CALLIE - LISA - JANSSEN - CLARA

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Lisa courait plus vite qu'elle n'avait jamais couru. Elle n'avait plus que ça. Courir. Elle avait pu entendre le choc entre les deux voitures qui se rapprochaient dangereusement d'elle. Callie faisait tout ce qu'elle pouvait pour qu'elle puisse fuir, aggravant son cas. Elle passait d'une simple complice pour fuite à une personne qui s'en prenait aux forces de l'ordre. Comment avait-elle pu douter de sa sincérité ? Elle se sentait si stupide et pourtant si chanceuse de pouvoir constater à quel point Callie l'aimait. Elle était réellement prête à tout pour elle. Lisa ne pu s'empêcher de regarder par-dessus son épaule pour voir la Ford bousculer à nouveau la voiture de police. Elle sentit son coeur rater un bon, ayant peur pour Callie. Elle ne voulait pas qu'elle finisse blessée. Ne regardant plus devant elle, elle trébucha et s'écrasa sur le sol poussiéreux. Elle voulu se relever, se mettant sur les genoux et elle vit un panneau. "Thelma et Louise". Elle se retrouvait à l'endroit où la voiture de ces deux femmes en cavale avait fini. Finalement, c'était un peu comme elles. Deux femmes amoureuses, prêtes à tout pour l'autre, pour fuir, pour leur liberté et pour être ensemble, même dans la mort. Elle n'arrivait plus à avancer, ses yeux fixant ce panneau. Elle entendit une voiture s'arrêter puis une deuxième. Deux portières s'ouvrirent. 

-On ne bouge plus !
-Henri ! T'es pas obligé...
-On fait notre boulot, dit-il, son arme pointée sur Lisa qui ne bougeait de toute façon plus, comme hypnotisée.

Clara vit le panneau qu'elle fixait et elle eut un rire nerveux. Elle connaissait l'histoire de la fin tragique de ces deux femmes. Des cambrioleuses puis meurtrières qui avait fuit et sauter dans ce canyon avec leur voiture, préférant mourir ensemble que de finir derrière les barreaux. C'était une histoire tristement célèbre. Henri remarqua aussi l'écriteau. Etait-ce un signe ? Est-ce qu'elles allaient tenter de se jeter dans ce trou pour leur échapper ? Préféraient-elles mourir que d'être séparées ? Il gardait Lisa dans son viseur, faisant un pas pour lui lire ses droits et l'arrêter. Clara voulu faire un pas pour le retenir avant de le voir s'écrouler au sol, une autre silhouette passant devant elle pour le suivre au sol.

-Lisa... Je t'en prie ! Pars ! fit Callie en laissant Henri pour se trainer vers Lisa, sur les genoux. Mon amour...

Lisa tourna la tête vers Callie, revenant enfin à elle et elle lui offrit un sourire plein de douceur. Elle abandonnait... Elle renonçait. Callie pouvait le lire dans son regard. Elle prit son visage entre ses mains, les larmes coulant sur ses joues.

-Non. Tu m'entends ? Non ! On a pas fait tout ça pour finir ici. Lisa... Mon amour... Je t'en prie... Je les retiendrais de toutes mes forces mais vas-t-en... Ne les laisse pas te priver de ta liberté. On se retrouvera. Toi et moi... On a été faites l'une pour l'autre. Peu importe ce que la vie nous réserve, on se retrouvera alors pars. Je te rejoindrai...
-Non.
-Mais... Lisa... Je...
-Non. Je ne partirai pas sans toi. Jamais de la vie. J'ai déjà fait l'erreur plusieurs fois et regarde où on en est... Tout est de ma faute. Si j'étais restée la première fois, peut-être qu'on aurait pu vivre ensemble depuis tout ce temps.
-Tu as juste eu peur... N'importe qui aurait pris peur à ta place...
-Je suis désolée... Je t'aime tellement... souffla Lisa, les larmes roulant sur ses pommettes. 
-Je t'aime aussi, si fort, fit Callie, venant prendre Lisa dans ses bras.

Les deux femmes se serraient de toutes leurs forces, pleurant sur l'épaule de l'autre. Henri était toujours au sol, s'étant redressé avant d'observer la scène. Lui qui était d'un naturel si froid et distant avec les criminels, il ressentait une vague de compassion et de tristesse l'envahir. Elles s'aimaient profondément, il n'y avait aucun doute là-dessus. Il fini par se lever, posant les yeux sur Clara qui pleurait en silence. Il serra les dents, ne sachant pas quoi faire. 

-T'es pas obligé, souffla à nouveau Clara, sa gorge se serrant.
-Je... fit-il, regardant ensuite à nouveau les deux femmes au sol.

Henri s'approcha d'elles, sortant ses menottes. Même si ça lui faisait de la peine, il devait faire son boulot. Peut-être qu'elle ne méritait pas la prison à vie, peut-être que c'était ce qui lui pendait au nez malgré tout mais c'était comme ça. C'était leur boulot.

La cavale des sentiments (TOME 2) [TERMINE - A CORRIGER]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant