Chapitre 14 - AVA

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Ma tête me fait tellement mal qu'un gémissement s'échappe de mes lèvres lorsque je tente d'ouvrir les yeux.

J'ai l'impression d'être passée sous un train, mais si c'était le cas, je m'en souviendrais, non ?

Un bruit de pas précipités me parvient dans la pénombre et une main vient prendre la mienne pour la serrer doucement.

— Ava, comment te sens-tu ?

Battant des paupières, je distingue le visage de Duncan à quelques centimètres du mien, l'air soucieux.

— Je ne sais pas trop ? Que s'est-il passé au juste ? Cette garce de Morgane m'a sauté à la gorge et m'a mise KO ?

Il sourit, semblant soulagé de m'entendre faire de l'humour pourri.

— Tu t'es fait tirer dessus et je t'ai assommé en te poussant pour te protéger.

Je grimace.

— Tout à fait ton style...

Je me redresse et constate que je suis installée dans son lit, avec pour seul vêtement, ma petite culotte.

— Tu m'as déshabillé ? Glapis-je en remontant la couette sur ma poitrine.

— Ta robe était trempée à cause du verre que tu avais dans la main, je ne pouvais pas te laisser comme ça. Explique-t-il une lueur innocente dans les yeux. Et puis, j'ai déjà vu ce que tu me caches depuis des semaines, je te rappelle.

Je fais la moue et jette un œil vers les rideaux encore fermés. Le jour n'est pas encore levé et je me demande quelle heure il peut bien être.

— Il reste encore plusieurs heures avant que le jour ne se lève. M'annonce-t-il sans que je ne lui pose la question. Rendors-toi, nous discuterons demain.

Je me rallonge et l'observe retourner sur son fauteuil près de la fenêtre.

— Le tireur... Tu penses qu'il savait qui j'étais avant même que je l'annonce ?

Il paraît réfléchir quelques secondes avant de me répondre.

— Probablement. Mes hommes sont à sa recherche, s'il est encore dans les parages, ils le trouveront.

— Max est avec eux, pas vrai ?

Il lève un sourcil surpris.

— Comment as-tu deviné ?

J'esquisse un faible sourire en pensant au loup gris qui arpente la forêt autour du château.

— Je le sens... Il est là. Expliqué-je en touchant ma tempe. Et là. Ajouté-je, en pressant un doigt sur ma poitrine.

La mâchoire de l'Alpha se contracte.

— Ne sois pas jaloux, Alpha. Répliqué-je. Ton frère est bien trop loyal pour prendre ce qui t'appartient.

— Tu admets donc que tu m'appartiens.

Je ne peux pas m'empêcher de glousser.

— Certainement pas. Tu ne comprends pas que c'est toi qui appartiens à ma louve ?

Il grogne une réponse inintelligible et je ferme les paupières, sentant la fatigue prendre le dessus.

Le silence remplit la pièce. Au loin, un loup hurle puis un autre lui répond. Je perçois la respiration régulière de l'homme installé un peu plus loin et me demande s'il dort.

— Je suis bien réveillé et je t'entends penser comme si tu chuchotais à mon oreille, Ava.

— Alors arrête de faire ça.

Entre deuxWhere stories live. Discover now