4| Une nouvelle année pour un nouveau départ.

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Ça y est, j'ai 18 ans.

Maman et moi avons fêté mon anniversaire comme il se doit, c'est-à-dire musique toute la journée, jeux entre filles, et ouverture de cadeaux. C'était parfait, comme chaque année.
Je suis parvenue à oublier le reste de mes problèmes rien que le temps d'une journée, et putain comme ça fait du bien.

Cependant la rentrée est encore plus proche, et mon angoisse amplifie à vue de nez. Et être angoissé se transforme en perte d'énergie et de force, ce qui a un impact direct sur mon humeur.
Je suis plus grognon et renfermée, ne cherchant qu'à me retrouver seule, sans avoir à discuter ou parler avec qui que ce soit. Mais je pense que cela fait parti des multiples symptômes du cancer. L'irritabilité.

Ma mère est plus patiente que je ne le pensais, elle arrive à me supporter et à attendre patiemment que mes petits moments de déprime et de mauvaise humeur passent. Ce qui finit par arriver, au bout de plusieurs semaines.

Ne nous leurrons pas, vivre dans le Wyoming au beau milieu des plaines est vraiment génial. Mais il n'y a rien d'autre à faire que de monter à cheval, non pas que cela m'ennuie.
Mais la ville est trop loin pour que nous y allions alors nous passons nos journées à la maison. Enfin... ma mère le fait; moi je les passe à lire dans les collines, accompagnée de Pablo.

Bref, c'est de cette manière que se passent les dernières semaines avant la rentrée des classes. Et dire que je me sens anxieuse est un immense euphémisme. Je ne fais que me ronger les ongles et gigoter dans tous les sens, rongée par l'angoisse.

Après le repas je dis bonne nuit à ma mère en lui embrassant le front et passe le reste de ma soirée dans ma chambre, à préparer mes affaires dans un sac, ainsi que celles que je vais porter le lendemain.

Pour mon anniversaire maman m'a achetée plusieurs tenues, dont une petite robe grise très sympathique; c'est celle-ci que je vais mettre. Je ne suis pas une grande fan de mode ou de fringues hors de prix, j'aime juste être propre sur moi et ne pas avoir l'air de me négliger.

Une fois tout ceci fait, je m'étends sur mon lit, insère mes oreillettes dans mes oreilles et m'endors en écoutant mes chansons favorites.

***

La sonnerie retentit dans les couloir pour signaler le début des premiers cours. Je me précipite de prendre mes manuels scolaires de mon casier pour les mettre dans mon sac, mais mes doigts tremblants m'empêchent de faire ça correctement et je fais tomber la totalité de mes affaires sur le sol.

"Oh non... La Coincée! Fais donc attention!"

Oh non. C'est bien ce que je craignais.

Je ramasse en vitesse mes cahiers, agenouillée sur le sol dans un couloir quasiment vidé de tout témoin potentiel, bien que personne ne me vient en aide habituellement. Mais je déteste me retrouver seule avec eux.

Un pied se pose brutalement sur l'un de mes cahiers, mais je n'ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qui est l'auteur de cet injuste assaut.

"Tu as peut être besoin d'aide? La Coincée."

Depuis que Brad m'appelle La Coincée, j'ai le droit à ce surnom à chaque fois que je suis interpellée par quelqu'un. C'est fort peu sympathique en plus d'être faux. Je ne suis pas coincée, seulement réservée...

Je lève enfin la tête pour être témoin du malheureux spectacle qu'offre le sourire machiavélique de Brad, ainsi que de ses fidèles acolytes, Jim et Marc. Je les hais profondément.

"Moi je trouve qu'ils sont très bien par terre." Il dit en m'empoignant le bras à m'en faire grimacer de douleur, puis en me collant contre un casier.

365 jours avec toiWhere stories live. Discover now