22| M+C

3.9K 334 89
                                    

"Votre fille peut rentrer chez elle, Madame Thomas."

"Oh merci beaucoup Docteur Sand."

Ma mère porte ses yeux humides sur moi avec un sourire ému sur les lèvres, visiblement contente que je sois en état de rentrer chez nous. Car selon le docteur Sand, ce n'est pas vraiment mon cancer qui a provoqué mon malaise, mais simplement une trop grosse panique et un surmenage global. La bonne nouvelle c'est qu'après une batterie d'examens, les médecins ont déclaré que ma pathologie n'avait pas évolué, et qu'en l'occurrence j'étais encore parfaitement capable de poursuivre normalement mon année scolaire. À condition bien sûr de ne pas faire de folies.

Conrad est resté à mon chevet la semaine entière de mon hospitalisation. Il disait que c'était pour que ma mère ait la possibilité de se reposer, mais honnêtement, je n'en crois pas un mot. Il l'a fait tout simplement parce qu'il tient à moi.

Qu'est-ce que ça me fait de réaliser que Rad tient à moi ? Et bien déjà j'ai toujours un peu de mal à y croire, mais au-delà de ça je suis comme... euphorique. Pourtant il ne s'est rien passé entre nous, à part le fait que nous nous tenions continuellement la main, qu'il me caressait tendrement de son pouce lorsque je me faisais piquer alors que j'ai une peur bleue des seringues. Ou qu'il passait son temps à me parler de tout et de rien pour me distraire. Le soir il s'allongeait près de moi sur mon petit lit étroit et me caressait les cheveux en me racontant une histoire pour que je m'endorme. Et ce qui est encore plus adorable est qu'il me faisait des chatouilles sur le bras pour m'apaiser, parce que j'adore ça. C'est vraiment addictif.

Du coup après cette très longue mais paradoxalement superbe semaine, je me sens encore plus proche de lui. C'est étrange de dire ça, d'autant plus que nous n'avons jamais remis le sujet de sa déclaration sur le tapis. Je pensais que ça le gênerait ou bien que ce n'était tout simplement plus la peine. Mais à présent je me demande : qu'est-ce que nous sommes concrètement ? Sommes nous un couple ?

Difficile à savoir en sachant que nos seuls rencards se sont déroulés dans la cafet' de l'hôpital...

En somme, tout ce que je peux dire sur ce séjour à l'hôpital, c'est que c'était de loin le meilleur. Je veux dire... quelle cancéreuse peut se vanter d'avoir eu à ses côtés un mec comme Conrad Storm ? Véritable sex symbole et âme charitable de surcroît ? Aucune.

Et bien sûr j'ai dû lui demander ce qu'était devenue notre admirable Julia... Et bien il s'avère que ce cher Rad l'a appelée pour mettre un terme à cette mascarade qu'était leur couple. Je lui ai reproché d'avoir été lâche de ne pas lui avoir dit en face, mais sa réponse m'a légèrement refroidie...

"Elle se tapait Brad cette connasse, j'aurais dû la jeter depuis longtemps."

Je l'ai regardé en ronds de flan le temps d'avaler la pilule mais, en fait je n'étais pas si étonnée que ça. Le moment que j'attendais cependant avec impatience était le jour où Brittany le découvrirait.

Alors une fois que j'ai compris que cette Julia était pour de bon sortie de sa vie, j'ai su que c'était aussi parce que Rad n'avait plus d'yeux que pour moi. C'est drôle tout de même, de savoir qu'il y'a encore quelques mois nous étions indifférent l'un à l'autre. Enfin lui l'était. Pas moi. Car sans que le veuille j'étais déjà sous son charme malgré moi. Je le haïssais de me faire autant d'effet, d'être aussi impétueux et si beau à la fois, je le détestais d'être lui. À présent je sais que les sentiments puissants que je ressens à son égards ne sont que positifs et... immuables.

"Tu n'as rien oublié dans la chambre ?" Me demande ma mère tandis que Conrad et moi en sortons.

"Non, tout est ok m'man"

365 jours avec toiWhere stories live. Discover now