Bruit » SAINZ ✓

case 3

–T'inquiète, on va faire respecter la parité pendant les vacances, mais là, c'est vrai que c'était mieux pour Déva de se retrouver au calme, explique Charles quand il entre dans le supermarché, et Carlos hausse les épaules.

-Pas de problème. On peut acheter de quoi faire des fajitas ?

-Tu sais les faire ?

Carlos hausse les sourcils.

-Ta question me brusque, Charles. Je refuse d'y répondre tellement elle m'a brusquée.

-Pas la peine d'être aussi dramatique. Il faut quoi ? Du concombre ?

-Du concombre ?! Tu es en train de me briser le cœur, Charles. Vous, les français...

-Monaco n'étant pas la France, c'est mon cœur que tu brises, là.

-Dire qu'il y a des concombres dans les fajitas, c'est pire.

Une heure plus tard, les deux pilotes Ferrari passent enfin à la caisse. De retour au châlet, ils sont surpris de trouver Charlotte et Déva dans la cuisine.

-On vous attendait pour faire des crêpes, explique la première, et Déva hoche la tête.

-Avec des chocolats chauds.

Ni une ni deux, tout le monde s'agite en cuisine, les courses sont rangées en même temps que les crêpes sont cuites. Carlos est surpris de voir que la Déva du voyage n'a rien à voir avec celle du châlet, qui est souriante et très en forme. Quand ils s'assoient par terre pour déguster le goûter, Charles et Charlotte se lancent dans une discussion, et Carlos décide que c'est le moment pour lui d'apprendre à connaître cette femme qui semble avoir différentes personnalités.

-Ça fait longtemps que tu connais Charlotte ?

Elle lève la tête de son chocolat chaud, comme pour s'assurer que c'est à elle qu'il a parlé. Elle acquiesce.

-Oui, On était à l'école ensemble quand on était petites.

Carlos hausse les sourcils, surpris.

-Et elle ne t'as jamais amené à un Grand Prix ? demande-t-il, surpris, et Déva rit.

-Non.

Carlos a envie de demander pourquoi, mais il s'en empêche. Peut-être que la Formule 1 ne l'intéresse pas du tout.

-On joue au Scrabble ? propose soudainement Charlotte, et si Charles boude car "il déteste ce jeu", Carlos et Déva accepte. Tu joues, ou pas, Charles ?

-Allez, Perceval, joue avec nous, se moque Carlos, et Déva éclate de rire.

-Tu t'appelles Perceval ? Pourquoi Charlotte ne m'a jamais dit ça ?

-Parce que tu m'aurais dit de le quitter, rétorque celle-ci.

-Les standards sont-ils si bas ? demande Charles, et Charlotte hausse les épaules.

-Jamais pour soi mais toujours pour les autres.

Carlos et Charles froncent les sourcils, mais en voyant Déva baisser la tête, ils comprennent que ça lui était destinée et qu'elle semble avoir compris.

-Du coup, c'est parti, annonce Charlotte en dépliant le plateau. Et je vous préviens, on invente pas de mots.

-Je peux mettre des mots en espagnol ? demande Carlos.

-Seulement si on peut mettre des mots en français, rétorque Déva.

-Ok, restons sur l'anglais.

Ils jouent jusqu'à la tombée de la nuit, et finalement, c'est Charlotte qui propose d'enfourner des pizzas pour le dîner.

-Alors, tu regrettes pas qu'on ait invité Déva au dernier moment ? demande Charles en se servant une part de pizza quatre fromages. Moi je trouve ça cool.

-Non, c'est cool comme tu as dit. Elle a l'air sympa.

-Vous avez parlé ?

-Je lui ai demandé pourquoi je ne l'avais jamais vu à un Grand Prix... elle a rigolé et elle n'a pas répondu, Carlos fait la moue, et il est surpris de voir Charles éclater de rire.

-T'es vraiment pas observateur, ma parole. Tu n'as pas remarqué quelque chose chez elle ? Sur ses oreilles ?

L'espagnol fronce les sourcils et observe l'oreille de Déva qui est dans son champ de vision. Il remarque un appareil posé autour de celle-ci ainsi qu'à l'intérieur.

-Elle a un implant et un appareil auditif. Parce qu'elle est sourde de naissance.