Chapitre 5

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— Ils espèrent donc retrouver Richard Fitzgérald et l'éliminer...

Duncan se lève du fauteuil dans lequel il était installé à mon arrivée et commence à faire les cent pas dans le salon privé.

— Si ces loups parviennent à leur fin, une guerre peut très bien éclater. Ces renégats commencent à devenir sérieusement dangereux, il va falloir trouver un moyen de les contrer coûte que coûte. Qu'a dit la fille ?

Je secoue la tête.

— Elle est inconsciente, mais je l'interrogerais quand elle aura ouvert les yeux. Tu avais raison à son sujet, c'est bien l'une des nôtres, mais je ne suis pas certain qu'elle soit au courant de sa filiation.

— Je compte sur toi pour le savoir. En attendant, il va falloir la protéger de ces chiens affamés à la recherche d'une compagne. Peux-tu assurer sa sécurité ?

Je me renfrogne. Je n'avais pas prévu de rester plus que nécessaire au château.

— Je la protégerais le temps que je sois certain qu'elle n'est pas là pour assassiner un Alpha et ensuite, tu t'en chargeras. Je ne suis pas un loup sitter !

— Je n'ai confiance qu'en toi, Max. Même mes plus proches conseillers convoitent mes privilèges. Monte la garde devant sa chambre et tue, quiconque voudra la toucher.

Il s'affale un nouveau dans son fauteuil et saisit son verre qu'il porte à ses lèvres.

— Va, maintenant, et rapporte-moi les nouvelles.

Sans rien ajouter, je quitte la pièce où Duncan aime se réfugier et me dirige vers la chambre de la rouquine.

                                                                                       * * *

AVA

J'ouvre les paupières en grimaçant. J'ai l'impression de me réveiller d'un mauvais rêve et qu'un semi-remorque m'est passé sur le corps. La pièce où je me trouve est plongée dans l'obscurité et de la musique rock parvient jusqu'à moi. Bordel, tante Annie a pété les plombs ou quoi ?

Je me redresse en grognant, prête à lui demander de baisser sa radio et découvre avec stupeur une chambre qui m'est totalement étrangère.

Où suis-je ?

Mon cœur se met à battre rapidement lorsque je commence à me souvenir... Le cercle de menhirs, le vent, des cris et... le néant. Je me suis évanouie et me voilà je ne sais où chez je-ne-sais-qui.

Je me passe nerveusement une main sur le front et m'extirpe de sous le gros édredon en vitesse pour chercher mon téléphone dans ma sacoche. Les mains tremblantes, je mets quelques minutes à le trouver dissimulé dans les feuilles variées et les fleurs légèrement flétries.

Ma récolte est fichue...

Je fais la moue en m'apercevant que j'arrive encore à penser normalement dans une situation totalement étrange.

Levant mon smartphone au-dessus de ma tête, je tente de trouver un modeste réseau dans ce lieu inconnu, mais me rends compte assez vite que l'écran m'indique un zéro pointé... Je m'approche de l'immense fenêtre et passe le bras à l'extérieur, mais toujours rien. Dans un soupir désespéré, je m'appuie contre le rebord et pose mes yeux sur le paysage. La nuit est tombée et je distingue à peine les reliefs de la bâtisse où je me trouve, mais une chose est sûre, je ne suis pas dans un misérable pavillon de banlieue. À la hauteur où je me situe, j'aperçois l'ombre des arbres de la forêt au loin et une grande cour pavée en contrebas, éclairée à intervalle régulier par des lampadaires muraux. Je suis de toute évidence dans un vieux château.

Entre deuxWhere stories live. Discover now