Bruit » SAINZ ✓

case 7

TW : mention de brûlure & de bleus

-Carlos, tu préfères la raclette ou la fondue ?

L'espagnol fronce les sourcils en voyant Charlotte dans l'entrebâillement de la porte, un sourire aux lèvres. Il secoue la tête.

-Je ne participerai pas encore à régler un litige que tu as avec Charles.

Charlotte lève les yeux au ciel.

-Nous n'avons pas de litige, nous avons un désaccord. Et c'est important que tu donnes ton avis aussi. C'est pour organiser l'anniversaire de Déva.

-Oh. C'est bientôt ?

-C'est dans cinq jours. Alors ? Raclette ou fondue ? Elle aime les deux et on voudrait que ce soit la surprise.

-Raclette, tranche Carlos, et Charlotte sourit.

-Ah ! Merci ! J'ai gagné.

Carlos secoue la tête, l'air désespéré.

-Charlotte ? demande-t-il en voyant qu'elle s'apprête à s'éloigner.

-Ouais ?

-Est-ce que Déva a vu un médecin pour sa brûlure ?

Charlotte semble surprise qu'il soit au courant, mais elle hoche la tête.

-Oui, oui. On a été aux urgences ensemble. Pour la brûlure, elle a sa crème à mettre deux fois par jour. Pour les bleus sur les poignets, il faut juste attendre que ça parte.

-D'accord, répond-il en gardant un visage neutre alors qu'il se pose mille questions dans sa tête. Il n'a pas remarqué qu'elle avait des bleus aux poignets. Ca, il ne voit pas comment justifier ça par un accident. Est-ce qu'elle s'est infligé ça à elle-même ? Est-ce que quelqu'un le lui a fait ? La même personne que la brûlure ?

Charlotte quitte sa chambre, et il s'assied sur son lit, perdu. Il y a des choses qui lui échappent, et en même temps, qui ne le regarde pas ; il sait que poser des questions serait malvenu. Pourtant, il s'inquiète pour Déva. Elle qui semble si joyeuse depuis le début semble avoir des bagages plutôt lourds à porter.

Comme l'après-midi, rien n'est prévu, Carlos décide de sortir en ville : si l'anniversaire de Déva est aussi proche, il faut qu'il lui trouve un cadeau. Il récupère les clefs de la voiture auprès de Charles, et sursaute en voyant que Déva l'attend sur le pied de la porte.

-Tu vas où ?

-En ville, hausse-t-il les épaules, et Déva sourit.

-Je peux venir ?

Carlos doit bien admettre que ça ne l'arrange pas. Déva fait la moue.

-S'il te plaît, Carlos, me laisse pas avec le couple gnangnan.

-J'ai entendu ça, Déva ! crie Charlotte depuis la pièce voisine, et Déva lève les yeux au ciel.

-Je suis sourde, j'entends rien ! rétorque-t-elle avant de faire les yeux doux à Carlos. Alors ? Tu veux bien ?

Il soupire.

-D'accord. On y va.

-Merci ! s'exclame-t-elle avant de le serrer brièvement dans ses bras.

-Il te faut quelque chose en particulier ? demande Carlos une fois en route, et il soupire mentalement en réalisant qu'il regarde la route, empêchant Déva de lire sur ses lèvres. Il jette un œil vers elle, et il fronce les sourcils en voyant qu'elle semble un peu paniquée. Au feu rouge, il se tourne vers elle : Déva, arrête de tourner tes bras dans tous les sens, je peux répéter, tu sais ?

-Oui, je veux bien.

-Tu veux acheter quelque chose en particulier ?

-Non, non. Juste me promener. Et toi ?

Il hausse les épaules.

-Il paraît que c'est bientôt ton anniversaire.

Déva sourit.

-Oui, c'est la semaine prochaine.

-On se connaît pas trop alors tu vas peut-être pouvoir m'aider à te trouver un cadeau.

Alors ils se promènent dans les rayons des magasins. Carlos n'a aucune idée de ce qui pourrait bien lui plaire, alors il se contente d'observer et d'attendre qu'elle énonce un quelconque intérêt pour une chose de la boutique.

-Oh, je voudrais trop ça, annonce-t-elle d'un coup, et Carlos ne sait pas s'il devrait être surpris de la voir brandir un kit pour fabriquer une maison en pain d'épices.

-D'accord, dit-il simplement, et elle sourit.

-Je suis trop contente ! J'ai toujours rêvé d'en avoir une.

Carlos rit en la voyant s'éloigner presque en sautillant. Il attrape une des boîtes et se dirige vers la caisse. Finalement, il ne regrette pas d'avoir gâché la surprise : il n'aurait jamais eu l'idée d'acheter ça. Et visiblement, ça lui fait sacrément plaisir.