CALLIE

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La porte d'entrée s'ouvrit alors que des cris traversaient la maison. Elle poussa un long soupir et laissa son sac à dos tomber par terre. Elle s'avança vers les cris. Elle observait la scène, à moitié cachée par l'encadrement de la porte. Un homme tenait une femme par les cheveux, celle-ci à genoux devant lui. Il lui donnait des coups au visage à répétition.

-Je vais te crever salope !!! hurla-t-il en continuant de donner des coups.
-Maman ! s'écria Callie en s'approchant, tirant sur le bras de l'homme.
-Dégage, sale gamine de merde ! cria-t-il en repoussant Callie qui tomba au sol.
-Va dans ta chambre, souffla la femme qui venait d'avoir quelques secondes de répit avant que l'homme s'en prenne à nouveau à la mère.
-Papa ! Arrête ! cria Callie, les larmes coulant sur ses joues. Papa, je t'en supplie, continua l'adolescente qui se sentait impuissante.
-Ta gueule ! Dégage de là ! hurla l'homme qui était sous l'emprise de l'alcool.

Callie fixait sa mère qui semblait à bout. Elle allait bientôt lâcher. Elle n'allait pas tenir encore longtemps sous les coups violents de son mari. La jeune fille se releva et sans réfléchir, elle attrapa un objet lourd et elle frappa l'homme à la tête. Il s'écroula d'un coup et du sang commença à couler, s'étalant sur le sol. La mère reprit ses esprits alors que Callie fixait son père inconscient. Elle lâcha l'objet qui fit un bruit sourd. Que venait-elle de faire ? Etait-il mort ? Sa mère se leva difficilement et elle emmena sa fille dans une autre pièce. 

-Mon ange... Qu'est-ce que tu as fait ? souffla-t-elle doucement.
-Je... Je... Il allait... Il allait te tuer alors je... Maman, fit-elle avant de s'effondrer en larmes.
-Je sais mon coeur, je sais. Tu n'as fait que me défendre, dit la mère en la prenant dans ses bras.

La femme n'en revenait pas mais elle savait que sa fille n'avait pas voulu le tuer. Vu le sang, elle n'avait pas besoin de vérifier, il était certainement mort. Et même si il ne l'était pas, elle n'appellerait pas d'ambulance. Son mari était un homme horrible et un père pitoyable. Il méritait ce qu'il venait d'arriver mais elle craignait les conséquences pour sa fille. Elle allait aller en prison et peut-être même qu'ils la jugeraient en tant que personne majeure même si elle n'avait que treize ans. Non. Ca ne pouvait pas arriver. Elle n'allait pas appeler la police. Il fallait qu'elle trouve une solution. 

-Pardon ! Je... Je voulais pas ! fit Callie en larmes.
-Je sais mon ange... Ca va aller... répondit la femme, caressant ses cheveux.

Quelqu'un frappa à la porte et la femme ouvrit la porte. Un policier se tenait devant elle. 

-Bonjour... Une voisine nous a appeler pour des cris, fit l'homme en voyant l'état du visage de la femme.
-Je suis désolée. Ca n'arrivera plus, fit-elle simplement.

Callie se montra, les larmes roulant sur ses joues. Le policier lui offrit un fin sourire.

-Tout va bien petite ? demanda-t-il puisqu'il constatait des violences domestiques.
-Je... J'ai tué mon papa, souffla-t-elle, tremblant de tout son petit corps.
-Qu'est-ce que..? fit-il en se tournant vers la femme.
-Elle m'a défendue... Ca... Ca vient d'arriver, affirma la femme. Je vous en prie, ne l'emmenez pas. Il me frappait... 
-Madame... Si elle l'a vraiment tué, je ne peux pas rester sans rien faire, dit-il en la regardant. Où est le corps ? demanda-t-il ensuite.
-Dans la cuisine, souffla la femme, le laissant entrer.

Le policier entra et il tomba directement sur le corps de l'homme, une flaque de sang entourant sa tête.

-Je suis désolée, souffla Callie en attrapant le bras de sa maman. J'ai pas fait exprès, dit-elle en sanglotant. Je vais aller en prison ?
-Merde, souffla le policier, passant une main sur son visage. C'est le juge qui décidera mais tu dois venir avec moi... D'accord ?
-Mhmh, d'accord, souffla Callie qui était docile.
-Ne lui mettez pas de menottes, je vous en prie. On va vous suivre sans résister, affirma la femme. Laissez-moi juste prendre nos vestes.

Le policier se montra compréhensif et il hocha la tête. Il vint poser sa main sur l'épaule de l'adolescente, lui souriant doucement.

-Ca va aller petite, fit-il en souriant bien qu'il savait ce qui l'attendait. 

Callie et sa mère furent emmener au poste et elles furent séparer pour se faire interroger chacune de leur côté. Ils devaient vérifier qu'elle ne protégeait pas sa mère en s'accusant elle-même pour le meurtre. Une ambulance fut envoyée sur les lieux du crime et la scientifique alors que le policier était au poste avec elles. Callie était assise dans une salle, toute seule, pleurant à chaudes larmes. Le policier entra avec un collègue et ils s'installèrent près d'elle après avoir déposé un verre d'eau devant elle. L'homme lui tendit ensuite un mouchoir. Callie se moucha et frotta ses larmes bien que de nouvelles venaient les remplacer.

-Bien... Tu veux bien nous raconter ce qu'il s'est passé Callie ? demanda l'homme avec douceur.
-Mhmh... Oui, souffla l'adolescente, reniflant. Je... J'ai fini l'école et je suis rentrée à la maison. Mon papa criait, ma maman aussi. Il lui faisait mal. Je... J'ai été voir et il la frappait, souffla la jeune fille. Je me approchée et je lui ai demandé d'arrêter. J'ai pris son bras et il m'a poussée... Après, il frappait encore maman. Elle m'a dit d'aller dans ma chambre mais je voulais pas. Je voulais qu'il arrête de lui faire mal, souffla-t-elle. Je l'ai supplié d'arrêter mais il la frappait encore. Il a dit qu'il allait la tuer alors j'ai pris la statuette et je l'ai frappé à la tête. Il est tombé et puis il y a eu du sang à sa tête... Je voulais pas lui faire mal... Je voulais juste qu'il arrête, sanglota Callie en se prenant le visage dans les mains. Je veux pas aller en prison, dit-elle en pleurant toujours. J'ai pas fait exprès, répéta-t-elle plusieurs fois, effrayée par ce qui allait lui arriver. Pardon, souffla-t-elle ensuite, se répétant encore. Pardon, pardon, pardon, ... continuait Callie, pleurant de plus en plus.

La cavale des sentiments (TOME 2) [TERMINE - A CORRIGER]Where stories live. Discover now