3| Profiter des beaux jours

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Les fournitures sont achetées et tout est déjà prêt pour ma dernière année de lycée qui commence dans un mois, à mon grand regret. Je ne suis vraiment pas enthousiaste à l'idée de retourner dans mon lycée, pourtant je devrais relativiser dans le sens où je suis plus proche de la fin que du début. Je veux parler de l'école, pas de ma vie...

Dans quelques jour je fêterai mes 18 ans et j'ai vraiment hâte, car chaque année, pour mon anniversaire j'ai le droit à une petite fête rien qu'avec ma maman, et je reçois en général un tas de super cadeaux en plus d'une petite party entre filles. Je crois que cela fait partie des très nombreux avantages à vivre seule avec sa mère; pas d'homme pour essayer de faire sa loi, ni de problèmes de cuvette de toilette...

Ma mère est au taquet pour ce "jour spécial", le 1er août. Elle court dans tous les sens pour les préparatifs, d'autant plus qu'elle considère que cette année sera spéciale; j'approche de la majorité. Plus que 3 ans...

Moi je ne suis pas autant excitée, je crois que ça ne change pas grand chose qu'on le fête ou non. Mais je suppose que c'est un truc de mamans. Même si en réalité je présume qu'elle le considère spécial car c'est probablement le dernier.


Je flâne dans ma chambre en lisant un roman que j'adore, "Nos étoiles contraires". Je suis certaine que vous l'avez lu également, et j'ai beau le lire et le relire, je finis toujours par pleurer comme une vieille madeleine. Comme vous? Quel coïncidence!

En plus d'être triste, l'histoire me renvoie inévitablement à moi-même, et à l'amour que je ne connaîtrai jamais. Et ça me tue parce que d'aussi loin que je me rappelle, j'ai toujours rêvé du grand amour, celui avec un grand A, et du mariage spectaculaire, où j'aurais porté une magnifique robe blanche avec les bretelles tombant sur mes épaules...

Stop. Il fait que j'arrête de me faire du mal. Ça n'arrivera jamais alors il faut que je cesse de me faire du mal inutilement.

Je repose le livre bleu sur ma table de chevet et me lève; j'ai envie de monter Pablo. Finie la déprime.

Je me suis durement battue avec ma mère pour pouvoir monter à cheval, car bien sûr, elle refusait catégoriquement que je monte avec mon état fréquent de faiblesse. D'un sens elle a raison (comme toutes les mamans en général), étant donné que la plupart du temps je suis trop faible rien que pour marcher jusqu'au bout du pré et pour monter mes escaliers. Mais il n'y a que sur le dos de mon cheval que je me sens bien et forte.

J'ai juste le sentiment d'être normale, en bonne santé et libre. D'ailleurs, que celles et ceux qui ne ressentent pas ça à cheval me lancent la pierre.

Je descends les escaliers qui me mènent au salon et me dirige dans la cuisine, où je sais que ma mère se trouvera, comme de coutume.

"Coucou ma chérie." me salue ma mère lorsque j'entre dans la pièce.

Je passe derrière elle qui fait une quelconque pâte et enroule mes bras autour d'elle pour un câlin.

"Coucou maman."

Elle cesse ce qu'elle était en train de faire et se retourne pour me prendre dans les bras, en tentant de ne pas me toucher avec ses mains farineuses.

"Comment va mon bébé?"

Mon bébé, ma chérie... je me sens à nouveau comme la petite fille que j'étais à l'époque, et non pas comme la grande jeune femme de 18 ans que je deviens.

"Je vais bien... je vais monter Pablo."

Elle desserre son étreinte et me regarde avec les yeux rétrécis de méfiance.

365 jours avec toiWhere stories live. Discover now