case 4

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Carlos met du temps à s'endormir ce soir-là

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Carlos met du temps à s'endormir ce soir-là. Il repense aux mots de Charles, et des connexions se font. Le bruit de l'aéroport qu'elle semblait ne pas supporter. Le supermarché qu'elle a évité. Le fait qu'elle ne soit jamais venu à un Grand Prix. Il ne comprend pas encore bien pourquoi elle ne tolère pas les lieux bruyants si elle est sourde, mais il remarque un motif récurrent.

Quel idiot. Il n'a même pas remarqué que quelque chose trônait sur ses deux oreilles. Le lendemain matin, au petit-déjeuner, c'est la première chose qu'il observe. Les deux appareils sont exactement de la même couleur brune que ses cheveux, il décide que cela justifie sa non-observation.

-Tu en veux, Carlos ? demande-t-elle en montrant la boîte de céréales, et il sort de ses pensées pour hocher la tête.

-Merci.

Les questions concernant sa surdité se bousculent dans sa tête, mais il ne sait pas comment les poser, alors il se ravise. Il doit attendre le bon moment. Par exemple, que ce soit elle qui mette le sujet sur le tapis.

Il finit par quitter la table du petit-déjeuner pour aller se préparer. Charlotte s'est occupée de programmer une randonnée pour la journée en voyant le ciel bleu, tout le monde s'équipe comme il faut pour affronter la montagne et le froid.

-Tu as pris deux paires de gants ? demande Charles, et Carlos acquiesce.

-Bah, oui, pour être bien protégé du froid. Je suis espagnol, moi !

-T'es dramatique, surtout. Les températures sont positives.

Carlos ne veut pas admettre que Charles a raison, et qu'en vérité, il ne fait pas si froid. Il enfile ses deux paires de gants juste pour maintenir sa fierté intacte.

-Quels animaux on peut voir ? demande Déva au bout de presque une heure de marche, et Charlotte fait la moue.

-Des... chiens, accompagnés de leur maître, dit-elle, et Déva lève les yeux au ciel.

-Tu n'as pas pris une rando avec des animaux ?

-Tu n'auras qu'à en choisir une pour un autre jour. Moi, je me suis concentrée sur les jolis paysages. C'est comme ça que j'ai choisi celle-ci.

Déva acquiesce, mais il semble à Carlos qu'elle est déçue. Il profite du fait que Charles et Charlotte se soient arrêtés pour prendre des photos pour lui dire :

-Je pense qu'on pourrait voir des lapins.

Déva le regarde longuement, et Carlos se demande si elle a bien compris.

-Des lapins ? répète-t-elle, et il hoche la tête.

-Je me suis dit ça aussi, mais depuis le début, je n'en ai pas vus. Oh, souffle-t-elle, et Carlos fronce les sourcils.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Je ne t'entends pas. Mes piles sont déchargées, annonce-t-elle, et Carlos se met à paniquer.

-Quoi ? Mais comment ça ? Mais comment tu vas f... mais tu ne m'entends même pas, pourquoi je te pose des questions ?

Il continue son monologue pendant que Déva fouille dans son sac et sort une petite boîte de la même couleur que son appareil. Elle en sort deux petites piles et lui tend la boîte.

-Tiens moi ça, demande-t-elle, et elle détache l'appareil de son oreille.

Carlos remarque qu'une espèce de pastille est reliée au reste par un fil. Il se demande à quoi ça sert mais ne pose pas de question. Il se contente de la regarder remplacer les piles et reposer l'appareil sur son oreille, déposant la pastille sur sa tête, qui s'accroche comme par magie.

-C'est bon ! annonce-t-elle en souriant.

-Tu m'entends ?

-Oui.

Déva reprend sa marche comme si de rien n'était, et Carlos réalise que c'est simplement son quotidien.

Et que peut-être, il devrait oser poser ses questions.

Bruit » SAINZ ✓Where stories live. Discover now