-Je lui ai demandé pourquoi je ne l'avais jamais vu à un Grand Prix... elle a rigolé et elle n'a pas répondu, Carlos fait la moue, et il est surpris de voir Charles éclater de rire.
-T'es vraiment pas observateur, ma parole. Tu n'as pas remarqué que...
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En entrant dans le restaurant, Carlos espère qu'il va plaire à Déva. Il n'y a pas beaucoup de choix dans les alentours, alors il a choisi un endroit assez simple et chaleureux avec une ambiance hivernale.
-C'est trop mignon ! s'exclame Déva, et Carlos sourit. Il est rassuré.
Une fois les commandes prises, Carlos se sent soudainement gêné. Il ne sait plus de quoi parler alors qu'ils ne font que ça pendant des heures le soir, allongé dans son lit. C'est comme si le décor lui semblait étrangé.
-Tu es très expressif du visage, lance soudain Déva, et Carlos éclate de rire.
-Tu trouves ?
-Oui. Depuis le début. genre, même en vidéo.
-Déva, tu peux le dire, si avant de me rencontrer, tu regardais des vidéos de moi tous les soirs avant de t'endormir, se moque Carlos, et elle lève les yeux au ciel.
-N'importe quoi.
-C'est quoi, l'excuse pour les vidéos ? Pas de commotion cérébrale en vue ?
Déva croise ses bras sur sa poitrine.
-C'était la vérité ! Les vidéos, c'est pour le plaisir.
-Et tu me trouvais comment ?
Déva hausse les épaules.
-Beau.
-C'est vrai ?
-Un snack, comme tu dis.
-C'est déjà toi, ça.
-C'est pas comme ça qu'on séduit les femmes, Carlos, je te l'ai déjà dit.
-C'est toi qui as commencé.
-Non, j'ai traduit dans ton langage parce que tu connais pas le mot beau, tu dis toujours snack.
-T'es belle, Déva.
Elle plisse les yeux.
-Essaie encore de te rattraper.
Leurs plats sont servies, et Carlos réalise finalement qu' il peut se détendre. C'est comme d'habitude. C'est Déva. C'est simple.
-Tu vas faire quoi en rentrant ? demande-t-elle, et si au début, il s'apprête à lui répondre qu'ils vont faire comme chaque soir, jouer à leur jeu, parler et s'endormir, il comprend au bout de quelques secondes qu'elle parle du retour à la vraie vie.
-Euh... je vais passer les fêtes avec ma famille. Travailler un peu. La saison commence en mars, donc avant ça, on peut se voir pas mal. Tu peux venir à la maison, pour des week-ends et tout ça. Après... Les week-ends seront compliqués.
Déva sourit.
-On en a déjà parlé. Arrête de mettre les week-ends sur un pied d'estale comme ça. je viendrais sur les Grand Prix.
Carlos fronce les sourcils.
-Avec le bruit et tout ? Non.
Déva hausse les épaules.
-Sans mes appareils. Je saurai reconnaître ta voiture, t'inquiètes.
Elle sourit et Charlos sait qu'elle va dire une bêtise.
-T'es le numéro 16.
Carlos ne peut pas s'empêcher de sourire.
-C'est ça, le numéro 16. Tu t'es bien renseignée.
-C'est quand même le minimum.
Carlos hausse les épaules.
-Mais, pour de vrai... t'es pas obligée de venir sur les circuits. C'est très bruyant, peuplé, on me voit pas parce que j'ai un casque.
-Quoi ? T'es pas torse-nu ? Je viens pas, alors.
-Deuxième blague en trois minutes, Déva, c'est pas que t'es pas drôle d'habitude, mais tu veux pas me dire ce qui te tracasse ?
Elle baisse les yeux.
-Je veux pas qu'on se dise au revoir.
Carlos soupire.
-On va se quitter pour mieux se retrouver.
En quittant le restaurant, Carlos prend la main de Déva et la serre le plus fort possible. Lui non plus n'a pas envie qu'ils se disent au revoir. Pourtant, il n'a pas peur.
Il sait qu'ils sont dans la vie l'un de l'autre sur le long terme.
