-Je lui ai demandé pourquoi je ne l'avais jamais vu à un Grand Prix... elle a rigolé et elle n'a pas répondu, Carlos fait la moue, et il est surpris de voir Charles éclater de rire.
-T'es vraiment pas observateur, ma parole. Tu n'as pas remarqué que...
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Carlos et Charlotte prennent la route du supermarché en silence, jusqu'à ce que Carlos se racle la gorge.
-Charlotte, au fait, il faudra acheter des bougies pour Déva.
-Ouais, c'est prévu, acquiesce-t-elle, et Carlos hoche la tête.
-Cool. Quel âge est-ce qu'elle va avoir ?
Charlotte le regarde avant de pouffer de rire.
-Elle est majeure, t'inquiète, tu peux y aller.
-Quoi ? Tu t'inventes des histoires dans ta tête, Charlotte.
Elle secoue la tête.
-Je suis pas aveugle. Et puis elle vient plus me demander de lui mettre sa Biafine le soir. Et je sais qu'elle demande pas à Charles non plus. C'est toi qui lui mets.
Elle le regarde, comme si elle attendait confirmation.
-Oui, c'est moi, avoue-t-il. Mais... c'est tout. Enfin, c'est notre seul... relation.
Charlotte sourit et coupe le moteur.
-J'aimerais bien que vous soyez ensemble, moi. Je sais que toi, tu lui feras jamais de mal.
Carlos est très touché par cette déclaration. Mais quand il y repense plus longuement, dans le magasin, il ne peut pas s'empêcher de comprendre que quelqu'un a déjà fait du mal à Déva. Et de relier ça à ses blessures.
Il n'en dit rien à Charlotte, et lui demande plutôt quel pain de mie elle préfère. Le sujet n'est pas remis sur le tapis de la sortie, et en rentrant, Charles et Déva sont assis par terre, dans le salon, en train de commencer un puzzle.
-Super, vous allez nous aider ! s'exclame Déva dès qu'elle les voit arriver, et Carlos réalise qu'il n'aura jamais le fin mot de l'histoire. Est-ce qu'elle a pris le numéro d'Arthur ? Il ne peut évidemment pas poser la question.
-C'est un enfer, son truc, marmonne Charles, et Carlos rit en voyant son ami aussi dépité.
-Faut commencer par les bords.
-Mille pièces, et tu crois que je vais chercher les bords ? En plus, c'est une piste de ski, le fond est littéralement juste du blanc ! Dans mes cauchemars, on ne peut pas sortir tant qu'on a pas terminé ce genre de puzzle.
Carlos est pris d'une envie de demander à Déva si Arthur est aussi dramatique, mais il se retient. À la place, il s'installe à l'opposé de Déva et commence à chercher les bords du puzzle dans le tas devant lui. Il ne sait même pas pourquoi il est en colère contre la jeune femme. Il n'y a aucune raison, ils ne se doivent rien. Elle a le droit d'avoir quelqu'un qui lui plaît et ce ne sont pas ses affaires à lui.
-Carlos, je vois bien que t'es énervé mais les pièces n'ont rien demandé, lance Charles, et l'espagnol soupire.
-Je vais faire des fajitas, décide-il d'un coup, et il se lève et part s'enfermer dans la cuisine.
À sa grande surprise, personne ne vient le déranger pendant sa préparation du dîner. Charlotte vient le voir au bout d'une heure pour mettre la table, et quand ils passent à table, Carlos se sent mieux.
Il se fiche de savoir si Déva et Arthur discutent par messages. De toute façon, Déva n'est personne pour lui.
Quand elle frappe à sa porte avec son tube de crème, ses remparts s'écroulent. Il aime trop sa voix, son sourire. Il aime trop ses mimiques et sa façon de répéter les mots quand elle n'est pas sûre de les avoir entendus correctement.
Il aime trop de choses chez elle pour continuer à se voiler la face.
