25| Mon cœur

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Ça fait près de cinq minutes que Rad s'est littéralement enfui du salon en me laissant en plan, et près de cinq minutes que les rouages de mon cerveau tournent à plein régime tandis que j'essaie de comprendre pourquoi il a fui comme ça. Après tout c'est peut être moi le problème, peut être que j'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas... je sais pas. Ce que je trouve étrange c'est qu'il paraissait aller parfaitement bien lorsque nous nous embrassions... jusqu'à qu'il se sauve, comme s'il avait franchi une certaine limite. Ou peut être que j'embrasse tellement mal qu'il a eu peur. Pour ma défense je suis plutôt inexpérimentée, et j'ai pensé qu'il le comprendrait.

Je me lève et décide de partir à sa recherche dans la maison, comme ça j'arrêterai de me faire des films et puis j'aurai l'occasion de visiter les lieux. Je veux dire... ça ne doit pas être si grave que ça, sinon il aurait déclaré quelque chose... non ?

La lumière du couloir par lequel il est parti n'est pas allumée et je ne sais pas où se trouve l'interrupteur, si bien que je marche à l'aveugle en tâtonnant le mur proche de moi, les yeux grands ouverts même si ça ne sert clairement à rien.

"Rad ?"

Je vois de la lumière sortir par le bas d'une porte au bout du couloir, je m'y approche donc et y frappe doucement.

"Rad, ça va ?"

"J'arrive Mia... retourne au salon."

Comme si j'allais obéir, la blague.

"Rad je te jure que si t'ouvres pas cette porte je rentrerai de force."

Bon, c'est une menace en l'air parce que je suis clairement incapable d'enfoncer la porte, mais si ça peut le faire réagir alors je tente ma chance. Je l'entends rire nerveusement, ou plutôt se moquer, mais ça a au moins le mérite de me détendre un peu.

"Et comment y arriverais-tu ?" il me demande avec un ton de défi.

"J'enfoncerai la porte."

Il rit à nouveau, cette fois un peu plus détendu, "Pas la peine."

La porte s'ouvre alors sur mon adorable Conrad, les joues légèrement roses et un sourire timide aux lèvres. Il n'a pas l'air d'être souffrant ni particulièrement perturbé, à part le fait qu'il s'arrange pour ne pas me regarder dans les yeux, fixant un point au-dessus de ma tête.

"Qu'est-ce qui ne va pas ?"

"C'est rien, vraiment."

"Tu mens. Tu ne serais pas parti comme ça si c'était le cas."

Il passe une main dans ses cheveux puis se détourne et s'appuie sur le lavabo en baissant la tête, les yeux fermés et les mains serrées sur le rebord en marbre. Je m'approche alors et pose ma main sur son épaule, dans l'espoir de le rassurer, même si j'ignore ce qui le perturbe.

"Dis-moi ce qui ne va pas, tu sais très bien que je ne te jugerai jamais."

"Tu comprends pas... je..."

"Alors explique-moi." je quémande d'un ton suppliant.

Il soupire puis se retourne pour me faire face, et c'est là que je remarque que quelque chose ne va vraiment pas.

"Tu me fais peur, Mia. J'ai peur de ce que je peux faire quand je suis avec toi, peur d'aller trop loin et de te faire mal. Je dois constamment me retenir de..."

"De quoi tu parles Rad ?"

Il ferme les yeux et se passe une main sur le visage, comme s'il avait peur de sortir ses mots.

"Je te désire, ok ? J'ai envie de toi. Je suis un mec, et tu es la fille que j'aime, je ressens tout un tas de choses quand je suis avec toi, des choses que je n'ai jamais ressenties et qui me rendent fou. Et je n'arrive pas à me contrôler... c'est physique, tu vois..."

365 jours avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant