14| Commencement

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"Vous pouvez ranger vos affaires et n'oubliez pas votre blouse pour demain..."

Je ramasse précipitamment mon cahier et ma trousse et les jette négligemment dans mon sac dans le but de m'éloigner de lui le plus rapidement possible. Le plus vite je serai loin de lui, le mieux je me porterai. Nous ne nous sommes plus parlés depuis plusieurs jours, après que nous ayons eu notre différend et que je l'ai vu embrasser sa copine, avec dégout. Ne me demandez pas pour quelle raison ce petit détail me ronge de l'intérieur, mais j'ai toujours du mal à comprendre qu'après tout ce temps le cliché de la bimbo avec le leader du lycée se perpétue. Et pour être honnête, voir Conrad embrasser Julia avec tant de... passion, m'a donnée la nausée.

"Mia."

Ah, il ne manquait plus que ça...

"Laisse-moi tranquille." Je dis en m'éloignant pour sortir de la salle.

"Mia!"

"Quoi?!" Je fais volte face et me trouve face à face avec Conrad qui tient l'un de mes stylos dans la main, l'air suffisant sur le visage.

"Tu as fait tomber un stylo." Il dit platement mais tout de même avec un sourire horripilant.

Je soupire bruyamment et me contente d'ignorer le rouge de gêne qui me monte aux joues en arrachant quasiment mon stylo de ses doigts si longs.

"Merci." Je grogne en me retournant pour partir.

Seulement il semblerait qu'il ne l'ai pas entendu de cette manière... Mais que veut-il à la fin?

"Laisse moi te parler."

Il m'attrape le bras et me fait me retourner; bien sûr je regarde autour de nous à la recherche de potentiel témoin, mais la salle s'est déjà vidée et même le prof semble ne pas vouloir s'y attarder. Nous sommes alors seuls dans la salle de bio, et je me demande si c'est réellement une bonne idée de céder à sa requête.

"Et si moi je ne voulais pas te parler?" Je dis froidement.

"Je ne te demande pas de parler, mais de m'écouter." Il dit avec un sourire en coin.

J'ai des raisons de croire qu'il use de son charme pour me contrôler, et moi, comme la fille idiote que je suis, je campe sur mes pieds face à sa carrure de deux têtes de plus que moi, en le regardant dans les yeux, attendant qu'il parle enfin.

"Tu as soixante secondes. Pas une de plus." Je dis en regardant l'horloge murale pour comptabiliser les secondes qui passent.

"C'est ridicule, on ne fait ça que dans les films." Il rétorque en croisant les bras sur sa poitrine, dévoilant au passage ses avant-bras musclés dont les veines saillantes me rappellent à quel point ce garçon est l'incarnation même du mot "viril".

"Je m'en fiche, je n'ai pas de temps à perdre avec toi."

"De toute façon tu n'as pas le choix, je suis plus fort que toi, et si je veux je te garde ici-même. Avec moi."

Pourquoi ces mots me provoquent-ils des frissons délicieux le long de ma colonne vertébrale ?

Je pouffe néanmoins comme si de rien était, "Je pourrais toujours m'échapper pendant que tu galoches ta copine."

Sans que je m'en sois rendue compte nos visages se sont rapprochés, maintenant séparés de seuls quelques centimètres facilement franchissables.

Son sourire s'agrandit, "Pourquoi ai-je l'impression que tu es jalouse?"

Je m'étrangle, "Moi?! Jalouse? De Julia qui plus est...? Conrad, j'ai des valeurs, moi, et jamais je ne pourrais être jalouse d'une fille comme elle. Sans vouloir te vexer." Je réplique en levant les yeux au ciel.

365 jours avec toiWhere stories live. Discover now