Entre deux

Chapitre 11 - MAX - DUNCAN - AVA

MAX

La porte se referme doucement sur Ava et je reste un moment devant celle-ci, à tenter d'entendre quelques bribes de la scène qui se déroule derrière, prêt à intervenir si besoin . La voix grave de Duncan traverse le panneau en bois, indiquant la colère qui doit l'habiter depuis la disparition de la jeune femme et lorsque je l'entends crier à son tour, je ne peux pas m'empêcher de sourire et d'avoir pitié de mon frère. Ava peut sembler fragile et elle le restera tant qu'elle n'aura pas accepté sa louve, mais Duncan ne doit pas oublier qu'elle est fille d'Alpha et donc une femelle dominante, sa louve risque de le bouffer tout cru s'il se met en travers de sa route. Il a voulu jouer au plus malin et la marquer pour la soumettre, mais j'ai bien l'impression que c'est elle qui est en train de prendre le dessus sur lui. Cette fille va bouleverser sa vie comme elle a déjà bouleversé la mienne. Depuis que je l'ai vu dans le cercle, elle ne quitte plus mes pensées. Son visage m'obsède et je suis même prêt à la partager avec mon frère si ça me permet de pouvoir la posséder moi aussi. En attendant, je dois me faire une raison et admettre que l'Alpha n'est pas prêt à cette concession. Si je devais céder à mon attirance, il pourrait me défier et me tuer. Et contre lui, je n'ai aucune chance, j'en suis conscient. Ava ne le sait pas encore, mais une fois sa louve enfin apprivoisée, elle pourra très bien m'accepter comme second partenaire, je dois être patient...

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DUNCAN

Je l'ai senti arriver avant même qu'elle ne franchisse la porte. Son parfum de fleurs sauvages est si puissant que je n'ai pas eu de mal à l'identifier. Elle me fixe avec insolence, mais les battements affolés de son cœur me montrent bien qu'il s'agit d'une simple façade.
— Tu sens la vodka et un étranger s'est approché de toi, lui dis-je froidement, en évitant de parler de mon frère.
— Et toi, tu transpires la jalousie. Me rétorque-t-elle en se dirigeant vers la petite cuisine aménagée où elle se sert un verre d'eau.
— Je suis en droit de te demander des comptes, femelle.
Elle fait claquer son verre sur le comptoir et me fonce dessus. Je ne sais pas si c'est l'alcool qui lui confère autant de courage, mais sa louve et elle sont prêtes à en découdre.
— Ne m'appelle pas comme ça. J'ai un prénom et je te demande de l'utiliser. Je ne suis pas l'une de tes femelles, justement. Et cet étranger ne se serait pas approché de moi si tu étais parti à ma recherche au lieu de jouer les Alphas offensés ! Si Max n'était pas intervenu...
Elle frissonne.
— Ne me parle pas sur ce ton ! Tu es partie comme une furie.
— Tu veux de moi quelque chose que je ne suis pas prête à t'offrir !
Je grogne et tente de me contenir. Cette femme est impossible ! Ne veut-elle donc pas se soumettre à nos lois et à nos codes ? Elle n'est plus dans son monde ! Si elle veut jouer, nous allons jouer. Je lui ferai comprendre que dans ce château, elle doit se plier à mes règles et à mes exigences. Sa louve ne me résistera pas longtemps et elle n'aura pas d'autres choix que de me rejoindre dans mon lit.
— Parfait.
Je me dirige vers ma chambre, sort un vieux plaid du dressing et le balance sur le canapé.
— Tu peux t'installer sur le canapé. Quand tu auras passé quelques nuits blanches ici, peut-être seras-tu plus encline à partager mon lit.
— Ça me va très bien.
Je m'avance vers elle et la saisit par la taille pour la prendre de force contre moi. Elle n'aura certainement pas le dernier mot ! Je plaque ma bouche sur la sienne et l'oblige à accueillir ma langue entre ses lèvres. Elle a le goût de l'alcool et ses tentatives, de me repousser malgré mon étreinte, m'excitent un peu plus. Mes mains passent sous son haut pour venir caresser la naissance de ses seins, je la désire à en avoir mal. Pendant quelques secondes, j'envisage sérieusement de la prendre de force. Je pourrais la jeter sur mon lit et abuser de son corps sans qu'elle ne puisse me résister, mais je ne suis pas ce genre d'homme. Alors, je me contente de la forcer à m'embrasser pour la punir. Quand je la relâche, je m'éloigne d'elle pour éviter d'éventuelles représailles et me dirige vers ma chambre.
— Bonne nuit, Ava. Lui dis-je en appuyant sur son prénom avant de disparaître.
Un objet vient percuter la porte et je l'entends m'insulter avec véhémence alors que je referme derrière moi, un sourire satisfait aux lèvres.

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AVA

— Tu n'es qu'une bête, Duncan Tavish ! Je te hais !

Le loup en bronze percute violemment la porte et je me laisse tomber sur le canapé, la tête entre les mains. Ma louve est furieuse. Elle aurait voulu qu'il continue, mais j'ai su garder le contrôle et elle m'en veut. C'est le monde à l'envers ! Qui de nous deux doit décider ? Max me dirait que nous devons cohabiter et apprendre à avancer ensemble, mais c'est plus facile à dire qu'à faire.

Ôtant mon jean et mon t-shirt, je m'allonge sur le canapé en sous-vêtement et me recouvre du plaid qu'il m'a donné. Celui-ci est en piteux état et les ressorts du sofa me rentrent dans le dos m'arrachant une grimace de douleur. Je sens qu'effectivement mes prochaines nuits vont être difficiles. Fermant les yeux, j'essaie de faire abstraction des bruits extérieurs et tente de trouver le loup de Max dans toute cette agitation. Sentant ma tentative de connexion, ma louve dresse une oreille attentive et se met à humer l'air avec sa truffe. Je le sens presque immédiatement. À croire qu'il attendait que je tente de le trouver. Il est allongé dans une chambre deux étages plus bas et ses yeux dorés me fixent comme si je me trouvais devant lui.

"Duncan va encore être en colère" dit-il simplement.

"Je m'en fous."

"Ta louve semble satisfaite, elle m'aime peut-être un peu, finalement."

Mon cœur manque un battement lorsqu'il prononce ces derniers mots. Aimer ? Peut-on parler d'amour en si peu de temps ?

"Je veux que tu restes, Max."

"Je sais, mais ce n'est pas raisonnable."

Un silence s'installe puis il reprend.

"Je reviendrai."

"Les choses auront peut-être changé à ton retour... Ton frère peut être très persuasif."

"Ne t'en fais pas pour ça, Ava. Ton seul objectif pour le moment, c'est que tu arrives à te transformer. J'ai hâte de te voir en vrai."

Je grimace.

"Je ferais de mon mieux."

Il hoche la tête et je sens son loup m'effleurer de l'intérieur comme un battement d'ailes de papillon.

" Dors, maintenant, tu as besoin de prendre des forces."

J'approuve en silence et me laisse sombrer dans le sommeil, Max toujours dans ma tête...