Chapitre 21 - AVA - MAX

17 2 0
                                    

AVA

"Ava, Ava, Ava. "

Cette voix... Elle est de nouveau dans ma tête et me sort du sommeil.

J'ouvre les paupières, il fait nuit noire. La main de Duncan repose sur mon ventre et il ne me faut que quelques secondes pour me souvenir de ce qu'il s'est passé entre nous hier soir. Cet instinct de possession, cette jalousie et ce besoin, de dominer me font peur. Comment peut-il être aussi différent de son frère ?

Je suis à sa merci...

Malgré mon corps endolori et une légère douleur à la mâchoire, je me dégage avec précaution de son étreinte et me lève, voulant mettre un peu de distance entre nous.

L'appel dans mon esprit poursuit sa litanie.

"Ava, Ava, Ava. "

J'enfile la chemise de l'Alpha posée sur une chaise, m'enveloppant de son odeur de cuir et d'eau de toilette, pour regarder par la fenêtre. L'obscurité ne me laisse rien percevoir, hormis les quelques lampadaires éclairant la cour, la lune et les étoiles.

D'où provient cette voix ? Que me veut-elle ?

— Que fais-tu, Ava ?

La voix grave de l'homme dans mon dos me fait frissonner. Je ne l'ai pas entendu se lever et s'approcher, bien trop préoccupée par cette voix. Instinctivement, mon corps se tend, ma louve, sereine un peu plus tôt, se redresse, attendant la suite. Je ne sais pas quoi répondre à sa question et opte finalement pour la vérité.

— Quelqu'un m'appelle... Je... Ce n'est pas la première fois. Je pensais que le cercle en était la cause et depuis mon arrivée, je ne les avais plus entendues, mais ça recommence.

Il caresse mes épaules et me serre contre lui. Je me sens minuscule ainsi lovée contre cette montagne. Ses gestes brutaux, il y a encore quelques heures, sont diamétralement opposés à ceux qu'il me prodigue, maintenant. Cet homme me fait perdre la tête et me présente des personnalités tellement différentes que je ne sais plus sur quel pied danser avec lui. Je me libère de son étreinte, refusant de succomber et de lui pardonner aussi rapidement.

"Ava, Ava, Ava."

Je me bouche les oreilles, et ferme les yeux. J'aimerais qu'elle sorte de ma tête, ou savoir qui elle est. Ma louve lève le museau et fait des allers-retours dans mon esprit. Entre le loup noir un peu trop proche et ces murmures, elle ne sait plus où chercher. Il me semble percevoir un parfum de chèvrefeuille, de pluie et de feu de bois. Des odeurs qui me sont familières. Soudain, l'espoir illumine mon horizon. Je crois comprendre... 

— Peut-être s'agit-il de ma mère. Osé-je suggérer à voix basse.

Duncan ne répond pas immédiatement, semblant peser le pour et le contre.

— Qu'est-ce qui te fait penser à elle ? Finit-il par demander en tentant de se rapprocher à nouveau.

Je m'écarte, refusant son contact. L'Alpha fronce les sourcils, et contracte sa mâchoire.

— Je perçois son parfum. Peut-être essaie-t-elle de me prévenir de quelque chose... Je dois en avoir le cœur net. Poursuis-je en me dirigeant vers la penderie pour enfiler un jean et des baskets.

— Que fais-tu ? Tu ne comptes pas sortir en pleine nuit ?

Sa voix est sèche. Le grand chef de meute comprend que je ne céderai pas à son autorité.

— Je dois la trouver, peut-être est-elle dans les environs pour que je perçoive son appel aussi clairement.

Je me saisis de mon vieux gilet et commence à sortir de la chambre.

Entre deuxWhere stories live. Discover now