a des pages blanches dans certaines années qu'elle a vécues mais le corps se rappelle toujours de ce qu'il a traversé. Les cicatrices sont nombreuses, il n'y en a deux, une derrière son dos et une autre juste sur le devant de son ventre, les deux se trouvant sur le côté droit du nombril.

Elle reste à attendre une éternité que sa sœur réapparaisse. Plus les heures s'écoulent, plus la gorge d'Ambre devient sèche parce que cela signifie qu'il y a beaucoup trop de choses terrifiantes qu'Améthyste doit raconter à l'intérieur de cette pièce.

Et quand la porte s'ouvre, Ambre s'empresse de se lever. Elle tient debout sur ses jambes en observant Améthyste s'approcher. Elle s'effondre dans ses bras, éclatant aussitôt en sanglots, à la sortie du commissariat de Monaco.

Les deux métisses ne disent rien et se contentent de rester dans les bras de l'une et de l'autre, c'est ce qu'elles auraient dû faire durant toutes ces années au lieu de se déchirer comme une vulgaire feuille de papier.

- J'aurais aimé témoigner moi aussi, avoue Ambre d'une voix étouffée. Si je me souvenais...

- Merci d'être à mes côtés.

Et l'étreinte de la benjamine s'accentue avant qu'elles ne rentrent sur les hauteurs de la principauté. Ambre dépose simplement Améthyste dans l'appartement du monégasque, cette dernière voulant rester un peu seule.

Et Ambre ne rentre pas chez elle, elle a peur de s'égarer une nouvelle fois, en buvant jusqu'à la mort. Elle a l'impression d'étouffer et qu'est-ce qu'elle a besoin de se confier sur son mal être. Si elle ne le fait pas, elle craint d'imploser et de finir par crever.

Elle veut voir Pierre.

Elle doit voir Pierre.

C'est devenu une nécessité absolue.

Elle s'empresse de se présenter devant l'appartement du jeune monégasque, frappant avec affolement sur sa porte, le cœur battant de frénésie face à cette importance cruciale, presque devenue vitale.

- Est-ce que tu peux m'avoir deux places pour Monza ? supplie-t-elle au près du garçon au cœur brisé.

- Pourquoi est-ce...

- Pour Améthyste et moi.

Arthur secoue la tête en ouvrant un peu plus la porte, alors que sa copine se tient derrière lui. Elle lance un petit sourire à Ambre, cette dernière ne comprend toujours pas pourquoi elle ne la déteste pas. Il jette un coup d'œil entendu à Carla, comme pur avoir son accord.

- Si tu veux, finit-il par dire. Mais bon courage pour convaincre ta sœur.

- Est-ce que tu peux lui dire que c'était ton idée ?

Il s'apprête à surenchérir mais le regard ténébreux que lui assène Ambre l'empêche de poser plus de questions, il finit par acquiescer et ajoute :

- On va partir avec Carla dans une seule voiture, ok ?

Ambre le gratifie d'un sourire pour le remercier et elle s'apprête à s'engager dans les escaliers quand la main de la blonde l'attrape par le poignet et Carla murmure :

- Je vais convaincre Ame si tu veux.

- Merci Carla, murmure-t-elle d'une voix étranglée.

Parce que la blonde a compris que c'était important à ses yeux et que c'est peut-être quelque chose de sérieux pour cette fois. Elle est tellement reconnaissante envers cette fille d'être entrée dans la vie du monégasque pour recoller son cœur, qu'elle se promet de ne pas tout faire foirer cette fois-ci.

 Elle est tellement reconnaissante envers cette fille d'être entrée dans la vie du monégasque pour recoller son cœur, qu'elle se promet de ne pas tout faire foirer cette fois-ci

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Arthur me fait de la peine :(

DÉPENDANCE » Pierre Gasly ✓Where stories live. Discover now